Un film pour envisager le désarmement ?

En 2015, une petite-nièce de Walt Disney et un évangélique ont osé baisser la garde pour aborder ensemble les rapports entre évangéliques, armes à feu, peur et nécessité d’aller à la rencontre de l’autre. Interview croisée.

Rob Schenck dans « The Armor of Light »

Rob Schenck dans « The Armor of Light »

Christianity Today June 22, 2022
Jeff Hutchens

Cette traduction a fait l’objet d’une mise à jour.

Le film The Armor of Light (« Les armes de la lumière ») a commencé à tourner dans les festivals au printemps 2015. Depuis lors, ce documentaire abordant le débat sur les armes à feu dans le contexte de l’évangélisme américain et du mouvement pro-vie n’a fait que gagner en pertinence. La réalisatrice Abigail Disney se décrit comme une « féministe pro-choix », mais elle a grandi dans le contexte politique conservateur de sa famille (oui, ces Disneys-là — Walt était son grand-oncle). Son intérêt pour la question est à la genèse du film.

Le film (qui tire son nom de Romains 13.12) suit le révérend Rob Schenck, plus connu pour son engagement intense en tant que militant pro-vie au début des années 1990. Au moment de participer à ce documentaire, Schenck était président de Faith and Action à Washington, D.C. et de la Evangelical Church Alliance. À la suite d’une fusillade de masse survenue non loin de chez lui, il a commencé à s’interroger sérieusement sur son point de vue sur la violence et la politique en matière d’armes à feu et sa relation avec sa position ferme sur l’avortement : est-il possible de se dire pro-vie en matière d’avortement et d’être en même temps pro-armes ? Il rencontre alors Lucy McBath, une chrétienne dont le fils adolescent, Jordan Davis, a été abattu alors qu’il n’était pas armé. Ce cas a fait beaucoup de bruit dans les débats sur les lois protégeant les droits à l’autodéfense (« Stand Your Ground ») en Floride. Une amitié se développe entre eux, ce qui incite Schenck à entamer une série de conversations à travers le pays avec des leaders évangéliques, se demandant si être pro-armes et pro-vie sont des positions compatibles.

Le film donne matière à réflexion. Il est parfois inconfortable. Je ne peux pas imaginer que quiconque, quelles que soient ses croyances, ne puisse le voir sans en retirer quelque chose à considérer sérieusement. Et bien que The Armor of Light soit indéniablement bien fait et convaincant, ce qui m’a le plus frappé est son portrait incroyablement sensible et nuancé de Schenck et des autres évangéliques avec lesquels il interagit.

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Abby Disney et Rob Schenck, qui restent ancrés dans leurs opinions politiques respectives (et opposées) — Disney est toujours une féministe pro-choix, et Schenck un évangélique pro-vie — mais dont l’amitié et le respect mutuel sont palpables même au téléphone. (Le texte de l’interview qui suit a été légèrement modifié pour plus de clarté.)

La genèse du projet

Christianity Today : Comment vous êtes-vous retrouvés tous les deux impliqués dans ce projet ?

Abigail DisneyJoey L.
Abigail Disney

Abigail Disney : J’avais entendu parler de la problématique des armes à feu depuis très longtemps et je me demandais quel serait le moyen d’amener les gens à en parler et à réfléchir à cette question — non d’une manière enflammée, mais dans un réel dialogue. L’idée était d’éveiller les consciences et d’apporter quelque chose d’une nouvelle contribution au débat. Tout ce que nous faisons, c’est tourner et retourner quatre ou cinq mêmes idées.

Les chrétiens évangéliques au sein du mouvement pro-vie ont généralement une vision du caractère sacré de la vie que je trouve magnifique. Même si je suis moi-même une féministe pro-choix, je soutiens la vie. Je me suis vraiment demandé comment cela pouvait coexister avec certains discours sur les armes à feu, qui sont si désinvoltes à l’égard non seulement des armes à feu, mais aussi dans le langage utilisé à propos du fait d’ôter la vie humaine ; à mes yeux c’est parfois un peu une culture à la Die Hard. Je ne comprends pas comment ces deux choses s’accordent, alors je suis allée chercher des gens avec qui parler de cela.

J’ai parlé à trois ou quatre autres personnes avant de rencontrer Rob. Rob m’a vraiment écoutée, et a vraiment entendu ce que j’avais à dire. De toute évidence, il était plus nuancé que moi. Une seule conversation a suffi pour susciter son attention. Il a reconnu qu’il y avait une incohérence, et que c’était important. Ainsi, à partir de cet échange, une conversation beaucoup plus large s’est engagée avec le film.

Révérend Rob Schenck
Révérend Rob Schenck

Rob Schenck : Je dois ajouter que ce n’était pas la toute première fois que je reconnaissais la contradiction entre les valeurs que tant d’évangéliques défendent sur le caractère sacré de la vie et la position qu’ils adoptent sur l’utilisation des armes à feu pour leur défense personnelle. Dans mon esprit, il y a une différence importante entre quelqu’un qui utilise une arme à feu pour la chasse ou le sport, et quelqu’un qui possède une arme et pense l’utiliser pour tuer ou mutiler un autre être humain. C’est une question éthique différente.

Cela m’avait donc traversé l’esprit. Dans le film, nous montrons une expérience avec une famille amish en Pennsylvanie qui avait soulevé des questions dans mon cœur et mon esprit, mais je n’y ai d’abord accordé aucune attention particulière. Je l’ai en quelque sorte compartimentée. La question des armes appartenait à un espace différent de celui de mes questions sur le caractère sacré de la vie humaine naissante.

C’est comme ça que j’ai vécu avec ça jusqu’à ce qu’Abby propose d’en faire un examen minutieux dans ce film. Cela m’a semblé très nécessaire et important à la fin de cette conversation, mais aussi très effrayant. Je connaissais l’univers de ceux qui composaient les associations que je présidais, et je les ai sondés, environ 100 000 personnes. 95 % d’entre eux s’alignaient sur la position de la NRA à propos des armes à feu et d’une interprétation sans restriction du 2e amendement à la Constitution.

Je savais que des personnes au sein de mon organisation me disaient de ne pas aborder le sujet, de ne pas y réfléchir. Il m’a donc fallu du temps, cinq ou six semaines, pour envisager cela, dans la prière et en mon for intérieur, avant de le prendre en considération à l’intérieur de mon organisation et à l’extérieur. Finalement, j’ai parlé à une personnalité chrétienne conservatrice importante qui m’a dit : « Si c’est vraiment votre conviction, vous devriez la rendre publique ».

C’est à partir de là que je me suis autorisé à prendre ce risque, et cela s’est effectivement avéré assez risqué. Pas de la façon dont je m’y attendais, mais il y a assurément eu des difficultés.

CT : Vous étiez inquiet de perdre des ressources et des membres de votre organisation, n’est-ce pas ?

RS : Exact. Et nous avons enregistré des pertes. Nous avons eu quelques donateurs importants qui ont dit qu’ils ne soutiendraient plus notre organisation ou moi. Mais en réalité, la perte qui me préoccupe le plus, ce sont les amitiés. J’entretiens certaines amitiés profondes de vingt ou trente ans, et j’ai perdu des amis à cause de cela. Pour moi, c’est le plus grand prix à payer.

Amitié et choix de la paix

CT : L’amitié occupe une place importante dans ce film ; les véritables progrès dans la vie sociale passent par l’amitié. Quelque chose vous a-t-il surpris à propos de l’amitié alors que vous travailliez sur ce sujet ?

Abigail Disney et Lucy McBath dans « The Armor of Light »Eva Anisko
Abigail Disney et Lucy McBath dans « The Armor of Light »

RS : Tout d’abord, si vous m’aviez demandé il y a dix ans si j’aurais l’amitié que j’ai avec une féministe pro-choix et de gauche — une militante féministe très progressiste qui soutient de nombreuses organisations auxquelles je m’oppose depuis trente ans maintenant — je pense que j’aurais été ouvert à cette idée. Mais je n’aurais eu aucune idée de la façon dont cela aurait pu se produire. Je considère comme un précieux cadeau de Dieu le fait d’avoir une amitié avec Abby ; sur de nombreux sujets, cela m’apporte une perspective que je n’aurais pas eue autrement.

CT : Quel genre de perspectives ?

RS : Pour commencer, sur la question des armes à feu bien sûr. C’est une préoccupation éthique et morale primordiale pour moi et pour d’autres. C’est une grande question pour le mouvement évangélique et l’Église dans son ensemble, pour toute notre société. Je n’aurais pas sorti cela du secret de mon cœur sans la douce incitation d’Abby. C’est une conséquence de notre collaboration professionnelle et de notre amitié.

Par ailleurs, si vous m’aviez demandé il y a trois ans si je me souciais vraiment des femmes concernées par la question de l’avortement, j’aurais répondu oui. Mais cela aurait été théorique. En réalité, je ne m’en souciais pas, et c’est une prise de conscience très importante pour moi.

En discutant avec Abby, j’ai pris conscience d’un élément de l’équation que j’avais négligé : la personne que je décris comme la mère de l’enfant, la personne qui paie le plus lourd tribut à l’avortement, n’était pour moi qu’un facteur secondaire. C’était juste une forme de mépris. J’ai dû admettre moi-même que je n’avais pas pris en compte tous les paramètres du problème. Et c’est un autre cadeau d’Abby.

Mais la chose la plus importante que j’ai reçue d’Abby est probablement de changer mes stéréotypes sur les militants progressistes. J’ai toujours essayé de progresser en la matière, et je n’ai pas réussi moi-même, mais j’y suis presque grâce à mon amitié avec Abby. Je suis une personne plus intègre et plus fidèle à l’Évangile. Le Christ est resté attaché à la vérité, mais n’a pas non plus eu de mépris pour ceux qui l’entouraient. Je veux être plus semblable au Christ, et Abby m’y aide.

CT : Waouh. C’est génial.

AD : Oui, vraiment ! Je n’aurais jamais imaginé qu’une amitié puisse naître de cette façon. Lors de la première rencontre, je crois que je considérais un peu Rob comme anti-femme. Je soupçonne que je ne m’intéressais pas autant à lui qu’à ce qu’il véhiculait. Mais je me suis retrouvée à penser : « Attends, nous parlons de la même façon ! Comment est-ce possible alors que nous sommes dans des camps opposés ? Comment est-il possible que nous pensions de la même façon ? » C’est une révolution, quand vous réalisez cela.

Après tous mes cours sur la résolution des conflits, l’étude des femmes dans le mouvement pour la paix, j’ai réalisé que la paix est une question de relations. Elle n’arrive pas par hasard. Vous devez la choisir ; vous devez la faire. Ce fut la plus agréable des surprises de trouver un ami au milieu de tout cela.

CT : The Armor of Light a quelque chose d’assez unique. Au contraire de certaines tendances dans la culture, il présente les évangéliques comme des personnes intelligentes, réfléchies, sympathiques et ayant des principes. Comment avez-vous abordé ce défi ?

AD : Rob m’a raconté son arrière-plan dans une famille progressiste, voire libérale. Et je me suis tout à fait sentie en phase avec son vécu. Nous avons fait des expériences similaires lors de grands repas de famille, où l’on doit travailler à conserver dans son cœur de l’amour pour quelqu’un avec qui on n’est vraiment pas d’accord. Peu d’entre nous le font.

RS : C’est pour cela que, même si je considère que l’amitié avec Lucy [McBath] est d’une grande importance, a une grande valeur à tous égards, elle est très différente : Lucy et moi venons du même univers de foi. Lucy est une véritable chrétienne, même si nous ne sommes pas d’accord sur la question de l’avortement. C’est une autre amitié qui est née de ce projet. Et en réalité, c’est Lucy qui m’a fait franchir le pas. C’est une relation importante pour moi.

CT : On le voit dans la conversation que vous avez avec elle dans le film, lorsqu’elle vous supplie de prendre en compte l’enjeu de la question des armes à feu. Ce passage m’a vraiment marquée.

Rob Schenck et Lucy McBath dans « The Armor of Light »Jeff Hutchens
Rob Schenck et Lucy McBath dans « The Armor of Light »

Pourquoi en faire un film ?

CT : Beaucoup de gens ont écrit des livres et des articles sur ce sujet, mais vous en avez fait un film. Selon vous, quel est l’intérêt d’utiliser ce support ? Qu’est-ce qui, dans le film lui-même, en fait un moyen efficace d’explorer cette question ?

AD : J’ai grandi dans une famille de cinéastes, vous le savez, et j’ai réfléchi aux différents supports. On pense qu’on peut faire rentrer tellement de choses dans un film, mais ce n’est pas le cas. Les films ne servent pas avant tout à transmettre des informations. Les documentaires les plus efficaces sont ceux qui racontent des histoires. Ils sont comme un manège : vous devez y monter et le laisser vous emmener là où il veut vous emmener. Pensez à ce que vous ressentez dans une salle obscure, lorsque vous n’êtes même plus conscient de votre corps physique : c’est comme si un rêve commençait. Pendant un bon film, votre cœur s’ouvre d’une manière toute particulière. Il ne s’agit pas de persuasion ; c’est quelque chose de plus profond. C’est un pouvoir sacré, un don sacré pour faire cela, et je déteste le voir utilisé pour des bêtises.

J’ai écrit, j’ai parlé, j’ai essayé de persuader pendant toute ma vie, de changer la façon dont les gens pensent. Puis j’ai fait un film à la fin de la quarantaine et je me suis demandé pourquoi je n’avais pas fait ça toute ma vie. Alors, bien sûr, il fallait que ce soit un film, et peut-être un livre, et peut-être plus. Mais nous avons commencé par le film, car il fait appel à l’imagination morale et créative du spectateur.

En même temps, nous avions le potentiel pour faire un film vraiment ennuyeux. Si tout est trop cérébral, c’est voué à l’échec. Nous devions donc trouver un moyen d’amener les gens à vraiment ressentir les choses et à avoir une réponse à la fois émotionnelle et consciente. Cela a nécessité beaucoup de bonnes prises de vue. Nous avons accordé beaucoup d’attention à la façon dont le film a été tourné. Aussi important que soit l’aspect émotionnel, c’est aussi la beauté du film qui vous invite à y entrer, avec également le montage et la musique. Tout cela permet d’embarquer les gens dans ce que vous voulez leur permettre d’entendre. Nous sommes vraiment fiers d’avoir pu le faire.

RS : À plusieurs reprises en cours de route, Abby a dit avoir le sentiment que certaines choses étaient orchestrées et préparées pour le projet. J’aime à penser que cela a été providentiel. Abby, je ne pense pas que tu étais consciente des origines familiales de Jeff [Hutchens, le directeur de la photographie du film], n’est-ce pas ?

AD : Pas du tout !

RS : Notre principal directeur de la photographie avait de profondes racines évangéliques, même s’il ne s’identifie pas comme tel. Abby avait une attitude très ouverte et généreuse envers les évangéliques, et Jeff connaissait parfaitement la culture, ce qui lui permettait d’évoluer avec facilité dans le décor. Non seulement il connaissait parfaitement cette culture, mais il était parfaitement à l’aise dans cet environnement. Je pense que cela a ajouté quelque chose.

À propos de la peur

CT : En 2015, Marilynne Robinson a écrit quelque chose d’intéressant sur le christianisme et la peur dans la New York Review of Books : « Premièrement, l’Amérique contemporaine est pleine de peur. Deuxièmement, la peur n’est pas une habitude d’esprit chrétienne. » Le président Obama a lu l’article et s’est rendu dans l’Iowa, où ils ont eu une conversation sur la peur, les armes à feu et bien d’autres sujets. Que pensez-vous de cette déclaration ? Et Rob, vous qui voyagez dans tout le pays pour rencontrer des leaders évangéliques, voyez-vous la peur comme facteur central dans les débats ?

Rob Schenck dans « The Armor of Light »Jeff Hutchens
Rob Schenck dans « The Armor of Light »

RS : Je n’ai pas encore lu l’article, mais d’après ce que vous avez dit, j’applaudis [Robinson] d’avoir mis en évidence le problème de la peur ; si ce n’est pas le problème central, alors c’en est très proche. La peur, à bien des égards, est l’antithèse de la foi. La foi inspire la confiance et la sécurité individuelle. Cela ne se produit pas instantanément : la peur est humaine, et c’est naturel. Jésus en a fait l’expérience dans son humanité, dans le jardin de Gethsémané.

Nous n’arriverons jamais à totalement vaincre la peur, mais nous devons l’identifier pour ce qu’elle est. Je crois que sa présence de manière aussi prononcée dans la communauté évangélique est due à l’alarmisme qui sévit depuis vingt ans, à une échelle très large. Lorsque ce ne sont pas les prédictions intempestives sur la fin des temps et la prophétie, c’est l’obsession des risques de persécution, dont nous ne savons en réalité presque rien dans ce pays. Nous parlons beaucoup de persécution et comparons les diverses persécutions, mais si vous nous comparez à d’autres pays, il n’y a rien de tel ici. C’est un état imaginé, qui n’existe pas vraiment.

Mais certains en tirent littéralement profit. Je le sais de par mon expérience personnelle. Lorsque nous collectons des fonds pour notre organisation, nous entendons dire que la meilleure façon de collecter des fonds est de susciter la peur et la colère. Si nous pouvons mettre les gens en colère, nous récolterons plus d’argent. Cela ne se fait pas seulement dans le monde chrétien, pas seulement dans les collectes de fonds conservatrices : cela se fait partout ! Des milliards de dollars sont littéralement collectés au moyen de cette tactique de la peur et de la colère.

La peur n’aide pas seulement les gens à collecter des fonds. Elle permet également de se constituer un public, qu’il s’agisse de lecteurs, d’auditeurs ou de téléspectateurs. Si vous faites peur à quelqu’un, vous attirerez son attention d’une manière toute particulière et efficace.

Cela a été encouragé pendant longtemps, et cela revient directement à la question des armes à feu. Pourquoi les chrétiens s’arment-ils ? Ils ont peur que quelqu’un vienne les chercher. Je connais même des pasteurs qui portent des armes à feu en chaire. L’un d’entre eux m’a dit : « Si quelqu’un entre dans mon Église et tente quelque chose, il le regrettera, car je le ferai sortir directement depuis le haut de la chaire ».

Ce genre de manière de penser constitue un énorme problème pour le témoignage de l’Évangile, mais tout cela est motivé par la peur. Et la peur est alimentée par d’autres éléments. La peur de l’autre est l’un des principaux carburants. Mais comme Jésus nous le dit à plusieurs reprises, l’Évangile est l’antidote à la peur.

Reporter culture et cinéma pour le magazine Vox, Alissa Wilkinson a été critique cinématographique en chef pour Christianity Today et est professeure assistante au King’s College de New York. Elle écrit beaucoup sur la culture pop et la religion et est la co-auteure, avec Robert Joustra, de How to Survive the Apocalypse : Zombies, Cylons, Faith, and Politics at the End of the World (Eerdmans, 2016). Retrouvez-là sur Twitter @alissamarie.

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