Voici l’Agneau

Méditation de l’Avent pour le 11 décembre

Christianity Today December 11, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Jean 1.29-34

L’Ancien Testament regorge de bergers. Abraham était berger, tout comme Jacob et Rachel, ou encore Moïse, le roi David ou le prophète Amos. Ce travail de berger était important parce que la communauté du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament avait besoin de moutons. Afin d’offrir à Dieu les sacrifices prescrits, ils avaient besoin d’agneaux, de beaucoup d’agneaux.

La pensée de cet abattage d’agneaux apparemment sans fin peut être choquante pour nous. Imaginez à quel point cela devait être troublant pour ceux qui participaient à ces offrandes sanglantes ! Pourtant, à cause du péché, Dieu exigeait un sacrifice, un agneau. Mais pas n’importe quel agneau. L’agneau devait être immaculé, sans tache ni défaut (Lévitique 22.21-22). En d’autres termes, il devait être parfait.

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Même si le peuple de Dieu avait pour mission de choisir les agneaux les plus parfaits, ces agneaux n’étaient jamais assez parfaits. Leur sacrifice couvrait le péché, mais ils ne pouvaient jamais l’enlever (Hébreux 10.4). Chaque cri d’agneau sacrifié dans l’Ancien Testament était en quelque sorte un cri de langueur dans l’attente de l’Agneau parfait de Dieu.

Ce cri a perduré de génération en génération, et retentissait encore le jour où Jean-Baptiste a vu Jésus marcher vers lui et a déclaré : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1.29). Jean-Baptiste offrait ici une réponse à la question poignante qu’Isaac avait posée à son père Abraham bien longtemps auparavant, et qui résonnait à travers les siècles : « Où est l’agneau ? » Abraham avait répondu à Isaac : « Dieu pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste » (Genèse 22.7-8).

Là, près de la rivière, Jean-Baptiste déclare que Jésus est l’agneau auquel Dieu avait promis de pourvoir. Voici, l’Agneau de Dieu parfait, immaculé et sans tache (voir 1 Pierre 1.18-19).

Nous ne cherchons plus l’Agneau. Il est venu. Jésus-Christ est cet agneau qui a été sacrifié —crucifié— à notre place (1 Corinthiens 5.7). Il est l’agneau « transpercé pour nos transgressions » et « brisé pour nos iniquités » (Ésaïe 53.5). Jésus est l’Agneau, l’unique Agneau, qui a accompli une fois pour toutes le sacrifice pour nos péchés (Hébreux 10.12).

Jean a témoigné du fait que Jésus était « l’élu de Dieu » (Jean 1.34). Cet enfant qui est né, et que Jean a proclamé, était aussi « l’Agneau qui a été immolé » (Apocalypse 13.8). Aujourd’hui, lorsque nous adorerons le Seigneur, puissions-nous faire écho aux paroles prophétiques de Jean : Voici l’agneau ! Le précieux Agneau de Dieu !

Lisez Jean 1.29-34.


(Option : réfléchissez aussi à Jean 1.6-8 ; 1 Corinthiens 5.7 ; 1 Pierre 1.18-19.)


Comment les enseignements de Jean sur le péché et la repentance sont-ils liés à son témoignage sur Jésus ? Comment souhaitez-vous répondre à Jésus alors que vous contemplez son identité d’Agneau de Dieu ?

ANTHONY J. CARTER est le pasteur principal de l’East Point Church à East Point, dans l’état de Géorgie. Il est l’auteur de plusieurs livres, notamment Dying to Speak et Running from Mercy.

Traduit par Valérie Dörrzapf

Grâce merveilleuse et purificatrice

Méditation de l’Avent pour le 10 décembre

Christianity Today December 10, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Matthieu 3.1-12

L’évangéliste Matthieu situe le cadre historique du ministère de Jean-Baptiste avec ce simple marqueur temporel : « En ces temps-là » (v. 1). Il suffit de lire le chapitre précédent (ainsi que Luc 3) pour comprendre qu’il s’agit d’une époque de dirigeants mégalomanes, à l’image d’Hérode le Grand qui, dans une rage sanguinaire, fit assassiner les petits garçons de Bethléem. Après la mort d’Hérode et l’accession de son fis au pouvoir, Joseph craint toujours pour sa famille et déménage à Nazareth. « Ainsi s’accomplit cette parole des prophètes : on l’appellera le Nazaréen » (2.23).

L’Évangile de Matthieu insiste sur l’accomplissement des promesses de Dieu transmises par les prophètes. « Dieu a dit — et cela s’est accompli », souligne-t-il à maintes reprises. Cela ne va pourtant pas de soi quand la réalité visible suggère que le mal l’emporte. Quand des bébés sont assassinés des mains d’un roi mauvais, par exemple, pouvons-nous vraiment croire que le royaume des cieux s’est approché, comme le prêche Jean (3.2) ?

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Jean-Baptiste évoque la figure d’Élie dans l’Ancien Testament, vêtu de poils de chameau, mangeant des sauterelles et du miel sauvage. Elie exerçait aussi son ministère prophétique dans le contexte d’un régime politique corrompu. Le roi Achab, comme Hérode, était prêt à tuer pour son ambition. Après la victoire spectaculaire d’Elie sur les prophètes de Baal, la reine Jézabel mit à prix la tête d’Elie.

Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Il y a là l’essentiel de la parole prêchée par tous les prophètes de Dieu. Et par sa grâce, cette parole nous parvient même dans les ténèbres. C’est une parole de bonne nouvelle : il se prépare un changement de régime. Cette proclamation, prêchée à la fois par Jean et par Jésus, annonce qu’un autre roi montera sur le trône. Comme le prophète Ésaïe lui-même l’a déclaré des centaines d’années plus tôt, le règne de ce roi, contrairement à celui du roi Achab ou du roi Hérode, sera un règne de paix (Ésaïe 9.6-7).

Suivre le roi Jésus, ce n’est pas simplement être sauvé par lui ; c’est être changé par lui. Selon Paul, l’Évangile affirme que Jésus « s’est livré pour nous afin de nous délivrer de toute désobéissance et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des œuvres bonnes » (Tite 2:14).

Nous connaissons l’action de la grâce merveilleuse, salvatrice, purificatrice, lorsque le peuple de Dieu se détourne du péché et s’abandonne entièrement à Dieu. Si l’Avent marque l’avènement de de la lumière, la repentance est l’habitude quotidienne qui nous permettra de marcher dans cette lumière.

Méditez Matthieu 3.1-12.


Qu’apporte le contexte de la proximité du royaume des cieux (v. 2) à l’appel à la repentance proclamé par Jean ? Que révèle cette déclaration au sujet de Jésus ? Comment cela enrichit-il votre compréhension de l’Évangile ? Et de la grâce purificatrice ?

JEN POLLOCK MICHEL est une écrivaine, une animatrice de podcasts et une conférencière basée à Toronto. Elle est l’autrice de quatre livres, dont A Habit Called Faith et Surprised by Paradox.

Traduit par Valérie Dörrzapf

De sévères bonnes nouvelles

Méditation de l’Avent pour le 9 décembre

Christianity Today December 9, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Luc 3.7-18

Le sermon enflammé de Jean-Baptiste sur la repentance n’est pas « l’ABC de l’Évangile » que l’on peut entendre dans beaucoup de nos Églises évangéliques. Jean ne veut pas simplement que les gens admettent leurs péchés, croient en Jésus et confessent leur foi en lui. Selon le baptiseur, la repentance initie un changement de vie. Aimer les pauvres ! Être honnête ! Mener ses affaires avec intégrité ! Il n’y a pas de place ici pour la religiosité à bon marché. Recevoir le baptême de Jean, c’est se soumettre à une purification spirituelle et morale. Et selon Luc, ce sont là des paroles de « bonne nouvelle » (v. 18) !

Obéir à Dieu a toujours été au cœur de la vocation d’Israël. Leur statut ne dépendait pas de leurs performances religieuses. Mais à l’inverse, leur identité en tant que possession chérie de Dieu constituait le fondement de leur vocation à l’obéissance. À travers la famille d’Abraham, le peuple de Dieu devait représenter Dieu dans le monde : sa sainteté, sa miséricorde, son amour inébranlable et sa fidélité. « Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte », dit Dieu à Moïse avant de lui donner les dix commandements (Ex 19.6). Mais Israël a failli à cette vocation, est tombé dans l’idolâtrie et a été chassé de la Terre Promise.

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Bien que le peuple de Dieu ait fini par retourner dans son pays, l’occupation romaine était toujours synonyme d’exil. Ainsi, lorsque Jean parlait de repentance, de retour, cela évoquait pour Israël les bénédictions de Dieu et sa vocation — et des foules affluaient pour l’écouter.

La réponse enthousiaste au langage caustique de Jean semble surprenante. Le baptiseur n’est pas un télévangéliste de pacotille. Sa prédication ne consiste pas à apaiser ses auditeurs par des platitudes. Il ne colporte pas une morale facile et ne joue pas avec la « colère à venir » de Dieu (Luc 3.7). Il parle clairement : chacun de vous est coupable de péchés, et les péchés seront jugés. Dans notre culture imbue d’amour propre, on peut se demander qui accepterait ce franc-parler spirituel. Mais si le cancer vous ronge les poumons, vous voulez qu’il soit trouvé et enlevé. Pour reprendre les mots de Jean-Baptiste, la santé spirituelle n’est pas possible sans « hache » (v. 9).

Il y a de l’amour dans cet avertissement, de la compassion dans cette sévérité. Il y a aussi de l’espoir au-delà des efforts personnels. Dieu allait envoyer un autre baptiseur (v. 16) qui rendrait possible la véritable repentance. « Si on me dit encore et encore de me repentir, de changer, d’orienter ma vie vers Dieu, rien ne se passera jamais », écrit Fleming Rutledge dans le livre Advent. « Je n’ai pas besoin d’entendre des exhortations à me repentir. J’ai besoin d’une puissance extérieure à moi-même pour me rendre différent ». Quand le Messie viendra, il baptisera ses disciples par son Esprit et ne laissera aucun d’eux inchangé.

Méditez Luc 3.7-18.


En quoi le message confrontant de Jean est-il une « bonne nouvelle » ? Que pourriez-vous avoir besoin d’entendre dans les paroles de Jean ? Priez et demandez au Saint-Esprit d’agir en vous et de produire des fruits dans votre vie qui reflètent votre repentance.

JEN POLLOCK MICHEL est une écrivaine, une animatrice de podcasts et une conférencière basée à Toronto. Elle est l’autrice de quatre livres, dont A Habit Called Faith et Surprised by Paradox.

Traduit par Valérie Dörrzapf

Books

Les chrétiens d’Haïti inquiets autour de la libération des missionnaires kidnappés

La façon dont l’ensemble des 17 missionnaires de Christian Aid Ministries seront finalement libérés pourrait augmenter les risques encourus par les croyants locaux et les travailleurs étrangers.

Des Haïtiens s’agenouillent devant le ministère de la Justice pour exiger la démission du ministre Liszt Quitel pour protester contre les enlèvements à Port-au-Prince, Haïti, le 26 octobre 2021.

Des Haïtiens s’agenouillent devant le ministère de la Justice pour exiger la démission du ministre Liszt Quitel pour protester contre les enlèvements à Port-au-Prince, Haïti, le 26 octobre 2021.

Christianity Today December 8, 2021
Odelyn Joseph / AP Photo

Trois des missionnaires enlevés le 16 octobre viennent d’être libérés ce dimanche 5 décembre. La libération de deux autres avait déjà été annoncée le 21 novembre dernier. Douze d’entre eux restent donc entre les mains de leurs ravisseurs.

Alors que des mois de violence et d’enlèvements quotidiens continuent à ravager Haïti, les habitants tentent de garder le moral : « La personne moyenne vit dans la crainte et les tremblements », rapporte Edner Jeanty, directeur exécutif du Barnabas Christian Leadership Center dans la capitale, Port-au-Prince. « Beaucoup plaisantent en disant que l’espérance de vie des Haïtiens est désormais de 24 heures, renouvelée chaque matin. »

La formule prête à sourire, mais elle est malheureusement très réelle pour beaucoup. Un mois et demi après que l’enlèvement de 17 missionnaires américains et canadiens a attiré une fois de plus l’attention internationale sur la nation insulaire des Caraïbes, peu de choses ont changé pour les résidents de la grande région de Port-au-Prince. Une pénurie de carburant causée par les gangs a rendu la vie quotidienne presque impossible. Ceux qui sortent sont victimes d’enlèvements et de violences, qu’ils en fassent directement l’objet ou en soient témoins.

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Au milieu des crises de sécurité et d’approvisionnement en carburant qui s’entremêlent, la fréquentation a chuté dans les Églises haïtiennes et certaines communautés ont cessé les services du soir. Il y a quelques semaines, un débat a éclaté après que plusieurs pasteurs ont encouragé les participants à apporter des machettes avec eux à l’église.

« C’est un drame haïtien, mais en réalité, c’est l’aboutissement d’années de négligence, d’abus et de pillage de la part d’un petit groupe de dirigeants nationaux avec la complaisance de la communauté internationale », estime Edouard Lassegue, vice-président de Compassion International pour les régions d’Amérique latine et des Caraïbes.

« Bien que je ne veuille pas cautionner ces actes de violence, je ne veux pas non plus les voir comme des événements isolés. Il s’agit d’une réaction brutale à des décennies d’abus », affirme-t-il. « Ces gangsters étaient autrefois payés par des personnes clés des secteurs économiques et politiques de la société haïtienne. Ils ont maintenant retourné leurs armes contre leurs bailleurs de fonds. »

« Un paysage sécuritaire qui se dégrade »

Bien que l’attaque du gang 400 Mawozo contre les employés de Christian Aid Ministries (CAM), détenus depuis mi-octobre avec des demandes de rançon d’un million de dollars par personne, ait attiré l’attention du monde, elle fait partie d’une escalade plus large de violences et d’enlèvements qui ne sont pas médiatisés.

Le Séminaire Théologique Évangélique de Port-au-Prince (STEP) a été contraint de quitter son campus il y a un an après que des gangs ont commencé à occuper son tout nouveau bâtiment qui a remplacé celui perdu lors du tremblement de terre de 2010. En septembre dernier, un diacre a été tué et sa femme enlevée alors qu’ils se rendaient le dimanche à la Première Église Baptiste de Port-au-Prince. Plus récemment, un coordinateur étudiant du STEP conduisait sa famille à la maison lorsque des membres d’un gang ont ouvert le feu sur sa voiture, tuant son fils de sept ans. Il y a quelques semaines encore, un gang a détourné un bus avec au moins 50 personnes à bord et a exigé un demi-million de dollars pour chaque passager.

« Les Haïtiens sont des gens résilients. Ils ont vécu des catastrophes naturelles et ont des conditions de vie difficiles. Mais les enlèvements et l’extorsion [qui] s’ensuit pèsent d’un poids très lourd lorsqu’une rançon va [de dizaines à des centaines] de milliers de dollars », explique David Shedd, ancien agent de la CIA et conseiller exécutif de VDI, un cabinet de conseil en sécurité régionale respecté par les missionnaires américains. « Pour ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, [une rançon] bouleverse la vie. Ils ne se remettront jamais du paiement. »

La situation sécuritaire en Haïti a commencé à s’effondrer lorsque les Casques bleus de l’ONU sont partis en 2019, dit Shedd. Peu de temps après, un grand nombre d’officiers de la police nationale haïtienne ont fait défection et de riches Haïtiens ont commencé à s’entendre avec des gangs, embauchant leurs membres pour les protéger.

Aujourd’hui, les gangs de la région de Port-au-Prince travaillent ensemble de manière informelle pour délimiter le territoire afin d’éviter de s’entretuer. Ils aident également leurs membres à éviter les points de contrôle de la police nationale et à se déplacer facilement dans la ville d’environ un million d’habitants. Les gangs continuent souvent à enlever des personnes dans des quartiers de la ville qui échappent au contrôle des autorités.

« Je ne pense pas qu’il y ait une prise de conscience suffisante du pouvoir énorme et vicieux que ces gangs exercent », déclare Shedd.

Au-delà de la dégradation de la sécurité dans le pays, les gangs ont également provoqué une crise du carburant. Pendant des semaines, des hommes armés ont empêché les camions de faire des livraisons de diesel aux stations-service, avant qu’un chef de gang bien connu, surnommé Barbecue, n’autorise la distribution de carburant tout en exigeant la démission du Premier ministre Ariel Henry. Dépourvus de réseau électrique stable et largement tributaires de générateurs, les hôpitaux ont été contraints de refuser des patients, les banques ont fermé leurs portes, les écoles n’ont ouvert que quelques jours par semaine et le service Internet est devenu instable. D’autres ressources vitales étaient également menacées, car les pompes à eau potable du pays fonctionnent grâce au carburant alors bloqué.

Il y a des années, de nombreux gangs finançaient principalement leurs opérations en détournant l’aide internationale. Bien que les enlèvements n’aient pas été rares avant 2021, il y a eu 20 fois plus d’enlèvements cette année qu’en 2018, déclare Jonathan D. VerHoeven, directeur de l’analyse pour Concilium, une organisation qui aide les ministères chrétiens internationaux à évaluer les risques.

« Réaliser un enlèvement de masse de 17 personnes indique qu’un gang se sent très à l’aise », développe VerHoeven. « L’environnement sécuritaire ne peut que se dégrader lorsque l’on peut s’en tirer ainsi ».

Ce que retiendront les Haïtiens ordinaires et ceux qui s’en prennent à eux, c’est que les criminels ne subissent aucune conséquence pour leurs actes.

« Ce climat de terreur traumatise les gens qui ne peuvent pas obtenir leurs médicaments, ne peuvent pas aller à l’école, ne peuvent pas quitter la région », rapporte Jeanty. « Les personnes liées aux victimes sont sous pression. Les familles et les amis sont obligés d’emprunter pour payer la rançon. »

Au-delà des prouesses militaires des gangs — dont la puissance de feu surpasse celle de la police — la crise constitutionnelle toujours en cours suite à l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet fait qu’il n’y a pas de véritable gouvernement en place pour soutenir les forces de l’ordre.

Ainsi, de douloureuses conséquences pourraient accompagner la libération des missionnaires kidnappés, soulignant la complexité et la fragilité de la situation sécuritaire en Haïti.

« Si l’argent de la rançon est payé, [alors] le gang devient plus puissant et notre économie devient encore plus malsaine. Si la police nationale mène une opération, elle pourrait échouer (comme d’autres auparavant) et le gang sera [alors] perçu comme plus puissant encore qu’avant », expose Jeanty. « Si une opération spéciale libère avec succès les otages [mais que] les principaux dirigeants du gang ne sont pas traduits en justice, la nation pourrait manquer une occasion de connaître la vérité sur la source de notre insécurité. »

Professeur de théologie au STEP, Andrikson Descollines estime que « l’inefficacité de la police nationale à apporter une réponse appropriée aux activités des gangs » augmentera le risque pour les Haïtiens plus que la future libération des missionnaires eux-mêmes. « Si le gouvernement n’est pas en mesure d’empêcher les armes à feu et les munitions d’entrer dans le pays, ne peut pas sécuriser nos frontières et nos douanes, fournir du matériel et des équipements appropriés à la police, les choses vont empirer pour tous les groupes sociaux en Haïti. »

Le paiement des rançons réclamées enverrait un message clair aux gangs : le crime paie. « Si la rançon est payée, la peur que personne ne soit en sécurité augmentera de façon exponentielle », déclare Shedd. « Si au lieu de cela des mesures de sécurité sont appliquées pour éliminer le gang et sauver tous les otages (ou la majorité d’entre eux), cela enverrait un message très différent selon lequel, en réalité, le monde se soucie de ce qui se passe [et] il y a un moyen de sortir de ce qui semble être un gouffre sans fond de criminalité. »

Mais le message d’impunité semble déjà être diffusé çà et là. Alors que les derniers enlèvements paraissent avoir finalement attiré l’attention du gouvernement américain, on ne sait pas si cela durera au-delà de la fin de cette affaire en particulier. L’enlèvement d’un pasteur américain de 79 ans début octobre avait été peu médiatisé. (Jean Pierre Ferrer Michel et un fidèle ont finalement été libérés après qu’au moins 300 000 $ de rançon aient été payés.)

Shedd pense qu’aucun changement systémique ne se produira à moins que les États-Unis ne s’engagent à former la police nationale pour répondre efficacement aux enlèvements.

« Je pense que les gangs criminels comptent sur les États-Unis pour répondre [à l’enlèvement des missionnaires de CAM], mais ne s’attendent pas vraiment à un engagement à long terme pour faire régner l’ordre ou donner au gouvernement haïtien les moyens de fonctionner ».

Qui reste, qui part…

Les enlèvements de ces missionnaires ont rappelé cette vérité au monde entier : les responsables d’Église et les employés des organisations confessionnelles ne sont pas intouchables. L’instabilité persistante a déjà conduit de nombreux expatriés à quitter le pays. World Vision, par exemple, a évacué tout son personnel international d’Haïti.

Concilium utilise une question primordiale pour les ONG chrétiennes qui se demandent s’il faut ou non continuer à travailler dans un pays donné : pouvez-vous y exercer un ministère efficace ? « Que croyez-vous que Dieu vous a appelé à faire en Haïti ? Votre présence ajoute-t-elle du stress à vos partenaires locaux ou les aide-t-elle ? » explique VerHoeven.

À l’heure actuelle, pour de nombreux ministères chrétiens expatriés, la réponse à la première question est non. Concilium travaille actuellement avec ceux qui tentent de quitter le pays pour l’instant, mais envisagent d’y retourner dans un avenir proche. Mais tout le monde ne le fera pas.

Luke Perkins, un missionnaire américain qui travaille au STEP, estime que 85 % des missionnaires en Haïti sont partis au cours des trois dernières années.

« Certains missionnaires voient la douleur que subissent les enfants haïtiens innocents comme un plus grand danger que la menace à laquelle ils sont exposés lorsqu’ils sont ici avec nous pour nous aider. Cet acte horrible ne dissuadera donc pas ce genre de missionnaires de poursuivre leur appel pour nous aider », déclare Guenson Charlot, président de l’Université Emmaüs à Acul du Nord, près de la côte nord. « D’autres missionnaires et agences missionnaires ont leur sécurité personnelle pour principale préoccupation. Ceux-là ne sont là que lorsque les choses sont calmes et sûres et se mettront en sécurité au premier signe de menace potentielle pour leur propre vie. »

Après plus d’une décennie de ministère en Haïti, David Vanderpool, missionnaire dans le domaine médical, connaît de première main la brutalité et la violence des gangs. En 2015, des membres d’un gang ont violemment battu sa femme lors d’une tentative d’enlèvement, et il y a quelques années, des membres d’un gang ont assassiné le gestionnaire de sa base. Le gang des 400 Mawozo a également kidnappé deux membres de l’équipe de Vanderpool, des ressortissants étrangers, et les a détenus contre rançon. Ces hommes ont enduré quatre jours de torture, sans nourriture et avec peu d’eau, avant d’être finalement libérés.

Au cours des dernières années, les gangs laissaient en grande partie les Américains tranquilles. Ce n’est plus le cas.

« Cela a vraiment représenté un tournant que [400 Mawozo] se montre aussi audacieux, kidnappant des femmes et des enfants en plein jour. Ces missionnaires sont dans une situation critique, avec un gang très agressif, violent et malfaisant », affirme Vanderpool, fondateur et PDG de LiveBeyond.

À la fin du mois de novembre, le département d’État américain a exhorté avec véhémence Vanderpool et d’autres Américains à quitter Haïti, ce qu’il a accepté de faire.

« Il n’y a absolument aucune raison pour qu’un Américain ait besoin d’être en Haïti en ce moment. Le département d’État a beaucoup plus d’informations que nous, donc s’ils disent que ça va empirer, ça va probablement empirer », explique Vanderpool. « Les ministères doivent être dirigés par des gens du pays. C’est tout simplement trop dangereux pour les étrangers d’être là en ce moment. »

Les efforts de LiveBeyond pour répondre aux besoins médicaux, éducatifs et spirituels se poursuivront via son personnel haïtien, dans la mesure des stocks disponibles. On peut toutefois se demander si la situation est plus sûre pour les travailleurs locaux.

Compassion International, dont le ministère en Haïti n’emploie que des Haïtiens, a délocalisé une grande partie de son personnel en dehors de la région de la capitale. Les augmentations des prix du gaz et des denrées alimentaires ont augmenté les coûts d’exploitation. Même avant la récente flambée d’enlèvements, la pandémie a éloigné du pays de nombreuses équipes de mission à court terme, dont les frais de voyage aident souvent à financer le travail des ministères locaux.

En plus du stress auquel ils font face en raison de leurs ministères, de nombreux habitants sont confrontés à des choix difficiles dans la vie quotidienne, comme pour leur utilisation de leur carburant, avec par exemple la décision de savoir s’il vaut mieux aller faire les courses ou se rendre à l’église.

« La façon dont on vit chaque jour est complètement folle. Vous commencez à perdre toute vision du monde à long terme parce que n’importe quel jour pourrait être le dernier », explique Anna Hampton, autrice de Facing Danger : A Guide Through Risk (« Faire face au danger : un guide pour gérer le risque »), sur la base de ses décennies de ministère en Afghanistan et dans d’autres pays d’Asie centrale et du Moyen-Orient.

« Le risque est qu’ils pourraient renoncer à la vie. Lorsque vous vous sentez isolé, résigné à tout ce qui vous arrive et n’avez pas d’espoir en Jésus, alors vous abandonnez ou vous adoptez une mentalité de “Je peux faire ce que je veux” », développe-t-elle. « Alors vous faites des choses à d’autres gens au nom de la survie. On prie que le Seigneur soit là… mais cela ne veut pas dire que vous aurez du pain pour la journée ».

L’Église haïtienne a longtemps lutté avec une certaine passivité envers les événements sociaux et politiques en raison d’un enseignement théologique qui définissait étroitement ce qui relève du spirituel et à cause d’un gouvernement longtemps hostile aux évangéliques, relate Lassegue. Mais depuis le tremblement de terre de 2010, les chrétiens haïtiens réfléchissent de plus en plus à leur responsabilité envers la société.

« Alors que la Bible était utilisée auparavant pour justifier une position isolationniste, on entend aujourd’hui de nombreux sermons sur la nécessité d’être sel et lumière dans ce monde. Des passages comme Jérémie 29.7 et Matthieu 5.13 sont souvent cités et prêchés », rapporte-t-il. « J’espère que cela entraînera un changement tangible dans le pays. Priez pour que l’Église haïtienne et les chrétiens haïtiens prennent conscience des possibilités et de la responsabilité que nous avons devant nous. »

Traduit par Kervenly Calasse

Révisé par Léo Lehmann

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La repentance rendue possible

Méditation de l’Avent pour le 8 décembre

Christianity Today December 8, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Luc 3.1-6

Le monde antique de la Bible nous apparaît souvent comme lointain. Dans des phrases comme « la quinzième année du règne de l’empereur Tibère » (Luc 3.1), nous croirions entendre notre professeur d’histoire au lycée. Mais l’Évangile de Luc nous introduit dans un monde qui nous est reconnaissable. Un monde où la soif de pouvoir, de célébrité et de richesse régnait partout. Dans ce monde, la force politique faisait le droit. En l’an 19 après J.-C., par exemple, l’empereur Tibère exila à son gré la communauté juive de Rome. Dans ce monde, les loyautés religieuses étaient corrompues par les compromis politiques. Les archéologues pensent avoir retrouvé la maison de Caïphe. Ses multiples étages, ses installations d’eau et ses sols en mosaïque témoignent de la bonne entente de ce grand-prêtre avec ceux qui étaient au pouvoir. Tout comme le nôtre, ce monde attendait d’être sauvé.

Jean-Baptiste pourrait avoir été membre de l’une des petites communautés de sainteté qui avait fui Jérusalem à cause de la corruption. Depuis le désert, Jean prêchait son « baptême de repentance pour le pardon des péchés » (v. 3) et annonçait le salut avec force (v. 6). En tant que précurseur de Jésus, Jean ouvrait un chemin pour que les gens voient ce que Rome, malgré ses promesses, ne pourrait jamais offrir.

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Dans l’imaginaire juif, la repentance était un moyen de retrouver la bénédiction de Dieu. Bien que le fait de se repentir rappelle aux gens leurs péchés, il s’agit néanmoins d’une excellente nouvelle. On le voit clairement dans le livre du Deutéronome. En reprenant les termes de l’alliance que Dieu avait conclue avec Israël, Moïse rappelle au peuple de Dieu que le péché mènera toujours à la ruine. C’est à leurs risques et périls, dit-il, qu’ils « invoquent une bénédiction sur eux-mêmes, pensant : “Je serai en sécurité, même si je persiste à suivre mon propre chemin” » (29.19). Quel que soit le plaisir que certains imaginent trouver dans le péché, il finira toujours par être la cause d’une catastrophe, comme Israël l’a appris à ses dépens.

La repentance nous appelle à nous détourner de nos péchés et à nous tourner vers Dieu. Autrement dit, la repentance est un appel à se détourner de l’autodestruction et à se tourner vers l’auto-préservation. La repentance est une mesure salvatrice.

Mais comme nous le rappelle le message de Jean, ce tournant n’est possible que parce que Dieu a envoyé une « parole » à Jean, fils de Zacharie, dans le désert (Luc 3.2). La bonne nouvelle est que Dieu lui-même a préparé le chemin pour que son peuple revienne à lui. Pendant l’Avent, nous nous souvenons que la repentance a été rendue possible parce que Dieu a fait naître celui qui est le Verbe, et l’a envoyé pour parler, pour servir, pour sauver.

Réfléchissez à Luc 3.1-6.


En quoi l’accent que Jean met sur la repentance est-il essentiel pour préparer le chemin de Jésus ? Quand avez-vous fait l’expérience de la repentance comme « mesure salvatrice » ? Priez, et invitez Dieu à approfondir votre compréhension et votre pratique de la repentance.

JEN POLLOCK MICHEL est une écrivaine, une animatrice de podcasts et une conférencière basée à Toronto. Elle est l’autrice de quatre livres, dont A Habit Called Faith et Surprised by Paradox.

Traduit par Valérie Dörrzapf

L’astre levant

Méditation de l’Avent pour le 7 décembre

Christianity Today December 7, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Luc 1.67-79

Dans ma branche de l’Église, nous prions chaque jour en reprenant les paroles du cantique de Zacharie lors de l’office du matin. Au début de chaque nouvelle journée, nous disons ou chantons : « l’astre levant viendra pour nous d’en haut, pour éclairer tous ceux qui habitent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour guider nos pas sur la voie de la paix » (Luc 1.78–79).

Quiconque a déjà pris la peine de se lever tôt et de gravir une colline ou une tour pour contempler la pointe rayonnante du soleil se transformer en une boule flamboyante à l’horizon saura à quel point il est facile de considérer un lever de soleil comme une image d'espérance. Le soleil qui s’élève nous dit : « Quoi qu’il se soit passé hier, voici un jour de nouvelles possibilités. Il y a de la vie au-delà des ténèbres et une paix au-delà des conflits ».

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La plus célèbre utilisation de cette métaphore nous vient peut-être du prophète Malachie, dans l’Ancien Testament, qui dépeint le soleil comme un oiseau paisible dont le passage offre miséricorde à ceux qui lèvent les yeux pour le voir. Dans la mémorable paraphrase d’Eugene Peterson dans The Message, Malachie 4.2 est traduit ainsi : « Pour toi, le lever du soleil ! Le soleil de la justice se lèvera sur ceux qui honorent mon nom, la guérison rayonnant de ses ailes ».

Ce que nous espérons en prononçant ces mots matin après matin, c’est que la douce lumière du soleil nous rappelle simplement la lumière de Dieu qui brille dans nos cœurs et nous offre une grâce renouvelée pour la journée à venir (2 Corinthiens 4.6).

L’une des choses qui me surprend toujours un peu quand je prie le chant de Zacharie, c’est que le symbole quelque peu vague et universel du soleil levant est associé à une référence obstinément concrète à un enfant spécifique dans l’histoire : le cousin de Jésus, celui que nous connaissons sous le nom de Jean-Baptiste. « Toi, petit enfant », chante Zacharie, rompant avec sa grandiose imagerie pour se concentrer sur un être humain en particulier, « tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car devant le Seigneur tu marcheras en précurseur pour lui préparer le chemin » (Luc 1.76).

Ce que cela signifie pour ma vie de prière, à mes yeux, c’est que tout ce beau discours assez général sur la lumière divine, la santé, la paix, etc. prend des contours beaucoup plus clairs dans les événements entourant un prophète israélite du premier siècle qui, un jour, se détournant de lui-même, déclara à propos de Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! » (Jean 1.29). Le soleil nous rappelle l’espérance, certes, mais surtout cette espérance spécifique que nous avons dans le Fils qui a été élevé.

Méditez Luc 1.67-79.


Sur quoi Dieu attire-t-il votre attention dans la prophétie de Zacharie ? Que souligne ce chant à propos de Dieu ? À propos de l’humanité ? À propos de la mission de Jean et du plan de Dieu ?

WESLEY HILL est prêtre à la Trinity Episcopal Catherdral à Pittsburgh, en Pennsylvanie, et professeur agrégé de Nouveau Testament au Western Theological Seminary à Holland, dans le Michigan.

Traduit par Valérie Dörrzapf

Réconfortez mon peuple

Méditation de l’Avent pour le 6 décembre

Christianity Today December 6, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Ésaïe 40.1-5

Pour mieux comprendre ce magnifique passage, il est intéressant de connaître la place qu’il tient dans la tradition juive. Le peuple juif dans le monde entier suit un cycle de lecture biblique hebdomadaire, similaire au lectionnaire chrétien. Les semaines les plus sombres du cycle tombent au milieu de l’été, et mènent à Tisha Beav, le jour le plus triste du calendrier juif. Il commémore la destruction du premier et du second temple de Jérusalem. Tisha Beav marque également de nombreuses autres tragédies au cours de l’histoire juive. C’est un jour de jeûne et de deuil. Le Livre des Lamentations est lu en public et le péché d’Israël envers Dieu est mis à nu.

Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Immédiatement après Tisha Beav, le cycle de lecture enchaîne avec sept semaines de consolation, menant à Roch Hachana, le nouvel an juif. Et Ésaïe 40.1-26 est la lecture prévue pour la semaine qui suit Tisha Beav, rappelant que le jugement n’est pas le dernier mot. Chaque année, le peuple juif traverse les ténèbres de la rétribution divine, puis se voit rappeler que la grâce et le pardon de Dieu finissent par l’emporter. Il émerge d’un temps de cendres et de désespoir pour recevoir une nouvelle promesse de l’amour indéfectible de Dieu.

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Ésaïe écrivait au moment de l’expansion de l’empire assyrien et de la disparition du royaume d’Israël (et finalement de Juda). Une époque tumultueuse et tragique, qu’Ésaïe dépeint avec des images saisissantes. Pourtant, Ésaïe savait que tel ne serait pas le destin ultime d’Israël. Sa description de la restauration à venir est tout aussi impressionnante, insufflant espoir et persévérance à un peuple assiégé par les combats et doutant de la présence de Dieu en son sein.

Les paroles du prophète renvoient également à l’apogée de la révélation divine dans le Nouveau Testament et au rôle joué par Jean-Baptiste, qui est identifié comme « celui qui crie dans le désert » (Matthieu 3.3). L’évocation de la fin de la lourde peine de Jérusalem et du rachat de son péché (Ésaïe 40.2) deviendra un jour la réalité de toutes les nations, car Jésus a proclamé que tous les peuples de la terre sont désormais invités à entrer dans une relation d’alliance avec Dieu.

Les caractéristiques de cette nouvelle alliance inaugurée par la vie, la mort et la résurrection de Jésus reflètent l’alliance qu’Israël connaissait depuis longtemps. Bien que le péché ait des répercussions, le pardon de Dieu et son engagement envers son peuple sont sans cesse renouvelés, comme les vagues qui balaient continuellement le rivage. Puissions-nous nous réfugier dans le réconfort de la présence de Dieu et de ses promesses en attendant la pleine révélation de sa gloire, comme l’a prophétisé Ésaïe.

Méditez Ésaïe 40.1-5.


(Option : lisez aussi les v. 6-26.)


Comment ce contexte de tragédie et de douleur — dans le cycle de lecture des Écritures juives et à l’époque d’Ésaïe — enrichit-il votre compréhension de ce passage et du réconfort qu'il offre ? Comment cela peut-il approfondir votre compréhension de la mission de Jean-Baptiste ?

JEN ROSNER est professeure adjointe de théologie systématique au Fuller Theological Seminary et autrice de Finding Messiah: A Journey Into the Jewishness of the Gospel.

Traduit par Valérie Dörrzapf

Il ne nous laissera pas seuls

Méditation de l’Avent pour le 5 décembre

Christianity Today December 5, 2021

Péché et repentance


Introduction à la deuxième semaine de l’Avent


Jean-Baptiste a joué un rôle crucial pour préparer les croyants à la venue du Messie. Cette semaine, nous méditons ce que l'Écriture dit de la mission de Jean. Et nous réfléchissons à la manière dont ses enseignements sur le péché et la repentance peuvent s'appliquer à notre propre vie de disciples chrétiens.

Lecture dans Malachie 3.1-4

Aujourd’hui, nous lisons un passage du dernier livre de l’Ancien Testament, juste avant de passer au premier chapitre de Matthieu. Les Israélites sont revenus de leur exil babylonien, le temple de Jérusalem a été reconstruit, mais leur relation avec Dieu est toujours compliquée.

Le Livre de Malachie est structuré autour d’une série de déclarations de Dieu, auxquelles répondent les questions et les accusations du peuple d’Israël. Au fil de ces dialogue, le péché et la rébellion constante d’Israël sont mis à nu, tout comme le caractère inébranlable du Dieu d’Israël. Le passage que nous abordons au chapitre 3 est introduit par le besoin d’Israël que le Dieu de justice se manifeste (2.17), et par la promesse de Dieu d’envoyer un messager qui préparera le chemin du Seigneur (3.1). Puis, Dieu lui-même entrera dans le temple. Quelle promesse pleine d’espoir ! Le Dieu qui a choisi les Israélites comme son peuple choisi viendra lui-même, démontrant une fois de plus son engagement envers les siens.

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Cet espoir, cependant, n’est pas dépourvu d’un certain tranchant. Oui, Dieu vient, mais qui pourra supporter le jour de sa venue ? Dieu ne vient pas donner aux Israélites une petite tape sur l’épaule pour les faire réfléchir à leur cœur partagé dans leur adoration au temple ou leur refus d’honorer Dieu pleinement. Le Dieu qui vient est comme le brasier d’un fondeur et le savon d’un blanchisseur, mettant les Israélites à l’épreuve pour leurs injustices et leurs égarements.

Pendant l’Avent, alors que nous attendons de commémorer la naissance du Messie et que nous désirons ardemment que Dieu vienne à nouveau, notre aspiration est très réelle. Notre monde est brisé et nous avons besoin d’un sauveur. Mais, comme les Israélites, le sauveur que nous attendons ne sera peut-être pas exactement comme nous l’escomptions. Il ne nous donnera peut-être pas non plus une petite tape sur l’épaule. Au contraire, nos défauts seront mis à nu, et nous serons nous aussi serons appelés à nous repentir et à changer de voie.

Et c’est précisément là ce qu’il nous faut comprendre. Notre Dieu n’est pas un Dieu qui nous laisse tranquillement être comme nous sommes. C’est un Dieu qui nous change, et ce changement ne peut se produire que par une prise de conscience des aspects de notre vie qui ont désespérément besoin d’être réordonnés. C’est cette ouverture à nous laisser épurer entre les mains de Dieu, remettre en ordre, qui pourra réellement nous conduire plus près de lui et nous permettra d’être plus pleinement la personne que nous sommes appelés à être.

Soyons ouverts à la présence de Dieu dans nos vies, et acceptons que ce Dieu qui se présente ne ressemble pas exactement à ce que nous avions pu imaginer. Ce en quoi nous pouvons nous confier, c’est la bonté et la douceur de ce grand Dieu, le Dieu de fidélité, le Dieu qui ne nous laissera pas seuls.

Lisez Malachie 3.1-4.


Considérez la signification de ce passage sous plusieurs angles : son contexte historique et culturel d’origine, la venue de Jean-Baptiste et de Jésus, et le retour du Christ. Que révèle cette prophétie sur le caractère et l’amour de Dieu ? Priez et sollicitez l’œuvre purificatrice de Dieu dans votre vie.

Quelques suggestions pour méditer en famille cette semaine

Allez dehors pour regarder ensemble le lever du soleil. Utilisez cette expérience pour parler du cantique de Zacharie dans Luc 1.67-79 (et en particulier les versets 78-79). Discutez des façons dont Zacharie décrit le rôle de Jean-Baptiste et parlez de l’image du soleil levant qui annonce la venue de Jésus.

Faites un tour en famille pour observer les décorations de Noël dans les environs, mais faites-le de manière créative. À chaque intersection, laissez un membre différent de la famille prendre la décision : « Allons-nous continuer dans la même direction ou allons-nous tourner et prendre une autre direction ? ». À la fin de la promenade, utilisez l’expérience comme une leçon sur le repentir. Comme le dit Jen Pollock Michel dans la méditation du 8 décembre, « La repentance est un appel à se détourner de notre péché et à se tourner vers Dieu. » La repentance ne signifie pas seulement dire « désolé » — elle signifie se tourner et aller dans une autre direction. Discutez des raisons pour lesquelles l’appel biblique à la repentance est une bonne nouvelle et mettez l’accent sur le pardon et la grâce généreuse de Dieu.

Quelques suggestions pour un groupe de partage ou d’étude biblique

Mettez en pratique le commandement répété par Jean « Repentez-vous ! » en passant ensemble un temps silencieux de repentance et de confession devant Dieu. Vous pourriez aussi allumer un feu dans une cheminée, puis demander aux membres du groupe d’écrire individuellement sur un petit papier quelques mots, phrases ou symboles représentant leur confession. Pour illustrer le pardon abondant et total de Dieu, invitez les membres du groupe à chiffonner leur papier et à le jeter dans le feu.

Jean-Baptiste s’est notamment attaché à souligner la nécessité d’un « fruit conforme à la repentance », et il insistait sur l’importance de partager vêtements et nourriture avec les pauvres (Luc 3.8, 11). Décidez d’un moyen simple de mettre en pratique ce principe en groupe pendant la période des fêtes, par exemple en faisant du bénévolat dans une banque alimentaire ou en collectant des fonds pour fournir des vêtements et d’autres produits de première nécessité à des personnes dans le besoin.

Traduit par Valérie Dörrzapf

JEN ROSNER est professeure adjointe de théologie systématique au Fuller Theological Seminary et autrice de Finding Messiah: A Journey Into the Jewishness of the Gospel.

La vie de l’Évangile « en personne »

Méditation de l’Avent pour le 4 décembre.

Christianity Today December 4, 2021
Nicole Xu

Le retour du Christ et son règne éternel


Introduction à la première semaine de l’Avent


Cette semaine, nous nous concentrons d’abord sur un autre « avent » : notre ferme espérance du retour du Christ. Nous explorons la description que nous font les Écritures de la puissance du Christ et de son juste jugement, ainsi que de l'avenir glorieux qui nous attend avec Dieu dans la nouvelle création.

Lecture dans 1 Thessaloniciens 3.9-13.

Vous est-il déjà arrivé que quelqu’un vous manque cruellement et que vous souhaitiez le revoir ? Au cours des interminables mois de la pandémie, nous avons tous eu de nombreux êtres chers que nous ne pouvions pas voir, saluer ou embrasser en personne. Les appels sur Zoom et FaceTime ne suffisent pas. Nous désirons être dans le même espace, la même pièce, au même endroit. Nous avons envie de nous voir face à face.

L’apôtre Paul désirait lui aussi voir les croyants de Thessalonique en personne. Il est ravi du compte-rendu de Timothée qui lui rapporte avec confiance que les Thessaloniciens incarnent véritablement l’Évangile, le vivent concrètement, en « restant fermes dans le Seigneur » (3.8). Il souhaiterait leur rendre visite personnellement, et pourtant cette lettre doit suffire pour le moment. Quel est le message qu’il leur adresse ? Que la Bonne Nouvelle doit être vécue « en personne » jusqu’à ce que nous voyions Jésus face à face. À quoi cela ressemble-t-il ? La Bonne Nouvelle de l’amour de Jésus doit « croître et déborder envers les uns les autres et envers tous » (v. 12).

Ce type d’amour n’est pas facile à incarner dans notre monde divisé. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui ont laissé les valeurs du monde s’insinuer en eux et supplanter l’amour chrétien et l’esprit de l’Évangile. En tant qu’Église, nous sommes peut-être plus divisés que jamais auparavant.

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Ce rappel opportun de Paul de la nécessité de grandir dans un amour débordant les uns pour les autres n’est cependant pas quelque chose que nous pouvons accomplir par nous-mêmes. Au contraire : « Que le Seigneur fasse croître votre amour » (v. 12).

Les conséquences de l’Évangile s’expriment dans notre amour semblable à celui du Christ, en particulier pour ceux que nous considérons comme faisant partie de la catégorie « tout le monde », les autres. Nous ne pouvons pas prétendre que nous attendons avec impatience la seconde venue de Jésus — le couronnement de l’histoire de l’Évangile — si nous ne pouvons pas supporter la vue de nos frères et sœurs dans le Seigneur aujourd’hui !

En attendant le retour de Jésus, Paul exhorte les croyants à « être irréprochables et saints » (v. 13) dans une société qui célèbre le compromis et le péché. Notre anticipation pleine d’espérance du second avènement nous met au défi de toujours mener une vie sainte à la gloire de Dieu. Cela implique de se supporter les uns les autres et d’être patients avec ceux avec qui nous sommes en désaccord, en comptant sur la puissance de Dieu pour nous en donner la force.

Paul exhortait les Thessaloniciens à vivre de cette façon en vue du retour de Jésus : laisser leur vie de disciple actuelle être façonnée par leur espérance future. Comme eux, nous aspirons à voir Jésus face à face. L’Avent nous rappelle qu’un jour nous le verrons. Puissions-nous nous efforcer de marcher d’ici-là dans l’amour et la sainteté. Viens vite, Seigneur Jésus !

MATTHEW D. KIM est le professeur George F. Bennett de prédication et de théologie pratique au Gordon-Conwell Theological Seminary et l’auteur de Preaching to People in Pain.

Méditez 1 Thessaloniciens 3.9-13.


Comment l’anticipation du retour du Christ façonne-t-elle votre vie quotidienne ? Comment l’idée de vivre la vie de l’Évangile « en personne » oriente-t-elle vos aspirations ? Priez Dieu qu’il fortifie votre cœur et approfondisse votre amour pour les autres en attendant le retour du Christ.

Traduit par Valérie Dörrzapf Révisé par Léo Lehmann

Viens, Seigneur Jésus !

Méditation de l’Avent pour le 3 décembre

Christianity Today December 3, 2021
Nicole Xu

Le retour du Christ et son règne éternel


Introduction à la première semaine de l’Avent


Cette semaine, nous nous concentrons d’abord sur un autre « avent » : notre ferme espérance du retour du Christ. Nous explorons la description que nous font les Écritures de la puissance du Christ et de son juste jugement, ainsi que de l'avenir glorieux qui nous attend avec Dieu dans la nouvelle création.

Lecture dans Apocalypse 22.12-20.

La Bible se termine par cette prière : « Viens, Seigneur Jésus ». Nous en trouvons l’écho dans certains hymnes de l’Avent, tels que « O viens bientôt Emmanuel ».

Les chrétiens l’ont prié dès les premiers jours ; à l’exception du Notre Père, c’est la prière chrétienne la plus ancienne que nous connaissions. Nous le savons parce que Paul la cite dans sa version originale en araméen, « Maranatha », qui signifie « Notre Seigneur, viens ! » (1 Corinthiens 16.22). Pour que Paul s’attende à ce que ses lecteurs de langue grecque à Corinthe reconnaissent cette expression araméenne, elle devait occuper une place essentielle dans le culte des premiers chrétiens.

Dans Apocalypse 22.20, il s’agit d’une réponse à la promesse que Jésus a faite de venir. Au verset 12 et à nouveau au verset 20, Jésus lui-même dit : « Je viens bientôt ». Cette promesse revient tout au long du livre de l’Apocalypse (voir 2.5, 16 ; 3.11 ; 16.15 ; 22.7, 12, 20), annonçant le jugement pour certains et la bénédiction pour d’autres, jusqu’à ce qu’elle suscite enfin une réponse : « Viens ! »

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Nous entendons d’abord cette réponse au verset 17. C’est la prière de « l’Esprit et de l’épouse ». Par « l’Esprit », on entend probablement l’Esprit saint qui parle à travers les prophètes chrétiens dans l’adoration. L'épouse, c’est l'Église qui se joint à cette prière de l'Esprit.

Imaginez la mariée attendant l’arrivée de l’époux. Elle est parée et prête pour lui (voir 19.7-8). L’épouse n’est pas l’Église telle qu’elle nous apparaît, mais l’Église telle qu’elle devrait être, dans l’attente et préparée pour la venue du Seigneur. Elle est l’Église qui prie : « Viens, Seigneur Jésus ! ».

Imaginons une lecture à haute voix du livre de l’Apocalypse lors d’un culte. Lorsque le lecteur lirait « Que tous ceux qui entendent disent : “Viens !” », toute l’assemblée se joindrait à la prière en répondant : « Viens, Seigneur Jésus ! ». Cette prière sincère nous identifie comme l’épouse de l’Agneau.

Mais dans la seconde moitié du verset 17, l’utilisation du mot « venir » change. Désormais, ce sont les auditeurs, « tous ceux qui ont soif », qui sont invités à « venir » et recevoir de Dieu « l’eau de la vie ». L’eau de la vie appartient à la nouvelle création (21.6) et à la Nouvelle Jérusalem (22.1). Mais elle est déjà disponible dans le présent pour ceux qui attendent la venue de Jésus.

C’est comme s’il venait déjà à nous, avant sa venue définitive, et nous donnait un avant-goût de la nouvelle création. Et c’est cela, le salut. Nous l’attendons car nous l’avons déjà rencontré.

RICHARD BAUCKHAM est professeur émérite d’études du Nouveau Testament à l’Université de Saint Andrews, en Ecosse, et auteur de nombreux livres, notamment La théologie de l’Apocalypse.

Méditez Apocalypse 22.12-20.


Que signifie prier « Viens, Seigneur Jésus » ? Comment cette prière vous met-elle au défi ou vous transforme-t-elle ? Joignez-vous aux chrétiens du monde entier et à travers les siècles en reprenant cette antique prière aujourd’hui.

Traduit par Valérie Dörrzapf Révisé par Léo Lehmann

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