Merveilleux paradoxe

Méditation de l’Avent pour le 19 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 19, 2022
Stephen Crotts

Semaine 4: Emmanuel


En parcourant les événements entourant la Nativité, nous contemplons l’Incarnation. Jésus — le Dieu fort, le Prince de la paix, la Lumière du monde — s’est fait chair et a habité parmi nous. Comme l’annonçait la prophétie d’Ésaïe, il est « Dieu avec nous ». Jésus est Emmanuel.

Lisez Luc 1.26-38

Voici : bientôt tu seras enceinte et tu mettras au monde un fils ; tu le nommeras Jésus. Il sera grand. Il sera appelé « Fils du Très-Haut ». LUC 1.31-32

Le concept de pouvoir ou de puissance nous évoque peut-être des tremblements de terre et des orages, ou encore des présidents et des milliardaires. La puissance brute nous arrête dans notre élan, nous incitant à prêter attention à celui ou celle qui la détient. Peu d’entre nous, cependant, associent le pouvoir au sein maternel. Pourtant, le ventre de Marie était porteur d’un véritable pouvoir, caché dans les ténèbres, invisible, difficile à imaginer.

Nous trouvons là l’un des plus beaux paradoxes de la foi chrétienne : l’Esprit saint a donné naissance à un petit garçon dans le ventre de cette femme, de sa propre chair et de ses propres os, son fils premier-né ; ce même petit garçon n’était autre que le Fils de Dieu, désigné comme « Fils du Très-Haut ».

Alors, Jésus est-il le fils de Marie ou le fils de Dieu ? Humain ou divin ? Les deux ! Les deux sont vrais en une seule personne, ce petit garçon. Il nous est possible d’imaginer Dieu apportant le salut, ou un humain héroïque accomplissant des choses révolutionnaires. Mais une seule personne à la fois pleinement Dieu et pleinement humain, sans compromettre l’intégrité de l’un ou l’autre ? C’est un merveilleux paradoxe que l’on trouve au cœur du salut de l’humanité.

Cette puissance n’est pas une force nue, infinie, libre de toute autre caractéristique, mais la compassion du Dieu éternel, glorieux, saint, revêtu d’une chair humaine. Sa puissance prend la forme d’une faiblesse dans la solidarité divine avec l’humanité, toute mue par son saint amour.

L’ange a annoncé à Marie — et à nous — un événement glorieux. C’est de Marie que Jésus tient sa pleine humanité, devenant comme nous en tous points, sauf dans son rejet du péché (Hé 4.15). Pourtant, le fils de Marie existait avant Marie, car il s’agit du Fils éternel de Dieu qui, comme le déclare le Symbole de Nicée, est « vrai Dieu, né du vrai Dieu ». Ayant la nature éternelle de Dieu, le Fils vient par l’Esprit du Père, ne cessant jamais d’être le Dieu fort tout en devenant vraiment ce qu’il n’était pas : une humble créature humaine. Jésus, vraiment Dieu et vraiment humain.

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Comme l’écrivait Léon Ier (400-461) dans une lettre, commentant l’incarnation du Fils, « Ce qu’il a fait, c’est renforcer l’humanité et non diminuer la divinité. Son dépouillement, par lequel l’invisible s’est révélé visible et le Créateur et Seigneur de toutes choses a choisi d’être compté parmi les mortels, était un rapprochement dans la miséricorde et non un échec dans la puissance ». Du sein de Marie est né le Roi-Sauveur, dont le « royaume n’aura jamais de fin ». Puissions-nous, comme Marie, répondre en tant que « serviteur du Seigneur », prêts à faire confiance au Dieu tout-puissant qui a suffisamment aimé sa création pour y habiter en devenant cet homme, apportant ainsi une nouvelle vie au monde. Sa pleine divinité et sa pleine humanité proclament sa puissance, et il nous dit : « N’ayez pas peur ».

Kelly M. Kapic est théologien au Covenant College et auteur ou éditeur de nombreux livres, dont Embodied Hope et You’re Only Human.

Méditez Luc 1.26-38.


Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans le message de Gabriel ? Comment pourriez-vous répondre à Jésus et au merveilleux paradoxe de son incarnation ?

L’attente d’une promesse

Méditation de l’Avent pour le 18 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 18, 2022
Stephen Crotts

Semaine 4: Emmanuel


En parcourant les événements entourant la Nativité, nous contemplons l’Incarnation. Jésus — le Dieu fort, le Prince de la paix, la Lumière du monde — s’est fait chair et a habité parmi nous. Comme l’annonçait la prophétie d’Ésaïe, il est « Dieu avec nous ». Jésus est Emmanuel.

Lisez Luc 1.5-25

N’aie pas peur, Zacharie, car Dieu a entendu ta prière : ta femme Elisabeth te donnera un fils. Tu l’appelleras Jean. LUC 1.13

L’Ancien Testament se termine par la promesse de la venue de celui qui réconciliera le cœur des pères avec leurs enfants. Ces mots qui concluent le livre de Malachie résonnèrent pendant des siècles de silence. Dans la période d’attente entre l’Ancien et le Nouveau Testament, notre Dieu fort préparait le tumultueux théâtre du monde pour la venue du Prince de la paix.

Il y a un temps pour tout, et Luc 1 nous met soudain face à un riche entremêlement de dispositions divines. Le contexte est un moment précis de l’histoire : le règne d’Hérode. Zacharie avait été désigné pour exercer une responsabilité sacerdotale unique dans sa vie. Les longues années d’infertilité d’Élisabeth offrirent le cadre impossible qui permit la conception miraculeuse de Jean Baptiste. La lignée sacerdotale du couple les désignait pour élever un fils qui serait consacré par l’onction. Et Gabriel fut envoyé pour annoncer le dessein de Dieu concernant Jean Baptiste.

Dans leur jeunesse, au commencement de leur vie commune, Zacharie et Élisabeth étaient probablement pleins d’espoir quant à leur avenir. Mais au fur et à mesure que les mois d’infertilité se transformaient en années, l’espoir d’avoir un enfant s’éloignait et était ressenti comme un poids de « honte » (Lc 1.25).

Lorsque ce couple nous est présenté, il est maintenant « très âgé », mais il continue à marcher avec Dieu. Cette fidélité mérite d’être saluée, plutôt que de s’attarder à critiquer le moment d’incrédulité de Zacharie. Après tout, cet homme âgé avait été habitué à la déception.

Zacharie avait persévéré dans la prière pendant des années vraisemblablement sombres et silencieuses. Mais ce jour-là, alors qu’il accomplit la responsabilité sacerdotale d’allumer le feu pour brûler l’encens, Gabriel apparaît et annonce que Dieu a entendu sa prière. Dieu était avec Zacharie, même lorsque le ciel semblait silencieux. La Lumière du monde ne l’avait pas oublié ; elle préparait souverainement l’histoire pour le temps fixé.

L’histoire de Zacharie et d’Elisabeth nous offre une mise en perspective de nos propres saisons d’attente. Elle nous rappelle que nos prières n’ont pas de date d’expiration. La fidélité de ce couple s’est transformée en une saison de joie vivifiante lorsque la promesse de Dieu s’est accomplie à travers leur enfant, le précurseur du Messie.

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Mais lorsque nous entrons dans leur histoire, nous ne pouvons pas passer sous silence leurs décennies de stérilité. Nous devons aussi regarder à cette partie douloureuse de leur vie, car dans leur long chagrin transparaît aussi la solidité de leur foi.

Élisabeth a compris que, dans ce miracle, Dieu lui avait montré une faveur particulière. De ce côté-ci de l’éternité, de nombreux héros bibliques n’ont pas reçu ce qu’ils espéraient ou ce qui leur avait été promis (Hé 11.39). L’accomplissement ultime de leur foi les dépassait, comme c’est aussi le cas pour nous. Durant cet Avent, dans notre attente, une image plus grande encore se tisse, en vue du temps prévu par Dieu. Emmanuel — Dieu avec nous — est encore fidèle à ses promesses aujourd’hui.

Dorena Williamson est implanteuse d’Église, conférencière et autrice de ColorFull, The Celebration Place, Crowned with Glory et Brown Baby Jesus.

Réfléchissez à Luc 1.5-25.


Comment s’exprime la fidélité dans cette histoire ? La fidélité de Zacharie et d’Elisabeth ? Celle de Dieu ? Comment voyez-vous la souveraineté de Dieu ? Et sa présence ?

Il brille dans les ténèbres

Méditation de l’Avent pour le 17 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 17, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Jean 1.1–18

Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. JEAN 1.14

L’apôtre Jean ouvre son récit des paroles et des actes de son ami Jésus par un prologue crépitant d’énergie et d’émerveillement. Jésus, veut nous dire Jean, est la Parole même de Dieu. Il était avec Dieu lors de la création du monde. Il est Dieu. Il est la vie elle-même, et cette vie est la lumière du monde.

Puis vient le verset 5 : « La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée ». C’est du moins ce que l’on trouve dans la version du Semeur. Mais d’autres versions, comme celle de Darby ou la TOB disent plutôt : « la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise ».

Le mot grec rendu alternativement par « étouffer » et « comprendre » est katalambanó, qui signifie « s’emparer de » ou « saisir ». Il nous faut plus d’un mot français pour percevoir l’essence de ce que Jean dit ici.

Jean a vu la Lumière du monde de ses propres yeux. Il est allé pêcher avec lui. Il a mangé avec lui. Il a prié avec lui. Et il l’a vu endurer la mort la plus horrible qu’on puisse imaginer, puis revenir à la vie. Ainsi, Jean sait qu’il n’y a pas de ténèbres dans l’univers qui puissent capturer et vaincre définitivement cette lumière. Les ténèbres ne peuvent pas l’étouffer.

Mais Jean sait aussi que nos esprits humains, laissés à eux-mêmes, ne peuvent pas même commencer à saisir l’amour offert dans la réalité étonnante de l’Incarnation. Les ténèbres ne peuvent le comprendre.

Le prologue de Jean culmine dans une époustouflante contemplation de la distance que Dieu a parcourue pour nous atteindre par son amour lumineux. « Le Verbe s’est fait chair », écrit-il, « et il a fait sa demeure parmi nous ». Ou, comme le paraphrase The Message, la Parole de chair et de sang « s’est installée dans le voisinage ».

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Le Dieu puissant est venu sous la forme incroyablement vulnérable d’un bébé humain. Le Prince de la paix a accepté de naître dans un monde de péché et de chaos — Dieu devenu tangible, vulnérable, accessible, mortel.

Seule la Lumière du monde nous rend capables de commencer à comprendre ce que Dieu nous a offert dans la naissance de Jésus. En cet Avent, reprenons la prière que l’apôtre Paul a offerte aux Éphésiens (3.17-18) : que, enracinés et solidement fondés dans l’amour, nous soyons « à même de comprendre, avec tous ceux qui font partie du peuple saint, combien l’amour de Christ est large, long, élevé et profond ».

Carolyn Arends est musicienne, autrice et directrice de l’éducation pour Renovaré. Son dernier album s’intitule In the Morning.

Méditez Jean 1.1–18.


Que révèle ce passage à propos de la Parole ? Sur Jésus en tant que Lumière du monde ? À propos de l’Incarnation ? Quelles questions, pensées ou émotions suscite-t-il en vous ? Exprimez votre réponse à Dieu dans la prière.

Christ en mille et mille places

Méditation de l’Avent pour le 16 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 16, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez 2 Corinthiens 4.4–6 et Éphésiens 1.15–23 ; 5.8–11

En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres, a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ. 2 CORINTHIENS 4.6

Dans la célèbre allégorie de la caverne de Platon, des individus vivent prisonniers de chaînes, regardant devant eux un mur sur lequel un feu placé derrière eux projette de la lumière. À leur insu, des marionnettes et des objets en mouvement créent les ombres sur le mur. Ils croient que ces ombres sont la réalité. Ils n’ont aucune idée de ce qu’il existe un monde lumineux et ensoleillé à l’extérieur. Même lorsque d’autres leur parlent du monde réel, ils ne veulent toujours pas quitter leur grotte.

Cette allégorie me rappelle les paroles de Paul : « Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de l’Évangile qui fait resplendir la gloire de Christ, lui qui est l’image de Dieu » (2 Co 4.4). À l’opposé, lorsque nous sommes nés de nouveau en Christ, nous devenons des enfants de la lumière — des enfants d’un monde illuminé par le soleil (Ep 5.8). Dieu illumine nos cœurs et nos esprits par l’Évangile afin que nous puissions voir le Christ dans sa gloire. Au fur et à mesure que nous fixons nos yeux sur Jésus et que nous demeurons en lui, Dieu met progressivement tout dans sa juste perspective. Le résultat est que l’Église collectivement et les croyants individuellement sont mieux à même de discerner le bien du mal. Nous grandissons pour voir et discerner les détails de ce qui est beau, bon et vrai — pour voir le monde et les gens avec justesse. Il ne fait aucun doute que nous avons besoin les uns des autres pour rester dans la lumière afin d’expérimenter le shalom de Dieu : voir et aimer.

Éphésiens 5.9 dit quelque chose d’une beauté à couper le souffle sur le fruit issu de la lumière. Ce fruit, « c’est tout ce qui est bon, juste et vrai ». En contemplant le visage du Christ, nous commençons à le voir de plus en plus dans nos vies et dans notre monde. Nous voyons Jésus se manifester de mille façons et dans toutes sortes d’endroits — parfois de manière tout à fait inattendue. Nous devenons capables de trouver la bonté, la droiture et la vérité présentes même dans des circonstances difficiles ou douloureuses. Parallèlement, d’autres voient ces vertus se manifester dans nos propres vies et rendent grâce à Dieu.

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La connaissance qui nous est révélée par Dieu éclairant nos cœurs nous remplit d’une joie débordante et d’une espérance inaltérable (Ep 1.18). C’est une espérance pour le présent en raison de « l’extraordinaire grandeur de la puissance » que nous avons par l’Esprit pour accomplir la volonté de Dieu dans le monde (v. 19). Cette espérance est encore renforcée par l’assurance que Dieu est toujours avec nous. Et nous avons également de I‘espérance pour I’avenir grâce aux aperçus que nous avons déjà reçus de notre glorieux héritage.

Lorsque nous demeurons en Christ et attachés les uns aux autres, nous savons au plus profond de nous-mêmes que le mal est une contrefaçon, que son monde n’est qu’ombre. Comme Gerard Manley Hopkins l’a décrit dans son poème « As Kingfishers Catch Fire », nous grandissons en voyant le Christ se jouer « en mille et mille places » et la gloire de Dieu briller en tous lieux. C’est la lumière de l’Avent.

Marlena Graves est professeure de formation spirituelle au Northeastern Seminary. Elle est l’autrice de plusieurs livres, dont The Way Up Is Down.

Méditez 2 Corinthiens 4.4–6 et Éphésiens 1.15–23 ; 5.8–11.


Comment ces passages décrivent-ils ce à quoi ressemble l’illumination spirituelle ? Comment la foi en Jésus — la Lumière — a-t-elle éclairé votre propre vie ?

Délivrés des ténèbres

Méditation de l’Avent pour le 15 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 15, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Colossiens 1.9–14 et 1 Pierre 2.9

Vous êtes un peuple élu […] pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière. 1 PIERRE 2.9

C’est un instinct naturel de craindre le noir. Nous savons que bien des œuvres mauvaises se produisent sous le couvert de l’obscurité. Il en va de même pour les ténèbres spirituelles. L’Écriture nous dit que c’est dans les ténèbres que résident les actions infructueuses, l’impiété et le mal (Ep 5.8-12). Si nous sommes sous le contrôle des ténèbres, nous n’avons pas de communion avec Dieu (1 Jn 1.5-7).

Mais Jésus est venu pour délivrer ceux qui sont aveuglés par les ténèbres — pour nous délivrer ! À présent, nous qui demeurons dans la lumière du Christ, nous nous efforçons de marcher d’une manière qui convient à ceux qui suivent Jésus. Nous marchons dans l’adoration, en rendant grâce pour l’héritage extraordinaire qui est le nôtre en tant que cohéritiers du Christ.

Au commencement, Dieu dit : « Que la lumière soit », donnant naissance au jour (Gn 1.3). Dieu déclare également « Que la lumière soit » dans notre propre vie, se référant non pas à la lumière qui éclaire le cosmos, mais à la lumière de l’Évangile dans nos cœurs qui nous permet de voir la gloire du Christ (2 Co 4.6). La Lumière du monde elle-même est descendue dans les ténèbres de ce monde, dans les ténèbres de nos cœurs, et a ouvert nos yeux afin que nous puissions proclamer les louanges de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Dans cette lumière, il y a la droiture, la paix et la joie.

En tant que citoyens du royaume de lumière du Christ, nous bénéficions de la rédemption, du pardon et de la communion avec Dieu. Il a fait de nous — qui autrefois savourions les ténèbres — le peuple qui lui appartient.

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Dieu a choisi un peuple qui serait le sien et refléterait son caractère saint. Il a choisi un peuple qui embrasserait et transcenderait les distinctions ethniques, proclamant ses louanges au sein de la belle diversité de sa famille. Il a choisi un peuple à qui il donnerait tous les privilèges et toutes les bénédictions du sacerdoce de tous les croyants, un accès direct à la présence même de Dieu. Le voile qui nous interdisait autrefois de nous approcher de Dieu a été déchiré afin qu’« un chemin nouveau et vivant » s’ouvre à nous par le Christ (Hé 10.20). Il a choisi un peuple qu’il accueillerait en sa présence à tout moment — un peuple qui proclamerait ses louanges en offrant à Dieu, individuellement et collectivement, des sacrifices spirituels.

En cette période de l’Avent, nous célébrons le Fils promis qui nous a délivrés des ténèbres, qui nous a appelés à sa merveilleuse lumière afin que nous puissions nous réjouir en lui et célébrer ses louanges.

Kristie Anyabwile est l’autrice de Literarily: How Understanding Bible Genres Transforms Bible Study et l’éditrice de His Testimonies, My Heritage.

Contemplez Colossiens 1.9–14 et 1 Pierre 2.9.


Que signifie pour vous le fait de vivre dans le royaume de la lumière ? Comment Jésus, la Lumière, vous a-t-il apporté sens et direction ?

Une lumière effrayante mais libératrice

Méditation de l’Avent pour le 14 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 14, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Jean 3.16–21

Celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement qu’il accomplit ses actes dans la communion avec Dieu. JEAN 3.21

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il…

Il y a de fortes chances que vous puissiez compléter ce verset sans hésitation. Jean 3.16 est sans doute le verset le plus célèbre de la Bible, mais il n’est pas isolé. Si le reste de ce troisième chapitre de l’Évangile de Jean est beaucoup moins mis en avant, il nous offre bien de quoi réfléchir et espérer :

La lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres […] Mais celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement qu’il accomplit ses actes dans la communion avec Dieu (v. 19, 21).

L’expérience humaine est un mélange paradoxal d’amour des ténèbres et de besoin de lumière. Et cette réalité n’est pas seulement vraie au loin, parmi les masses pécheresses. Elle se vérifie ici même — dans mon cœur, mon esprit et mon âme, et dans le vôtre. L’apôtre Paul décrit avec justesse cette tension omniprésente et universelle : « Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais » (Rm 7.15). Nous sommes tous passés par là. Nous en sommes encore là.

La lumière peut à la fois démasquer et éclairer, ce qui la rend simultanément effrayante et libératrice. Le physicien américain Richard Feynman disait : « Le principe fondamental est que vous ne devez pas vous tromper vous-même — et vous êtes la personne la plus facile à tromper. » S’il avait raison — et je crois que c’est le cas — alors cette lumière effrayante et libératrice est exactement ce dont nous avons besoin. Cette lumière démasque l’orgueil et illumine la honte qui nous affectent tous depuis le tout début de l’histoire humaine.

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Dans le récit de la création en Genèse, Dieu a créé un monde bon et a placé Adam et Eve en son centre, en tant que porteurs de son image, appelés à faire fructifier le riche potentiel de la Terre. Mais lorsque les premiers humains ont péché contre Dieu, c’est parce qu’ils en sont venus à croire au mensonge selon lequel ils pourraient être « comme Dieu » (Gn 3.5). C’est cela l’orgueil. Et où mène inévitablement l’orgueil ? À la honte. « J’ai eu peur, car que je suis nu ; alors je me suis caché », dit l’homme (3.10).

Jésus, la Lumière, est venu nous libérer des ténèbres de l’orgueil et de la honte. La lumière est venue nous dire la vérité : nous sommes pardonnés, acceptés, aimés. La lumière est venue réparer la catastrophe de la Chute et établir le monde nouveau et bon voulu par Dieu, où chacun de nous peut trouver sa place.

Jay Y. Kim est le pasteur principal de l’Église WestGate. Il est l’auteur de Analog Church et Analog Christian et vit dans la Silicon Valley avec sa famille.

Méditez Jean 3.16–21.


En quoi la lumière de Dieu est-elle effrayante ? En quoi est-elle libératrice ? De quelles manières le contexte plus large du verset 16 approfondit-il votre compréhension de l’identité et de la mission de Jésus ?

Une lumière pour nous ramener à la maison

Méditation de l’Avent pour le 13 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 13, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Jean 8.12

Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie. JEAN 8.12

J. M. W. Turner, peintre anglais du 19e siècle, était réputé pour son utilisation étonnante de la lumière. Fixez assez longtemps des œuvres comme Snow Storm (« Tempête de neige »), Frosty Morning (« Matin givré ») et — mon préféré — Fishermen at Sea (« Pêcheurs en mer »), et vous aurez l’impression que Turner peignait avec du feu autant qu’avec de l’huile et de l’aquarelle. Le pasteur et artiste Michael Milton commente : « Chez Turner, il n’y a pas simplement de la lumière, mais une lumière qui guide le spectateur en quête de sens ». Dans l’œuvre de ce maître, la lumière n’est pas une fin — elle est une invitation à l’espoir, à la beauté et au sens même.

En nous promenant dans notre quartier lors des froides soirées de la période de l’Avent, nous sommes éblouis par les rangées de lumières de Noël. Ces dernières années, les voir à travers les yeux de mes deux jeunes enfants a réveillé quelque chose en moi que j’avais perdu au profit du cynisme subtil et insidieux qui s’installe souvent avec l’âge : la nostalgie. La lumière est une merveille parce qu’elle porte la promesse que quelque chose de lumineux se cache derrière l’obscurité, attendant d’être trouvé, débordant de vie, sur le point de se déployer devant nous.

Dans Jean 8.12, « Jésus parla de nouveau en public » et dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie ». Les mots sont poétiques, mais il y a là bien plus qu’une métaphore accrocheuse. En se présentant comme la Lumière du monde, en ce lieu particulier et à ce moment précis, Jésus fait une puissante et magnifique déclaration sur ce qui se cache derrière les ténèbres et, plus important encore, sur sa capacité et sa volonté de nous conduire à cette réalité.

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Jésus prononce ces paroles pendant la fête des Tabernacles, une semaine de fête juive centrée sur la commémoration de l’Exode, lorsque Dieu conduisit son peuple de l’esclavage en Égypte à la liberté dans la Terre promise. Au cours de leur long voyage dans le désert, Yahvé s’était révélé au peuple sous la forme d’une colonne de nuages le jour et d’une colonne de feu la nuit (Ex. 13.21-22 ; 40.38). Pour rappeler cette guidance divine, on plaçait pendant la fête des Tabernacles, dans les parvis du temple, des torches au sommet de deux piliers de plus de 20 mètres de haut symbolisant la colonne de lumière de l’Exode. C’est dans ce contexte que Jésus se tient dans la cour du temple — probablement à la lumière de ces colonnes — et déclare : « Je suis la Lumière du monde ».

Jésus est la lumière qui nous guide dans le désert de notre désespoir, de notre douleur, de nos deuils. Il est la lumière qui dissipe les ténèbres de notre peur, de notre anxiété, de notre incertitude. Il est la grande Lumière du monde, qui nous ramène à la maison.

Jay Y. Kim est le pasteur principal de l’Église WestGate. Il est l’auteur de Analog Church et Analog Christian et vit dans la Silicon Valley avec sa famille.

Méditez Jean 8.12.


En option : Lisez aussi Jean 9.5 et 12.46.


Selon vous, qu’ont pensé les premiers auditeurs de cette déclaration de Jésus ? Comment le contexte de la fête des Tabernacles enrichit-il votre compréhension de son propos ?

Derrière la rébellion punk rock de Bono se cachait une lamentation pleine d’espoir

Dieu et le deuil font depuis le début partie de l’histoire de U2.

Christianity Today December 12, 2022
Photograph by Ross Stewart

« Nous avons un jour reçu cette invitation », me dit Bono. Il prend alors un ton cérémonieux : « Le Révérend Billy Graham aimerait rencontrer le groupe et offrir sa bénédiction ».

Nous sommes en visioconférence, et le leader de U2 est assis par terre devant un canapé vert, son ordinateur placé sur la table basse en face de lui. C’est l’heure dorée à Dublin, et le soleil couchant fait briller la pièce. C’est presque théâtral. Ses yeux étincellent aussi. Il sait qu’il a des choses à raconter.

« C’est le fondateur de Christianity Today », me rappelle-t-il en souriant. « Je ne le savais pas à l’époque, mais je voulais quand même la bénédiction. J’essayais de convaincre le groupe de venir avec moi, mais pour diverses raisons, ils ne pouvaient pas. C’était difficile avec l’agenda, mais j’ai finalement trouvé un moyen. »

C’était en mars 2002, quelques semaines seulement après que U2 ait joué son légendaire spectacle de mi-temps au Super Bowl et quelques jours après que leur single « Walk On » ait remporté le Grammy Award du disque de l’année.

« Son fils Franklin est venu me chercher à l’aéroport », raconte Bono, « et Franklin faisait un travail très efficace avec Samaritan’s Purse. Mais il n’était pas très sûr de sa cargaison. » Il rit. « Sur le chemin pour rencontrer son père, il n’arrêtait pas de me poser des questions. »

Bono rejoue la conversation pour moi :

« Vous… vous aimez vraiment le Seigneur ? »
« Ouaip. »
« OK, vous l’aimez. Êtes-vous sauvé ? »
« Ouaip, et en cours de salut. »
Il ne rit pas. Pas un sourire.
« Avez-vous donné votre vie ? Connaissez-vous Jésus-Christ comme votre Sauveur personnel ? »
« Oh, je connais Jésus-Christ, et j’essaie de ne pas l’utiliser seulement comme mon sauveur personnel. Mais, enfin, oui. »
« Pourquoi vos chansons ne sont pas, comment dire, des chansons chrétiennes ? »
« Elles en sont ! »
« Oui, enfin, certaines d’entre elles en sont. »
« Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
« Eh bien, pourquoi ne sont-elles pas… Pourquoi ne voyons-nous pas que ce sont des chansons chrétiennes ? »
J’ai répondu : « Elles viennent toutes d’un même endroit, Franklin. Regardez autour de vous. Regardez la création, regardez les arbres, regardez le ciel, regardez ces collines verdoyantes. Aucun ne porte de pancarte disant “Louez le Seigneur” ou “J’appartiens à Jésus”. Tous rendent simplement gloire à Jésus. »

Depuis quatre décennies, Bono se retrouve dans des conversations comme celle-ci, répondant à des chrétiens qui ne savent pas trop quoi penser de lui ou de U2.

La montée en puissance du groupe a coïncidé avec l’émergence de la musique chrétienne contemporaine (abrégée CCM en anglais), qui en 1980 — date à laquelle U2 a sorti son premier album, Boy — était devenue un courant musical à part entière. De jeunes artistes à la foi sincère et aux beaux visages rayonnants étaient promus auprès des parents et des enfants qui recherchaient une musique « sûre pour toute la famille ».

Le succès de cette nouvelle industrie fut à double tranchant. Les maisons de disques avaient besoin de groupes capables de jouer à l’Église et de vendre des albums dans les librairies chrétiennes. En plus de leur talent et de leur charisme, les artistes labellisés « CCM » devaient donc maintenir une image irréprochable et charger leurs chansons de paroles ouvertement chrétiennes. Certains musiciens plaisantent en parlant du quotient « JPM » dans la CCM : le nombre de « Jésus par minute » dans une chanson.

U2 a évolué en dehors de cet écosystème et, dans les années 1990, est devenu l’un des groupes les plus connus au monde. Leurs paroles étaient souvent saturées d’images chrétiennes, de langage biblique et d’aspirations spirituelles, mais elles parlaient tout aussi souvent de sexe, de pouvoir et de politique.

« Ils se sont formés cinq ans avant les débuts de MTV et sont restés fidèles à leurs penchants post-punk », me dit le musicien Steve Taylor. « Ils ont évité de laisser leur musique éclipsée par une image de groupe trop raffinée ou des gadgets marketing. »

Steve Taylor évoluait dans les marges de la CCM dans les années 1980 et 1990, flirtant avec les limites de l’acceptable, dans une musique post-punk et alternative satirique et nerveuse. Il a souvent tourné en dérision les hypocrisies de certains compagnons de route évangéliques.

« La CCM a préféré l’image et le marketing à la substance, devenant ainsi une camisole de force qui favorisait une pensée et un art très homogénéisé. Donc si le complexe industriel de la CCM se méfiait de U2, je suis sûr que le sentiment était réciproque », dit Taylor. « Ce n’était pas le cas des artistes que je connaissais », a-t-il ajouté. « U2, c’était nos Beatles. »

Bono performing with U2 in 2011.AP
Bono performing with U2 in 2011.

L’histoire de vos origines », dis-je à Bono, « donne l’impression que vous êtes hanté par des fantômes. »

Il rit. « À cause de T. S. Eliot… Quatre Quatuors ? » demande-t-il, « “La fin est là dont nous partons.” ? »

Nous parlions de Surrender : 40 chansons, une histoire, les mémoires de près de 700 pages de Bono, dont la sortie en novembre dernier n’était plus qu’une question de semaines.

« Le 19 juillet 1974 m’a enlevé ma mère, mais il m’a donné tellement en retour », me dit Bono.

« Ma mère s’est effondrée alors que son propre père était mis en terre, et je n’ai plus jamais parlé avec elle », ajoute-t-il. « Je l’ai vue quelques jours plus tard dans son lit d’hôpital alors qu’elle rendait son dernier soupir. C’était… je veux dire, certains ont vécu bien pire », dit-il, décrivant quelques-unes des horreurs dont il a été témoin dans son travail avec certaines des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète.

« Mais oui », poursuit Bono, « la mort est comme de l’eau glacée jetée sur un garçon qui entre dans la puberté. T. S. Eliot a raison, la fin est là où nous commençons. C’est souvent dans ce genre de moment que vous commencez votre méditation sur la vie. Je veux dire, nous passons vraiment tous la plupart de notre vie dans le déni. »

Surrender est une confrontation prolongée avec le déni de la mort, qui commence par un infarctus en 2016 qui a failli le tuer. Mais c’est la mort de sa mère qui occupe une place prépondérante dans l’histoire — son absence de leur foyer et sa présence dans son cœur et son imagination depuis cinq décennies.

Avant d’être Bono, il était Paul Hewson, fils de Bob et Iris Hewson. Bob était catholique, passionné d’opéra, et un homme dont le visage anguleux laissait deviner les aspérités de son caractère. Iris était protestante, espiègle, chaleureuse et sujette à des rires incontrôlables à des moments inappropriés — comme lors d’une représentation d’opéra ou lorsque Bob s’était enfoncé une perceuse dans l’entrejambe et pensait avoir causé des dommages irréparables. (Tout allait bien en réalité.)

Les parents de Bono, Bob et Iris Hewson.Fournie par les archives de la famille Hewson.
Les parents de Bono, Bob et Iris Hewson.

Bono avait 14 ans quand elle est morte. Son absence a envahi la maison des Hewson, intensifiant la distance qu’il avait déjà ressentie entre lui et son père.

« Il n’y a que quelques chemins pour amener un petit enfant à chanter dans un stade. Vous pouvez lui dire qu’il est formidable… ou vous pouvez complètement l’ignorer. C’est peut-être le plus efficace », écrit-il dans Surrender.

« Les blessures que le deuil a ouvertes dans ma vie sont devenues une sorte de vide que j’ai rempli de musique et d’amitié », me dit Bono. « Et vraiment, d’une “foi sans cesse grandissante” », ajoute-t-il avec un large sourire, « comme vous le dirait l’évangéliste gallois Smith Wigglesworth. »

L’ami qui l’a rebaptisé « Bono » lui a aussi fait découvrir le type de christianisme qui a façonné sa vie. Derek Rowen, alias « Guggi », était un « surnommeur » en série, et la plupart des enfants qui passaient par leur bande d’amis recevaient à un moment ou à un autre un nouveau nom. L’un d’eux, David Evans, fut surnommé « the Edge » en raison de ses traits gallois très marqués. Celui-là aussi est resté.

Bono écrit : « Guggi m’a fait découvrir l’idée que Dieu pouvait s’intéresser aux détails de nos vies, une vérité qui allait me permettre de traverser mon enfance. Et ma vie d’homme. »

Dans les Églises et les réunions de prière qu’ils fréquentent, Bono trouve une direction et un nom à donner à ce qu’il appelle un sens inné, mais « incomplet et confus », du divin. Cela le touche alors au plus profond de lui-même, et le touche encore. Il écrit :

La Bible me captivait. Les mots quittaient la page et me suivaient jusque chez moi. J’ai trouvé plus que de la poésie dans cette calligraphie gothique de la King James. […] j’étais toujours le premier à monter quand il y avait un appel à l’autel, le moment pour « venir à Jésus ». Je le suis toujours. Si j’étais dans un café en ce moment et que quelqu’un me disait : « Levez-vous si vous êtes prêt à donner votre vie à Jésus », je serais le premier à me lever. J’emmenais Jésus partout avec moi et je le fais toujours.

La mort d’Iris Hewson ne fut pas le seul bouleversement de l’année 1974. Quatre mois avant qu’elle ne s’effondre, trois voitures piégées explosaient à Dublin et une quatrième à Monaghan, faisant 33 morts et plus de 300 blessés.

L’une d’elles explosa près de Dolphin Discs, le magasin de disques où Bono traînait souvent après l’école, mais il n’était pas là. Le même jour, en raison d’une grève des bus, il s’était rendu à l’école en vélo et en était directement revenu. Il était chez lui lorsque les bombes ont explosé. Il écrit : « Je n’ai pas évité une balle ce jour-là, j’ai évité un carnage. »

L’attentat à Dublin en 1974.Getty.
L’attentat à Dublin en 1974.

Deux années passèrent. Pour Bono, ce furent deux années d’intériorisation du traumatisme, de la terreur et du chagrin. Puis, en 1976, Larry Mullen Jr. afficha un panneau sur le mur de son école : « Batteur cherche musiciens pour former groupe. » Parmi ceux qui répondirent à l’appel, on trouve Bono, the Edge et Adam Clayton.

U2 fait partie de l’époque musicale post-punk et a émergé aux côtés de groupes comme The Clash, Stiff Little Fingers et les Sex Pistols. Le post-punk a évolué à partir de la force brute de prédécesseurs comme les Ramones, mais le son était plus dynamique, les chansons plus travaillées. C’était une époque où l’esprit rebelle du rock-and-roll est devenu plus politique, plus dégoûté par l’hypocrisie des élites et les abus des puissants.

Mais alors que leurs contemporains se complaisaient dans le cynisme, chantant des « no reason » (« pas de raison ») ou des « no future » (« pas d’avenir »), U2 exprimait plutôt une forme de lamentation dans des « How long? » (« Combien de temps ») ou un triste « We could be as one » (« nous pourrions être unis »). Le groupe était plus prophétique que dissident, conscient que derrière l’expression d’un sentiment d’injustice se cachait un espoir de restauration.

J’ai interrogé Bono sur ce contraste. « Même les passages les plus sombres de vos textes ne ressemblent pas à du désespoir. Ils se lisent comme des lamentations. Et derrière la lamentation, il y a toujours une certaine forme d’espoir. La musique punk est le son de la rébellion. Vous avez tous ces traumatismes dans votre passé, cette place du deuil. Il semble que l’espoir lui-même était un acte de rébellion dans votre monde à cette époque. »

Il y réfléchit un moment, répétant une phrase. « Derrière la lamentation se cache l’espoir. Ouais, le chagrin devient une sorte d’invocation, c’est ça ? Une prière à exaucer ? » Il rit. « Ouais. Des prières punk rock. C’est probablement ce que c’était. »

« C’était une époque incroyable, le punk rock », dit-il. « Ils m’ont vraiment inspiré. Je suppose que ce contre quoi nous nous rebellions dans U2 était quelque chose d’un peu plus elliptique, peut-être plus difficile à suivre pour certains, mais nous nous rebellions contre nous-mêmes. »

« J’avais une Bible, et je me souviens avoir surligné Éphésiens 6 : Car notre combat n’est pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances et les principautés spirituelles. C’est pourquoi revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, la cuirasse de la justice, le bouclier de la foi, le casque du salut, les chaussures de l’Évangile de paix. […] Ça m’a fait très forte impression. Et, en tant que jeune homme de 18 ou 19 ans, je me suis dit que c’était ça le vrai combat qui se déroulait. Le reste en était l’expression. Et d’ailleurs, je ne pensais pas que les personnes religieuses comprenaient leurs propres Écritures, parce qu’elles se servaient souvent de leur religion — notamment en Irlande — comme d’une massue pour abattre les autres. Je veux dire, les catholiques et les protestants… c’est un peu ridicule, si vous y pensez. Mouais, on a choisi un combat plus intéressant. »

Il se redresse et rit. « Si vous autorisez un honorable chanteur de rock irlandais à citer ses propres paroles, il y a une chanson de l’album No Line on the Horizon qui s’appelle “Cedars of Lebanon”, et qui dit “Choose your enemies carefully because they will define you. Make them something interesting because in some ways, they will mind you.” (« Choisis bien tes ennemis parce qu’ils te définiront. Rends-les intéressants, car d’une certaine manière, ils te prêteront attention »). Et ensuite ça continue : “They’re not there in the beginning, but when your story ends. Gonna last with you longer than your friends.” (« Ils ne sont pas là au début, mais à la fin de l’histoire ». Ils resteront avec toi plus longtemps que tes amis »). Je pense que ce que U2 a probablement bien fait, c’est que nous avons juste… nous avons choisi un combat avec un ennemi beaucoup plus intéressant que celui, plus évident, qu’avait le punk rock. »

Cela m’a rappelé quelque chose que Bono a dit un jour dans une interview avec David Fricke dans Rolling Stone. Celui-ci couvrait la tournée 1992 de U2 pour leur album Achtung Baby, au cours de laquelle le groupe se livrait à une performance glam rock sauvage, absurde et auto parodique. Commentant la contradiction entre le fait de critiquer les excès du rock-and-roll tout en s’y adonnant, Bono déclarait : « moque-toi du diable et il te fuira ».

Bono, à l’extrême droite, avec les membres du groupe et des amis en 1979. Photographie de Patrick Brocklebank
Bono, à l’extrême droite, avec les membres du groupe et des amis en 1979.

Après la sortie de leur premier disque, U2 est arrivé à un carrefour. « Ils étaient sérieusement convaincus que nous étions sérieusement sur une mauvaise voie », dit Bono en parlant les dirigeants de la communauté chrétienne très soudée dont ils faisaient partie à Dublin. Ceux-ci mirent beaucoup de pression sur le groupe, convaincus que suivre l’appel de Dieu signifiait quitter cette route et se concentrer sur l’évangélisation et la vie de l’Église à Dublin.

The Edge a démissionné. Bono ne pouvait pas imaginer U2 sans lui, alors il est parti aussi. Larry a compris. Adam non, mais il n’allait pas se battre. Ils se sont rendus au domicile de leur manager, Paul McGuinness, et lui ont dit que U2 était en fin de route. Bono décrit la scène dans Surrender :

« Dois-je en déduire que vous avez parlé avec Dieu ? », demanda-t-il.
« Nous pensons que c’est la volonté de Dieu », avons-nous sincèrement répondu.
« Donc vous pouvez juste appeler Dieu comme ça ? »
« Oui », avons-nous dit.
« Eh bien, peut-être que la prochaine fois vous pourriez demander à Dieu s’il est normal que ses représentants sur terre rompent un contrat légal. »
« Pardon ? »
« Vous croyez que Dieu voudrait que vous rompiez un contrat légal ? … Comment est-il possible que votre Dieu veuille que vous enfreigniez la loi et que vous ne remplissiez pas vos responsabilités dans cette tournée ? Quel genre de Dieu est-ce là ? »
Bon point. Il est peu probable que Dieu nous fasse enfreindre la loi.

Cette conversation a été déterminante. Sans s’en rendre compte, McGuinness leur avait donné la permission dont ils avaient besoin pour vivre la tension d’être dans le monde, mais pas de lui. Bono écrit : « En tant qu’artistes, nous découvrions lentement la notion de paradoxe et l’idée que nous ne sommes pas obligés de résoudre chaque impulsion contradictoire. »

« Son travail est toujours “oui, et…” » me dit Sandra McCracken. Artiste elle-même, elle fait entrer la musique dans les sanctuaires des Églises et les bars pleins d’odeurs, ce qui aurait été inimaginable pour de nombreux musiciens chrétiens une génération avant elle. Bono a montré à quoi pouvaient ressembler des artistes chrétiens vivant dans ces espaces liminaires, laissant l’amour et l’imagination les conduire à faire avant tout de la musique en laquelle eux croient.

« C’est comme s’il s’inspirait des journaux et de l’Écriture à parts égales. Il n’y a pas de distinction, il vit avec les deux en face de lui », dit Sandra McCracken. « Et c’était si convaincant pour moi. Cela me rappelle le meilleur genre de conversations que l’on essaie d’avoir avec nos enfants. Vous remarquez ce qui a attiré leur attention et vous leur demandez : “Qu’est-ce que tu aimes là-dedans ?” Il y a une sorte de générosité là-dedans. »

Nous sommes en février 2002. Le premier Super Bowl après le 11 septembre a vu un défilé ininterrompu de drapeaux américains, d’hymnes et d’anciens présidents. Mais ce sont les quatre Irlandais de U2 qui montent sur scène à la mi-temps.

Difficile d’imaginer un autre groupe ou artiste aussi capable de parler des angoisses qui couvent dans la psyché américaine après le 11 septembre. Au cours des deux décennies qui ont suivi la sortie de leur premier disque, leurs prières punk rock en ont fait des témoins crédibles de la présence de Dieu et d’un espoir de justice dans un monde marqué par l’obscurité.

Lorsque la musique commence, The Edge joue sur la Gibson Explorer qu’il avait achetée à New York encore enfant. Bono apparaît au milieu de la foule, en chantant.

The heart is a bloom,
Shoots up from the stony ground.
(« Le cœur est une fleur,
jaillie du sol pierreux » —
Premiers mots de la chanson « Beautiful Day » de U2)

Makoto Fujimura, peintre et auteur de Art and Faith: A Theology of Making, décrit les « guerres culturelles » américaines comme résultant d’un état d’esprit polarisé, considérant la culture comme un territoire à dominer plutôt que comme un espace commun que les chrétiens partagent avec leurs voisins. Plutôt qu’une logique de concurrence, il nous invite à adopter une optique de « soin de la culture » et de « créativité régénératrice » — créer et collaborer pour apporter beauté et guérison à un monde brisé.

« Il faut une certaine forme de courage pour se tenir au milieu de la dévastation et ne pas devenir cynique », me dit-il. « Compte tenu de l’histoire de Bono, il est logique qu’il veuille parler de “Shalom” face à la souffrance dans le monde. »

Pendant ce spectacle de mi-temps, le « It’s a beautiful day » (« C’est une belle journée ») du refrain résonnait à la manière d’un « shalom ».

Bono se produisant avec U2 lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl XXXVI en 2002.Getty/Michael Caulfield
Bono se produisant avec U2 lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl XXXVI en 2002.

On pourrait facilement oublier le choc du 11 septembre et l’anxiété qu’il a laissée dans une partie du monde. Lorsque nous subissons ce genre de violence, nous avons besoin de témoins prophétiques qui peuvent non seulement raviver notre courage et notre espoir, mais aussi nous apprendre à nous lamenter.

Alors que U2 entamait sa deuxième chanson, un rideau noir s’est élevé derrière le groupe, et les noms des victimes du 11 septembre ont défilé dans le ciel. The Edge a entamé les accords familiers de « Where the Streets Have No Name », et Bono a prié à partir du Psaume 51.15 : « Oh, Seigneur, ouvre mes lèvres, et que ma bouche chante tes louanges. » Le groupe s’est élancé dans la chanson, Bono s’exclamant « America! » et laissant sortir de sa bouche quelque chose oscillant entre un cri primal et un alléluia.

« Les artistes doivent apprendre à se tenir sur les cendres de Ground Zero et croire qu’ils auront une nouvelle mission et une nouvelle chanson », me dit Fujimura. « Cela signifie prêter attention à tout ce qui se passe, le bon comme le mauvais. […] Pour des personnes comme Bono et U2, l’expérience du traumatisme leur a permis d’entendre un appel. De prêter attention aux buissons ardents — ces lieux où Dieu parle — et de partager avec le monde ce qu’ils voient et entendent. »

« Where the Streets Have No Name » est une lamentation, une prière pour une unité qui transcende les divisions de race, de classe et de nationalité. À la fin de la chanson, Bono a ouvert sa veste, dévoilant les étoiles et les rayures du drapeau américain cousues dans sa doublure — un symbole supplémentaire de solidarité.

Bono décrira plus tard ce moment comme une soirée de « joie provocatrice ». La description convient non seulement à cette nuit, mais à l’ensemble de son témoignage unique.

Trop souvent, les artistes chrétiens sont confrontés à des codes non écrits — sujets à éviter, images de soi à projeter, messages à faire passer dans leurs projets, personnes à ne pas offenser et politiques à approuver ou à éviter. Peu de choses sont plus toxiques pour la créativité que ce genre de dogmatisme.

La réponse de U2 à ces tensions a été d’accepter le paradoxe et la contradiction liés au fait de vivre dans un espace intermédiaire. Certains en ont conclu qu’ils étaient trop chrétiens pour le grand public et trop grand public pour les chrétiens. Cette approche me paraît faire fausse route. Le fait de vivre dans cet espace liminaire a rendu U2 plus apte à parler aux deux communautés. Cela leur a donné l’occasion, en cette soirée de 2002, de faire le cadeau d’un chemin de deuil et d’espoir au monde qui les regardait.

Bono s’est également trouvé confronté aux divisions d’une manière nouvelle. Au tournant du siècle, il s’est engagé dans une campagne visant à mettre fin à la dette des pays en développement, Jubilee 2000. Le succès de cette campagne et la confrontation à l’épidémie de VIH/sida en Afrique lui ont inspiré un engagement beaucoup plus profond dans le travail militant, qui l’a finalement conduit à fonder la campagne ONE, avec un effort massif pour fournir des médicaments antiviraux au continent.

Pour que cette campagne réussisse, il avait besoin de l’adhésion des politiciens conservateurs et des dirigeants évangéliques, mais les données des sondages de l’époque suggéraient que les chrétiens évangéliques étaient très peu intéressés par l’aide aux victimes du sida, y compris les orphelins. Bono a pris l’initiative de jeter des ponts en direction de politiciens avec lesquels il n’aurait jamais imaginé partager une table. Il écrit : « Je commençais à voir que la Bible était une porte à travers laquelle je pouvais avancer avec des personnes qui, autrement, seraient restées sur place. »

« Ce ne sont pas des questions partisanes », me dit Michael Gerson. Il a été rédacteur de discours et assistant politique dans l’administration de George W. Bush et a travaillé avec ONE dans les années qui ont suivi. « Bono a trouvé un terrain d’entente avec d’autres grâce à son propre sens de la dignité humaine ancré dans la Bible. »

C’est ainsi que Bono s’est retrouvé entouré de prière dans le bureau du sénateur Jesse Helms (qui avait été l’une des sources d’inspiration — et pas dans le bon sens — de la chanson antiguerre « Bullet the Blue Sky » de U2). Il est difficile d’imaginer un homme politique aux opinions plus diamétralement opposées à celles de Bono. Jesse Helms avait appelé le sida « la maladie des gays » et était un opposant à la législation sur les droits civiques depuis des décennies. « Et le voilà », écrit Bono, « qui pose sa main sur ma tête ».

Jesse Helms priait pour lui.

« Il a les larmes aux yeux et, par la suite, il se repentira publiquement de la façon dont il a parlé du sida dans le passé. Un choc aussi important pour la gauche que pour la droite. C’est l’analogie de la lèpre dans les Écritures qui l’a ému. Il devait suivre son Jésus dans cette direction. »

Tout au long de l’administration Bush, Bono et les autres membres de la campagne ONE ont construit pont après pont, ce qui a permis d’allouer plus de 100 milliards de dollars de l’argent des contribuables aux efforts de prévention et de traitement du VIH.

« Ce qui a fait basculer l’Amérique », me dit Bono, « ce qui a contribué à inspirer un président conservateur des États-Unis à se lancer dans la lutte contre le VIH/sida et à mener le monde dans ce qui a été la plus grande, la plus importante opération de l’histoire de la médecine, ce sont les chrétiens conservateurs. »

Je lui dis que je suis fasciné par ces récits, surtout dans notre époque si polarisée.

« Je me définirais comme un centriste radical », explique-t-il. « Ne pas laisser sa foi être détournée par la politique est quelque chose auquel nous devons tous faire très attention. »

Si les lamentations pleines d’espoir étaient un acte de rébellion en 1981, lorsque Boy est sorti, peut-être que se définir comme centriste radical a quelque chose de punk rock en 2022.

« Je ne pense pas que nous devions nous laisser aller à cette vision binaire du monde entre progressistes et conservateurs. Je pense que cela divise beaucoup », dit-il. « Nous trouverons un terrain d’entente en prenant de la hauteur. »

« Nous devons passer par là pour atteindre un lieu de sagesse », poursuit Bono. « Et je prédis un renouveau. » En fait, il prédit que des églises de diverses dénominations « pourraient se remplir au lieu de se vider. Mais cela dépend de la façon dont elles sont utilisées. Nous devons espérer que les gens vivront leur foi, plutôt que de simplement la prêcher. Nous devons la prêcher. Si vous êtes un prédicateur, prêchez-la. Mais si vous ne pouvez pas la vivre, arrêtez. »

Lorsque j’ai envisagé pour la première fois d’interviewer Bono, l’ampleur et la portée de sa vie me paraissaient un peu écrasantes. Il n’est pas seulement l’une des plus grandes rock stars du monde, c’est aussi l’un des militants les plus visibles et les plus efficaces. Et bien sûr, en lisant Surrender, j’ai été frappé par la façon dont sa vie extraordinaire est aussi pleine de la complexité ordinaire de notre expérience humaine — amour, perte, chagrin, grâce, blessures, rédemption.

« Je voulais expliquer ce que j’ai fait de ma vie à ma famille, mes amis et mes fans », dit Bono à propos de Surrender. « Je voulais aussi expliquer à ma famille ce que j’ai fait de leur vie. Ce sont eux qui m’ont permis de m’absenter, qu’il s’agisse du cirque itinérant qu’était U2 ou de mon activisme. Je voulais juste qu’ils… » Il s’arrête un long moment. « Je voulais qu’ils comprennent ce que je faisais de ma vie. »

Ayant passé la majeure partie de ma vie à m’identifier à l’éthique spirituelle des paroles de Bono, je pense qu’il est parfaitement logique que Bono écrive des mémoires spirituelles. C’est un genre qu’Augustin n’a probablement pas inventé, mais dont il a certainement établi la norme dans ses Confessions. Les expressions de désir, de regret et d’espoir d’Augustin résonnent encore aujourd’hui parce qu’elles reflètent l’expérience de toute âme qui se permet de ressentir son désir de Dieu. La prière la plus célèbre d’Augustin, « Notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en toi », ressemble beaucoup à la chanson de U2 « I still haven’t found what I’m looking for » (« Je n’ai pas encore trouvé ce que je cherche »).

Même dans les dernières pages de Surrender, Bono se présente comme un pèlerin, pas comme un sage. Il est toujours en recherche. Il y raconte une histoire à propos de son fils qui jouait avec son groupe, Inhaler, et de la conversation qu’ils ont eue par la suite. Bono lui dit : « Être soi-même est la chose la plus difficile, et c’est facile pour toi. Je n’ai jamais été moi-même. »

Je dis à Bono que cette phrase m’a vraiment surpris.

« Le mot surrender (“reddition”) me semble encore hors de portée. Le caractère intégré que l’on attend d’une personne qui a été guérie par sa foi, je ne l’ai probablement pas. J’ai la joie, j’ai quelques idées, j’ai beaucoup de choses. Mais être bien dans sa peau, voilà ce dont je parlais », dit-il.

« Vous savez, le truc de U2 sur les scènes… il y a beaucoup de choses à faire », dit-il. « Nous devons vraiment nous préparer avant de monter sur scène. Nous devons prier les uns pour les autres. On pourrait se dire “Allez, les gars. C’est juste un spectacle de rock-and-roll. Allez-y.” Mais nous ne pouvons pas le faire sans cela. Je parlais hier à mon lycée, aux élèves de sixième année. Je leur lisais le livre ; j’étais si nerveux. »

Il prend une lente inspiration. « Mais je vais vous dire, au fond, il y a une ancre », explique-t-il. « Je suis fixé à un rocher, et ce rocher, c’est Jésus. »

Mike Cosper est directeur de CT Media.

Les extraits de Surrender cités dans l’article ont été traduits à partir de l’original anglais.

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Vivre en famille un avent rempli de sens

Quelques pistes concrètes pour célébrer cette période d’attente.

Christianity Today December 12, 2022
Muenz / Getty

La version française de cet article a fait l’objet d’une mise à jour.

Dans l’Église chrétienne d’Occident, Pâques figure au sommet du calendrier liturgique. Pour l’Église d’Orient, c’est Noël. L’Occident considère que l’espoir fondamental de l’humanité réside dans le récit de notre Sauveur mort pour sauver les pécheurs (« Car Dieu a tant aimé le monde… »). L’Orient conçoit Noël comme point culminant, car l’espoir réside dans le fait que Dieu nous a rejoints, s’est fait chair, s’est incarné dans le cosmos (« Le Verbe s’est fait chair… »).

À l’Est ou à l’Ouest, les célébrations du carême (la période menant à Pâques) et de l’avent (la période menant à Noël) sont considérées comme saintes et ont été de tout temps privilégiées pour aider les chrétiens à cheminer vers une vie de foi plus solide.

L’avent commence quatre dimanches avant Noël. Le plus souvent, il arrive avant que l’on ait eu le temps d’y réfléchir. Trop tard alors pour planifier une expérience qui le remplisse de sens.

Planifier sa célébration

Je suis toujours étonné de voir à quel point une pincée d’anticipation peut transformer notre vie spirituelle. Il existe de très nombreuses façons créatives de célébrer l’avent. En voici un exemple tiré de notre vie de famille :

Je suis toujours étonné de voir à quel point une pincée d’anticipation peut transformer notre vie spirituelle.

Durant la saison menant à Noël nous organisons une rencontre familiale quotidienne. Nous célébrons ce moment chaque soir juste avant que mon plus jeune ne se couche. Le déroulement n’est pas compliqué, mais il est intentionnel et nos garçons semblent l’apprécier.

Ces dernières années, ce moment s’est déroulé comme suit :

1. Ambiance : un de nos garçons allume une bougie sur notre simple couronne de l’Avent en bois. Ensuite, nous discutons de certains aspects du thème traditionnel de chaque bougie (espoir, paix, joie, amour). Par exemple, pendant la semaine de « l’espoir », chaque soir, nous demandons quelque chose comme : « Pourquoi la venue de Jésus remplit d’espoir les personnes marginalisées comme les bergers ? » ou « Pourquoi est-il encourageant que des personnes d’autres religions, comme les mages, fassent partie de l’histoire de Jésus ? »

2. Lecture : nous faisons une lecture quotidienne d’un livre intitulé The Advent Book. Nous ouvrons une nouvelle porte du calendrier de l’avent de ce livre (chaque page du livre est une porte artistique) et lisons une partie de l’histoire de l’avent. Parfois, nous réexaminons d’abord quelques-unes des portes précédentes. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, les garçons sont encouragés à faire la lecture. Et quand ils étaient jeunes, nous jouions à des jeux supplémentaires comme « Trouvez l’animal caché dans l’illustration de chaque page ».

3. Tradition : un de nos garçons épingle un petit ornement sur un vieil arbre de feutre défraîchi que ma femme chérit depuis qu’elle est petite.

4. Adoration : nous chantons un chant de Noël adapté à leur âge, comme « Away in a Manger » (chant de Noël traditionnel anglais).

5. Clôture : un des garçons souffle la bougie.

Au total, il s’agit d’une cérémonie d’environ 15 minutes. Cela nous laisse amplement l’espace de partager pourquoi l’incarnation est si importante pour nous, comment Dieu valorise les personnes marginalisées et d’instiller une attente de Noël remplie d’espoir (tout en enseignant la gratification différée).

Nous incluons également d’autres personnes : les enfants des voisins, les colocataires (nous vivons dans une maison commune) et les invités.

Plusieurs façons de célébrer

Mon aîné a maintenant 10 ans. Lui et ses frères sont prêts pour une exploration plus approfondie des thèmes spirituels essentiels de la saison de l’Avent.

Cette année, je pense que nous allons garder notre livre de l’Avent sur la table basse où les garçons peuvent le lire quand ils le veulent, mais au lieu d’utiliser ce livre lors de notre rencontre du soir, nous allons essayer d’étudier un à trois versets chaque soir pour cheminer paisiblement dans la lecture de Jean 1.

Notre espoir est de :

Développer la christologie des garçons (comprendre qui est Jésus et pourquoi il est venu.)

Améliorer leur capacité à poser des questions bibliques plus profondes.

Encourager la mémorisation de certains versets essentiels pour la foi : Jean 1.1, 12 et 14.

Je suis un peu confus d’admettre que j’ai eu du mal à trouver des moyens réguliers d’inclure la lecture et la mémorisation de la Bible dans nos pratiques familiales. Je suis plein de reconnaissance de ce que les Mères et les Pères de notre foi aient créé des rythmes comme ceux de l’avent pour nous aider à grandir et à nourrir spirituellement notre foyer.

Célébrerez-vous aussi ?

Prenez donc le temps de préparer votre rituel de l’avent. Que vous célébriez l’avent et Noël seul ou à plusieurs, que les participants soient jeunes ou moins jeunes, je suis convaincu que de telles pratiques approfondiront votre expérience spirituelle et élargiront votre imagination prophétique !

Voici quelques conseils pour envisager de célébrer l’avent avec votre famille, votre église ou toute autre réunion :

• Privilégiez des lectures courtes.

• Gardez du temps pour la méditation ou la discussion autour des thèmes.

• Intégrez plusieurs sens : l’odorat (bougies), la vue (images), le son (musique), le toucher (comme un vieil arbre de feutre fatigué) et même le goût (rien ne dit l’abondance divine aussi bien qu’un biscuit de Noël.)

• Partagez l’expérience avec les personnes que vous aimez. Même si vous ne vivez pas dans un habitat communautaire, ce genre de célébration peut être partagée grâce aux divers outils de visioconférence.

Voilà quelques-unes de nos pratiques. Quelles idées créatives pourriez-vous y ajouter ?

Traduit par Valérie Dörrzapf

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Les Psaumes nous mettent au défi de présenter tout notre être à Dieu

Prier le psautier façonne la rivière de nos émotions.

Christianity Today December 12, 2022
Illustration de Sarah Gordon/Sans titre, Joachim Ferdinand Richardt/Fournie par le Musée Bowers de Santa Ana en Californie.

Une rivière traverse la propriété de mes parents. Elle est la toile de fond d’innombrables souvenirs heureux. Chaque fois que je rentre chez moi, je vais marcher jusqu’au bord de l’eau, la visitant comme l’on visite un vieil ami très cher.

Mais parfois, ma rivière bien-aimée devient dangereuse et destructrice. En cas de crues ses flots gonflés projettent des débris à la manière d’une tornade. Un jour, la rivière a même inondé la maison de mes parents, bien qu’ils vivent à des centaines de mètres en amont de celle-ci. Des gens ont été emportés par cette eau déchaînée et se sont noyés.

La différence entre la rivière que j’aime, un endroit tranquille qui palpite de vie et de vitalité et qui nourrit toutes les terres environnantes, et la rivière qui détruit, apportant le chaos et la terreur dans son sillage, ce sont tout simplement ses rives. La rivière devient dangereuse lorsqu’elle déborde de ses rives, mais à l’intérieur de celles-ci, toute la puissance de ses sources profondes et souterraines est dirigée pour susciter vie et joie. Le mouvement et le caractère changeant de cette eau, la façon dont elle n’est jamais la même d’un jour à l’autre ou d’une saison à l’autre, font partie de sa beauté. Mais toute cette fluctuation ne trouve un telos, un but et un destin, que dans le cadre stable de berges solides.

Nos courants émotionnels changeants, joie, tristesse, colère, désir, sont très semblables à cette rivière. Les émotions humaines sont de bonnes choses, nécessaires, belles et même nourrissantes. Certains mouvements au sein du christianisme mêlent subtilement l’Évangile et le stoïcisme, présentant les émotions comme menaçantes ou profanes. Ils finissent par élever la raison et une froide piété au-dessus de tout. Mais en réalité les Écritures montrent clairement que les émotions sont une partie vitale de ce qu’est l’intégrité, et même la sainteté.

La philosophe Martha Nussbaum écrit que les émotions nous donnent de vraies informations sur le monde et sur nous-mêmes. Elle les appelle « cognitions à chaud » — les émotions ne sont pas irrationnelles, mais plutôt informatives. Elles nous montrent ce que nous apprécions. Elles nous apprennent à vivre. Apprendre à admettre, à observer et à nommer nos émotions change notre vie intérieure, laissant place à l’étendue de la sagesse humaine, à la peur et à la tristesse, mais aussi à l’amour, à la beauté et à la bonté.

Mais les émotions peuvent aussi devenir des forces destructrices si elles débordent — si elles prennent le dessus sur tout le reste, déterminent le cours de notre vie, dictent nos réponses aux autres ou deviennent trop centrales et apparaissent comme la seule chose vraie ou réelle de notre expérience de la vie.

Alors, comment rester présents à notre vie intérieure sans être emportés par ce que nous ressentons à chaque instant ? Et comment pouvons-nous, en tant que chrétiens, présenter tout notre être, y compris notre vie émotionnelle, à Dieu ?

Les Écritures nous offrent une méthode : prier les Psaumes. Les Psaumes ont été le premier livre de prières de l’Église. Nos frères et sœurs chrétiens les plus lointains pratiquaient la prière principalement en mémorisant et récitant quotidiennement les Psaumes. Adopter cette pratique en tant que communauté, année après année pendant des millénaires, dans presque toutes les langues et en tout lieu sur terre, apprend à notre Église, à la fois individuellement et en tant que peuple, à rester ouverte à chaque émotion humaine complexe. Lorsque nous prions les Psaumes, nous apprenons à célébrer et nous apprenons à nous lamenter. Nous apprenons à être honnêtes avec Dieu quant à notre colère et nos péchés. Nous apprenons à pleurer un deuil et à douter. Nous apprenons à admettre notre honte et exprimer notre gratitude.

La prière continue des Psaumes nous permet de présenter tout notre être devant Dieu avec honnêteté, authenticité et transparence émotionnelle. Jean Calvin écrit que les Psaumes font « l’anatomie de toutes les parties de l’âme ». Il poursuit en disant qu’il n’y a pas d’émotion humaine qu’« on puisse trouver en nous-même dont l’image ne se refléterait pas dans ce miroir. Toutes les peines, tous les chagrins, toutes les craintes, toutes les appréhensions, tous les espoirs, tous les soucis, toutes les anxiétés, bref toutes les émotions troublantes dont l’esprit des hommes a l’habitude d’être agité, le Saint-Esprit les a représentés ici exactement ». Lorsque nous sommes dans la tristesse la plus profonde, nous pouvons faire nôtre la parole du psalmiste : « Je suis accablé de troubles et ma vie approche de la mort. Je suis compté parmi ceux qui descendent dans la fosse ; je suis comme un homme sans force » (Ps 88.3-4). Lorsque nous sommes remplis de joie, nous pouvons prier : « Acclame l’Éternel, ô terre tout entière ! » (Ps 100.1)

Les Psaumes nous apprennent à exprimer nos émotions à Dieu. Il est vital d’apprendre cela. Dieu n’est pas un père froid et distant qu’il faut approcher avec un aplomb impeccable et une obéissance glaciale. Les Psaumes nous mettent au défi de présenter à Dieu nos besoins les plus profonds, nos désirs, nos ressentiments, nos peines, nos chagrins et nos joies. Et ce faisant, nous apprenons à admettre la vérité sur nous-mêmes.

À une époque où nous courons souvent de distraction en distraction, noyant à la fois la douleur et la joie dans nos débats d’actualité, retweets et occupations sans fin, les Psaumes nous appellent à aller au fond des choses : au plus profond de la personne humaine, au plus profond de la douleur et de la joie, et au plus profond de notre connaissance de Dieu.

Mais réfléchir, mémoriser et prier les Psaumes nous aide également à trouver des berges qui dirigent nos émotions loin du culte de soi ou du narcissisme et plus près de Dieu lui-même. La pratique de la prière des Psaumes nous enseigne au fil du temps que, tout comme notre esprit et notre volonté, nos émotions ont besoin d’être disciplinées. Ce langage émotionnel dans les Écritures nous enseigne l’honnêteté et centre nos passions sur Dieu et son œuvre dans le monde. Prier les Psaumes nous permet de situer notre propre histoire — et la joie, la perte, la lutte et l’émerveillement dans notre propre vie — dans la grande histoire de la rédemption de Dieu.

La prière des Psaumes ne nous apprend pas seulement à exprimer nos émotions à Dieu ; cette pratique façonne aussi nos émotions. Elle donne un cadre aux puissants courants de nos cœurs. Comme le lent processus de l’érosion, prier tout le psautier au fil du temps, encore et encore, forme le paysage de notre vie intérieure. Les Écritures agissent en retour sur nous, par la prière, pour déterminer ce que nous croyons et comment nous réagissons aux choses que nous ressentons. Cela fait de nous ce que nous sommes et façonne ce que nous adorons. Bref, la prière des Psaumes nomme ce que nous ressentons, mais elle transforme aussi qui nous sommes.

Dans Rejoicing in Lament, (« Se réjouir dans les lamentations ») J. Todd Billings écrit : « Prier les Psaumes amène notre cœur tout entier devant la face de Dieu, réorientant notre propre vision vers Dieu et ses promesses. … Les Psaumes nous sont donnés par Dieu pour guider notre prière et nous transformer de plus en plus dans notre identité en Christ, en tant que membres du corps du Christ ». En fin de compte, lorsque nous prions les Psaumes, nous les prions dans et avec le Christ. Jésus lui-même a appris, étudié et prié les Psaumes. Il a cité les Psaumes plus que tout autre livre de l’Ancien Testament, et à sa mort, les Psaumes étaient sur ses lèvres (Mt 27.46).

En fin de compte, toutes nos émotions et chaque expérience de notre vie peuvent être prises par Dieu et utilisées comme matière première avec laquelle il nous transforme en personnes qui vivent comme ses bien-aimés. « En et par Jésus-Christ », écrit Billings, « auquel les chrétiens ont été unis par le Saint-Esprit, nous pouvons louer, implorer, nous lamenter. » Et grâce à cette pratique, nous découvrons que nos expériences et les émotions que nous ressentons — toutes nos pertes, nos joies, nos peines, nos colères, nos désirs et notre bonheur — ne sont pas l’histoire la plus fondamentale et la plus déterminante de nos vies.

Lorsque nous reprenons les Psaumes dans la prière quotidienne, nos propres histoires — pleines à la fois de splendeur et de douleur, d’épreuves et de beauté — trouvent des rives et une direction. Nous sommes honnêtes à l’égard des réalités changeantes de notre vie intérieure et, par cette pratique de la vulnérabilité, nous prions les Psaumes avec Jésus et entrons dans la réalité plus vaste de qui est Dieu et de ce qu’il a fait.

Et c’est cela le rôle des rives. Elles ne sont pas principalement un moyen de contrôle. Leur objectif n’est pas simplement de limiter ou d’enfermer. Les rives sont ce qui permet à une rivière de couler dans la direction où elle doit aller. Les rives sont ce qui permet à un fleuve d’atteindre sa fin, son but ultime, son telos. De la même manière, ces prières des Psaumes permettent à notre vie intérieure, avec tous ses courants et rebondissements variés, de trouver son estuaire, vers la mer rugissante de l’amour de Dieu.

Tish Harrison Warren est pasteure dans l’Église anglicane en Amérique du Nord. Elle est l’autrice de Liturgie de la vie ordinaire (Excelsis, 2018) et Prier au sein des ténèbres (Excelsis, 2022).

Traduit par Valérie Doerrzapf

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