Délivrés des ténèbres

Méditation de l’Avent pour le 15 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 15, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Colossiens 1.9–14 et 1 Pierre 2.9

Vous êtes un peuple élu […] pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière. 1 PIERRE 2.9

C’est un instinct naturel de craindre le noir. Nous savons que bien des œuvres mauvaises se produisent sous le couvert de l’obscurité. Il en va de même pour les ténèbres spirituelles. L’Écriture nous dit que c’est dans les ténèbres que résident les actions infructueuses, l’impiété et le mal (Ep 5.8-12). Si nous sommes sous le contrôle des ténèbres, nous n’avons pas de communion avec Dieu (1 Jn 1.5-7).

Mais Jésus est venu pour délivrer ceux qui sont aveuglés par les ténèbres — pour nous délivrer ! À présent, nous qui demeurons dans la lumière du Christ, nous nous efforçons de marcher d’une manière qui convient à ceux qui suivent Jésus. Nous marchons dans l’adoration, en rendant grâce pour l’héritage extraordinaire qui est le nôtre en tant que cohéritiers du Christ.

Au commencement, Dieu dit : « Que la lumière soit », donnant naissance au jour (Gn 1.3). Dieu déclare également « Que la lumière soit » dans notre propre vie, se référant non pas à la lumière qui éclaire le cosmos, mais à la lumière de l’Évangile dans nos cœurs qui nous permet de voir la gloire du Christ (2 Co 4.6). La Lumière du monde elle-même est descendue dans les ténèbres de ce monde, dans les ténèbres de nos cœurs, et a ouvert nos yeux afin que nous puissions proclamer les louanges de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Dans cette lumière, il y a la droiture, la paix et la joie.

En tant que citoyens du royaume de lumière du Christ, nous bénéficions de la rédemption, du pardon et de la communion avec Dieu. Il a fait de nous — qui autrefois savourions les ténèbres — le peuple qui lui appartient.

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Dieu a choisi un peuple qui serait le sien et refléterait son caractère saint. Il a choisi un peuple qui embrasserait et transcenderait les distinctions ethniques, proclamant ses louanges au sein de la belle diversité de sa famille. Il a choisi un peuple à qui il donnerait tous les privilèges et toutes les bénédictions du sacerdoce de tous les croyants, un accès direct à la présence même de Dieu. Le voile qui nous interdisait autrefois de nous approcher de Dieu a été déchiré afin qu’« un chemin nouveau et vivant » s’ouvre à nous par le Christ (Hé 10.20). Il a choisi un peuple qu’il accueillerait en sa présence à tout moment — un peuple qui proclamerait ses louanges en offrant à Dieu, individuellement et collectivement, des sacrifices spirituels.

En cette période de l’Avent, nous célébrons le Fils promis qui nous a délivrés des ténèbres, qui nous a appelés à sa merveilleuse lumière afin que nous puissions nous réjouir en lui et célébrer ses louanges.

Kristie Anyabwile est l’autrice de Literarily: How Understanding Bible Genres Transforms Bible Study et l’éditrice de His Testimonies, My Heritage.

Contemplez Colossiens 1.9–14 et 1 Pierre 2.9.


Que signifie pour vous le fait de vivre dans le royaume de la lumière ? Comment Jésus, la Lumière, vous a-t-il apporté sens et direction ?

Une lumière effrayante mais libératrice

Méditation de l’Avent pour le 14 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 14, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Jean 3.16–21

Celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement qu’il accomplit ses actes dans la communion avec Dieu. JEAN 3.21

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il…

Il y a de fortes chances que vous puissiez compléter ce verset sans hésitation. Jean 3.16 est sans doute le verset le plus célèbre de la Bible, mais il n’est pas isolé. Si le reste de ce troisième chapitre de l’Évangile de Jean est beaucoup moins mis en avant, il nous offre bien de quoi réfléchir et espérer :

La lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres […] Mais celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement qu’il accomplit ses actes dans la communion avec Dieu (v. 19, 21).

L’expérience humaine est un mélange paradoxal d’amour des ténèbres et de besoin de lumière. Et cette réalité n’est pas seulement vraie au loin, parmi les masses pécheresses. Elle se vérifie ici même — dans mon cœur, mon esprit et mon âme, et dans le vôtre. L’apôtre Paul décrit avec justesse cette tension omniprésente et universelle : « Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais » (Rm 7.15). Nous sommes tous passés par là. Nous en sommes encore là.

La lumière peut à la fois démasquer et éclairer, ce qui la rend simultanément effrayante et libératrice. Le physicien américain Richard Feynman disait : « Le principe fondamental est que vous ne devez pas vous tromper vous-même — et vous êtes la personne la plus facile à tromper. » S’il avait raison — et je crois que c’est le cas — alors cette lumière effrayante et libératrice est exactement ce dont nous avons besoin. Cette lumière démasque l’orgueil et illumine la honte qui nous affectent tous depuis le tout début de l’histoire humaine.

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Dans le récit de la création en Genèse, Dieu a créé un monde bon et a placé Adam et Eve en son centre, en tant que porteurs de son image, appelés à faire fructifier le riche potentiel de la Terre. Mais lorsque les premiers humains ont péché contre Dieu, c’est parce qu’ils en sont venus à croire au mensonge selon lequel ils pourraient être « comme Dieu » (Gn 3.5). C’est cela l’orgueil. Et où mène inévitablement l’orgueil ? À la honte. « J’ai eu peur, car que je suis nu ; alors je me suis caché », dit l’homme (3.10).

Jésus, la Lumière, est venu nous libérer des ténèbres de l’orgueil et de la honte. La lumière est venue nous dire la vérité : nous sommes pardonnés, acceptés, aimés. La lumière est venue réparer la catastrophe de la Chute et établir le monde nouveau et bon voulu par Dieu, où chacun de nous peut trouver sa place.

Jay Y. Kim est le pasteur principal de l’Église WestGate. Il est l’auteur de Analog Church et Analog Christian et vit dans la Silicon Valley avec sa famille.

Méditez Jean 3.16–21.


En quoi la lumière de Dieu est-elle effrayante ? En quoi est-elle libératrice ? De quelles manières le contexte plus large du verset 16 approfondit-il votre compréhension de l’identité et de la mission de Jésus ?

Une lumière pour nous ramener à la maison

Méditation de l’Avent pour le 13 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 13, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Jean 8.12

Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie. JEAN 8.12

J. M. W. Turner, peintre anglais du 19e siècle, était réputé pour son utilisation étonnante de la lumière. Fixez assez longtemps des œuvres comme Snow Storm (« Tempête de neige »), Frosty Morning (« Matin givré ») et — mon préféré — Fishermen at Sea (« Pêcheurs en mer »), et vous aurez l’impression que Turner peignait avec du feu autant qu’avec de l’huile et de l’aquarelle. Le pasteur et artiste Michael Milton commente : « Chez Turner, il n’y a pas simplement de la lumière, mais une lumière qui guide le spectateur en quête de sens ». Dans l’œuvre de ce maître, la lumière n’est pas une fin — elle est une invitation à l’espoir, à la beauté et au sens même.

En nous promenant dans notre quartier lors des froides soirées de la période de l’Avent, nous sommes éblouis par les rangées de lumières de Noël. Ces dernières années, les voir à travers les yeux de mes deux jeunes enfants a réveillé quelque chose en moi que j’avais perdu au profit du cynisme subtil et insidieux qui s’installe souvent avec l’âge : la nostalgie. La lumière est une merveille parce qu’elle porte la promesse que quelque chose de lumineux se cache derrière l’obscurité, attendant d’être trouvé, débordant de vie, sur le point de se déployer devant nous.

Dans Jean 8.12, « Jésus parla de nouveau en public » et dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie ». Les mots sont poétiques, mais il y a là bien plus qu’une métaphore accrocheuse. En se présentant comme la Lumière du monde, en ce lieu particulier et à ce moment précis, Jésus fait une puissante et magnifique déclaration sur ce qui se cache derrière les ténèbres et, plus important encore, sur sa capacité et sa volonté de nous conduire à cette réalité.

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Jésus prononce ces paroles pendant la fête des Tabernacles, une semaine de fête juive centrée sur la commémoration de l’Exode, lorsque Dieu conduisit son peuple de l’esclavage en Égypte à la liberté dans la Terre promise. Au cours de leur long voyage dans le désert, Yahvé s’était révélé au peuple sous la forme d’une colonne de nuages le jour et d’une colonne de feu la nuit (Ex. 13.21-22 ; 40.38). Pour rappeler cette guidance divine, on plaçait pendant la fête des Tabernacles, dans les parvis du temple, des torches au sommet de deux piliers de plus de 20 mètres de haut symbolisant la colonne de lumière de l’Exode. C’est dans ce contexte que Jésus se tient dans la cour du temple — probablement à la lumière de ces colonnes — et déclare : « Je suis la Lumière du monde ».

Jésus est la lumière qui nous guide dans le désert de notre désespoir, de notre douleur, de nos deuils. Il est la lumière qui dissipe les ténèbres de notre peur, de notre anxiété, de notre incertitude. Il est la grande Lumière du monde, qui nous ramène à la maison.

Jay Y. Kim est le pasteur principal de l’Église WestGate. Il est l’auteur de Analog Church et Analog Christian et vit dans la Silicon Valley avec sa famille.

Méditez Jean 8.12.


En option : Lisez aussi Jean 9.5 et 12.46.


Selon vous, qu’ont pensé les premiers auditeurs de cette déclaration de Jésus ? Comment le contexte de la fête des Tabernacles enrichit-il votre compréhension de son propos ?

Derrière la rébellion punk rock de Bono se cachait une lamentation pleine d’espoir

Dieu et le deuil font depuis le début partie de l’histoire de U2.

Christianity Today December 12, 2022
Photograph by Ross Stewart

« Nous avons un jour reçu cette invitation », me dit Bono. Il prend alors un ton cérémonieux : « Le Révérend Billy Graham aimerait rencontrer le groupe et offrir sa bénédiction ».

Nous sommes en visioconférence, et le leader de U2 est assis par terre devant un canapé vert, son ordinateur placé sur la table basse en face de lui. C’est l’heure dorée à Dublin, et le soleil couchant fait briller la pièce. C’est presque théâtral. Ses yeux étincellent aussi. Il sait qu’il a des choses à raconter.

« C’est le fondateur de Christianity Today », me rappelle-t-il en souriant. « Je ne le savais pas à l’époque, mais je voulais quand même la bénédiction. J’essayais de convaincre le groupe de venir avec moi, mais pour diverses raisons, ils ne pouvaient pas. C’était difficile avec l’agenda, mais j’ai finalement trouvé un moyen. »

C’était en mars 2002, quelques semaines seulement après que U2 ait joué son légendaire spectacle de mi-temps au Super Bowl et quelques jours après que leur single « Walk On » ait remporté le Grammy Award du disque de l’année.

« Son fils Franklin est venu me chercher à l’aéroport », raconte Bono, « et Franklin faisait un travail très efficace avec Samaritan’s Purse. Mais il n’était pas très sûr de sa cargaison. » Il rit. « Sur le chemin pour rencontrer son père, il n’arrêtait pas de me poser des questions. »

Bono rejoue la conversation pour moi :

« Vous… vous aimez vraiment le Seigneur ? »
« Ouaip. »
« OK, vous l’aimez. Êtes-vous sauvé ? »
« Ouaip, et en cours de salut. »
Il ne rit pas. Pas un sourire.
« Avez-vous donné votre vie ? Connaissez-vous Jésus-Christ comme votre Sauveur personnel ? »
« Oh, je connais Jésus-Christ, et j’essaie de ne pas l’utiliser seulement comme mon sauveur personnel. Mais, enfin, oui. »
« Pourquoi vos chansons ne sont pas, comment dire, des chansons chrétiennes ? »
« Elles en sont ! »
« Oui, enfin, certaines d’entre elles en sont. »
« Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
« Eh bien, pourquoi ne sont-elles pas… Pourquoi ne voyons-nous pas que ce sont des chansons chrétiennes ? »
J’ai répondu : « Elles viennent toutes d’un même endroit, Franklin. Regardez autour de vous. Regardez la création, regardez les arbres, regardez le ciel, regardez ces collines verdoyantes. Aucun ne porte de pancarte disant “Louez le Seigneur” ou “J’appartiens à Jésus”. Tous rendent simplement gloire à Jésus. »

Depuis quatre décennies, Bono se retrouve dans des conversations comme celle-ci, répondant à des chrétiens qui ne savent pas trop quoi penser de lui ou de U2.

La montée en puissance du groupe a coïncidé avec l’émergence de la musique chrétienne contemporaine (abrégée CCM en anglais), qui en 1980 — date à laquelle U2 a sorti son premier album, Boy — était devenue un courant musical à part entière. De jeunes artistes à la foi sincère et aux beaux visages rayonnants étaient promus auprès des parents et des enfants qui recherchaient une musique « sûre pour toute la famille ».

Le succès de cette nouvelle industrie fut à double tranchant. Les maisons de disques avaient besoin de groupes capables de jouer à l’Église et de vendre des albums dans les librairies chrétiennes. En plus de leur talent et de leur charisme, les artistes labellisés « CCM » devaient donc maintenir une image irréprochable et charger leurs chansons de paroles ouvertement chrétiennes. Certains musiciens plaisantent en parlant du quotient « JPM » dans la CCM : le nombre de « Jésus par minute » dans une chanson.

U2 a évolué en dehors de cet écosystème et, dans les années 1990, est devenu l’un des groupes les plus connus au monde. Leurs paroles étaient souvent saturées d’images chrétiennes, de langage biblique et d’aspirations spirituelles, mais elles parlaient tout aussi souvent de sexe, de pouvoir et de politique.

« Ils se sont formés cinq ans avant les débuts de MTV et sont restés fidèles à leurs penchants post-punk », me dit le musicien Steve Taylor. « Ils ont évité de laisser leur musique éclipsée par une image de groupe trop raffinée ou des gadgets marketing. »

Steve Taylor évoluait dans les marges de la CCM dans les années 1980 et 1990, flirtant avec les limites de l’acceptable, dans une musique post-punk et alternative satirique et nerveuse. Il a souvent tourné en dérision les hypocrisies de certains compagnons de route évangéliques.

« La CCM a préféré l’image et le marketing à la substance, devenant ainsi une camisole de force qui favorisait une pensée et un art très homogénéisé. Donc si le complexe industriel de la CCM se méfiait de U2, je suis sûr que le sentiment était réciproque », dit Taylor. « Ce n’était pas le cas des artistes que je connaissais », a-t-il ajouté. « U2, c’était nos Beatles. »

Bono performing with U2 in 2011.AP
Bono performing with U2 in 2011.

L’histoire de vos origines », dis-je à Bono, « donne l’impression que vous êtes hanté par des fantômes. »

Il rit. « À cause de T. S. Eliot… Quatre Quatuors ? » demande-t-il, « “La fin est là dont nous partons.” ? »

Nous parlions de Surrender : 40 chansons, une histoire, les mémoires de près de 700 pages de Bono, dont la sortie en novembre dernier n’était plus qu’une question de semaines.

« Le 19 juillet 1974 m’a enlevé ma mère, mais il m’a donné tellement en retour », me dit Bono.

« Ma mère s’est effondrée alors que son propre père était mis en terre, et je n’ai plus jamais parlé avec elle », ajoute-t-il. « Je l’ai vue quelques jours plus tard dans son lit d’hôpital alors qu’elle rendait son dernier soupir. C’était… je veux dire, certains ont vécu bien pire », dit-il, décrivant quelques-unes des horreurs dont il a été témoin dans son travail avec certaines des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète.

« Mais oui », poursuit Bono, « la mort est comme de l’eau glacée jetée sur un garçon qui entre dans la puberté. T. S. Eliot a raison, la fin est là où nous commençons. C’est souvent dans ce genre de moment que vous commencez votre méditation sur la vie. Je veux dire, nous passons vraiment tous la plupart de notre vie dans le déni. »

Surrender est une confrontation prolongée avec le déni de la mort, qui commence par un infarctus en 2016 qui a failli le tuer. Mais c’est la mort de sa mère qui occupe une place prépondérante dans l’histoire — son absence de leur foyer et sa présence dans son cœur et son imagination depuis cinq décennies.

Avant d’être Bono, il était Paul Hewson, fils de Bob et Iris Hewson. Bob était catholique, passionné d’opéra, et un homme dont le visage anguleux laissait deviner les aspérités de son caractère. Iris était protestante, espiègle, chaleureuse et sujette à des rires incontrôlables à des moments inappropriés — comme lors d’une représentation d’opéra ou lorsque Bob s’était enfoncé une perceuse dans l’entrejambe et pensait avoir causé des dommages irréparables. (Tout allait bien en réalité.)

Les parents de Bono, Bob et Iris Hewson.Fournie par les archives de la famille Hewson.
Les parents de Bono, Bob et Iris Hewson.

Bono avait 14 ans quand elle est morte. Son absence a envahi la maison des Hewson, intensifiant la distance qu’il avait déjà ressentie entre lui et son père.

« Il n’y a que quelques chemins pour amener un petit enfant à chanter dans un stade. Vous pouvez lui dire qu’il est formidable… ou vous pouvez complètement l’ignorer. C’est peut-être le plus efficace », écrit-il dans Surrender.

« Les blessures que le deuil a ouvertes dans ma vie sont devenues une sorte de vide que j’ai rempli de musique et d’amitié », me dit Bono. « Et vraiment, d’une “foi sans cesse grandissante” », ajoute-t-il avec un large sourire, « comme vous le dirait l’évangéliste gallois Smith Wigglesworth. »

L’ami qui l’a rebaptisé « Bono » lui a aussi fait découvrir le type de christianisme qui a façonné sa vie. Derek Rowen, alias « Guggi », était un « surnommeur » en série, et la plupart des enfants qui passaient par leur bande d’amis recevaient à un moment ou à un autre un nouveau nom. L’un d’eux, David Evans, fut surnommé « the Edge » en raison de ses traits gallois très marqués. Celui-là aussi est resté.

Bono écrit : « Guggi m’a fait découvrir l’idée que Dieu pouvait s’intéresser aux détails de nos vies, une vérité qui allait me permettre de traverser mon enfance. Et ma vie d’homme. »

Dans les Églises et les réunions de prière qu’ils fréquentent, Bono trouve une direction et un nom à donner à ce qu’il appelle un sens inné, mais « incomplet et confus », du divin. Cela le touche alors au plus profond de lui-même, et le touche encore. Il écrit :

La Bible me captivait. Les mots quittaient la page et me suivaient jusque chez moi. J’ai trouvé plus que de la poésie dans cette calligraphie gothique de la King James. […] j’étais toujours le premier à monter quand il y avait un appel à l’autel, le moment pour « venir à Jésus ». Je le suis toujours. Si j’étais dans un café en ce moment et que quelqu’un me disait : « Levez-vous si vous êtes prêt à donner votre vie à Jésus », je serais le premier à me lever. J’emmenais Jésus partout avec moi et je le fais toujours.

La mort d’Iris Hewson ne fut pas le seul bouleversement de l’année 1974. Quatre mois avant qu’elle ne s’effondre, trois voitures piégées explosaient à Dublin et une quatrième à Monaghan, faisant 33 morts et plus de 300 blessés.

L’une d’elles explosa près de Dolphin Discs, le magasin de disques où Bono traînait souvent après l’école, mais il n’était pas là. Le même jour, en raison d’une grève des bus, il s’était rendu à l’école en vélo et en était directement revenu. Il était chez lui lorsque les bombes ont explosé. Il écrit : « Je n’ai pas évité une balle ce jour-là, j’ai évité un carnage. »

L’attentat à Dublin en 1974.Getty.
L’attentat à Dublin en 1974.

Deux années passèrent. Pour Bono, ce furent deux années d’intériorisation du traumatisme, de la terreur et du chagrin. Puis, en 1976, Larry Mullen Jr. afficha un panneau sur le mur de son école : « Batteur cherche musiciens pour former groupe. » Parmi ceux qui répondirent à l’appel, on trouve Bono, the Edge et Adam Clayton.

U2 fait partie de l’époque musicale post-punk et a émergé aux côtés de groupes comme The Clash, Stiff Little Fingers et les Sex Pistols. Le post-punk a évolué à partir de la force brute de prédécesseurs comme les Ramones, mais le son était plus dynamique, les chansons plus travaillées. C’était une époque où l’esprit rebelle du rock-and-roll est devenu plus politique, plus dégoûté par l’hypocrisie des élites et les abus des puissants.

Mais alors que leurs contemporains se complaisaient dans le cynisme, chantant des « no reason » (« pas de raison ») ou des « no future » (« pas d’avenir »), U2 exprimait plutôt une forme de lamentation dans des « How long? » (« Combien de temps ») ou un triste « We could be as one » (« nous pourrions être unis »). Le groupe était plus prophétique que dissident, conscient que derrière l’expression d’un sentiment d’injustice se cachait un espoir de restauration.

J’ai interrogé Bono sur ce contraste. « Même les passages les plus sombres de vos textes ne ressemblent pas à du désespoir. Ils se lisent comme des lamentations. Et derrière la lamentation, il y a toujours une certaine forme d’espoir. La musique punk est le son de la rébellion. Vous avez tous ces traumatismes dans votre passé, cette place du deuil. Il semble que l’espoir lui-même était un acte de rébellion dans votre monde à cette époque. »

Il y réfléchit un moment, répétant une phrase. « Derrière la lamentation se cache l’espoir. Ouais, le chagrin devient une sorte d’invocation, c’est ça ? Une prière à exaucer ? » Il rit. « Ouais. Des prières punk rock. C’est probablement ce que c’était. »

« C’était une époque incroyable, le punk rock », dit-il. « Ils m’ont vraiment inspiré. Je suppose que ce contre quoi nous nous rebellions dans U2 était quelque chose d’un peu plus elliptique, peut-être plus difficile à suivre pour certains, mais nous nous rebellions contre nous-mêmes. »

« J’avais une Bible, et je me souviens avoir surligné Éphésiens 6 : Car notre combat n’est pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances et les principautés spirituelles. C’est pourquoi revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, la cuirasse de la justice, le bouclier de la foi, le casque du salut, les chaussures de l’Évangile de paix. […] Ça m’a fait très forte impression. Et, en tant que jeune homme de 18 ou 19 ans, je me suis dit que c’était ça le vrai combat qui se déroulait. Le reste en était l’expression. Et d’ailleurs, je ne pensais pas que les personnes religieuses comprenaient leurs propres Écritures, parce qu’elles se servaient souvent de leur religion — notamment en Irlande — comme d’une massue pour abattre les autres. Je veux dire, les catholiques et les protestants… c’est un peu ridicule, si vous y pensez. Mouais, on a choisi un combat plus intéressant. »

Il se redresse et rit. « Si vous autorisez un honorable chanteur de rock irlandais à citer ses propres paroles, il y a une chanson de l’album No Line on the Horizon qui s’appelle “Cedars of Lebanon”, et qui dit “Choose your enemies carefully because they will define you. Make them something interesting because in some ways, they will mind you.” (« Choisis bien tes ennemis parce qu’ils te définiront. Rends-les intéressants, car d’une certaine manière, ils te prêteront attention »). Et ensuite ça continue : “They’re not there in the beginning, but when your story ends. Gonna last with you longer than your friends.” (« Ils ne sont pas là au début, mais à la fin de l’histoire ». Ils resteront avec toi plus longtemps que tes amis »). Je pense que ce que U2 a probablement bien fait, c’est que nous avons juste… nous avons choisi un combat avec un ennemi beaucoup plus intéressant que celui, plus évident, qu’avait le punk rock. »

Cela m’a rappelé quelque chose que Bono a dit un jour dans une interview avec David Fricke dans Rolling Stone. Celui-ci couvrait la tournée 1992 de U2 pour leur album Achtung Baby, au cours de laquelle le groupe se livrait à une performance glam rock sauvage, absurde et auto parodique. Commentant la contradiction entre le fait de critiquer les excès du rock-and-roll tout en s’y adonnant, Bono déclarait : « moque-toi du diable et il te fuira ».

Bono, à l’extrême droite, avec les membres du groupe et des amis en 1979. Photographie de Patrick Brocklebank
Bono, à l’extrême droite, avec les membres du groupe et des amis en 1979.

Après la sortie de leur premier disque, U2 est arrivé à un carrefour. « Ils étaient sérieusement convaincus que nous étions sérieusement sur une mauvaise voie », dit Bono en parlant les dirigeants de la communauté chrétienne très soudée dont ils faisaient partie à Dublin. Ceux-ci mirent beaucoup de pression sur le groupe, convaincus que suivre l’appel de Dieu signifiait quitter cette route et se concentrer sur l’évangélisation et la vie de l’Église à Dublin.

The Edge a démissionné. Bono ne pouvait pas imaginer U2 sans lui, alors il est parti aussi. Larry a compris. Adam non, mais il n’allait pas se battre. Ils se sont rendus au domicile de leur manager, Paul McGuinness, et lui ont dit que U2 était en fin de route. Bono décrit la scène dans Surrender :

« Dois-je en déduire que vous avez parlé avec Dieu ? », demanda-t-il.
« Nous pensons que c’est la volonté de Dieu », avons-nous sincèrement répondu.
« Donc vous pouvez juste appeler Dieu comme ça ? »
« Oui », avons-nous dit.
« Eh bien, peut-être que la prochaine fois vous pourriez demander à Dieu s’il est normal que ses représentants sur terre rompent un contrat légal. »
« Pardon ? »
« Vous croyez que Dieu voudrait que vous rompiez un contrat légal ? … Comment est-il possible que votre Dieu veuille que vous enfreigniez la loi et que vous ne remplissiez pas vos responsabilités dans cette tournée ? Quel genre de Dieu est-ce là ? »
Bon point. Il est peu probable que Dieu nous fasse enfreindre la loi.

Cette conversation a été déterminante. Sans s’en rendre compte, McGuinness leur avait donné la permission dont ils avaient besoin pour vivre la tension d’être dans le monde, mais pas de lui. Bono écrit : « En tant qu’artistes, nous découvrions lentement la notion de paradoxe et l’idée que nous ne sommes pas obligés de résoudre chaque impulsion contradictoire. »

« Son travail est toujours “oui, et…” » me dit Sandra McCracken. Artiste elle-même, elle fait entrer la musique dans les sanctuaires des Églises et les bars pleins d’odeurs, ce qui aurait été inimaginable pour de nombreux musiciens chrétiens une génération avant elle. Bono a montré à quoi pouvaient ressembler des artistes chrétiens vivant dans ces espaces liminaires, laissant l’amour et l’imagination les conduire à faire avant tout de la musique en laquelle eux croient.

« C’est comme s’il s’inspirait des journaux et de l’Écriture à parts égales. Il n’y a pas de distinction, il vit avec les deux en face de lui », dit Sandra McCracken. « Et c’était si convaincant pour moi. Cela me rappelle le meilleur genre de conversations que l’on essaie d’avoir avec nos enfants. Vous remarquez ce qui a attiré leur attention et vous leur demandez : “Qu’est-ce que tu aimes là-dedans ?” Il y a une sorte de générosité là-dedans. »

Nous sommes en février 2002. Le premier Super Bowl après le 11 septembre a vu un défilé ininterrompu de drapeaux américains, d’hymnes et d’anciens présidents. Mais ce sont les quatre Irlandais de U2 qui montent sur scène à la mi-temps.

Difficile d’imaginer un autre groupe ou artiste aussi capable de parler des angoisses qui couvent dans la psyché américaine après le 11 septembre. Au cours des deux décennies qui ont suivi la sortie de leur premier disque, leurs prières punk rock en ont fait des témoins crédibles de la présence de Dieu et d’un espoir de justice dans un monde marqué par l’obscurité.

Lorsque la musique commence, The Edge joue sur la Gibson Explorer qu’il avait achetée à New York encore enfant. Bono apparaît au milieu de la foule, en chantant.

The heart is a bloom,
Shoots up from the stony ground.
(« Le cœur est une fleur,
jaillie du sol pierreux » —
Premiers mots de la chanson « Beautiful Day » de U2)

Makoto Fujimura, peintre et auteur de Art and Faith: A Theology of Making, décrit les « guerres culturelles » américaines comme résultant d’un état d’esprit polarisé, considérant la culture comme un territoire à dominer plutôt que comme un espace commun que les chrétiens partagent avec leurs voisins. Plutôt qu’une logique de concurrence, il nous invite à adopter une optique de « soin de la culture » et de « créativité régénératrice » — créer et collaborer pour apporter beauté et guérison à un monde brisé.

« Il faut une certaine forme de courage pour se tenir au milieu de la dévastation et ne pas devenir cynique », me dit-il. « Compte tenu de l’histoire de Bono, il est logique qu’il veuille parler de “Shalom” face à la souffrance dans le monde. »

Pendant ce spectacle de mi-temps, le « It’s a beautiful day » (« C’est une belle journée ») du refrain résonnait à la manière d’un « shalom ».

Bono se produisant avec U2 lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl XXXVI en 2002.Getty/Michael Caulfield
Bono se produisant avec U2 lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl XXXVI en 2002.

On pourrait facilement oublier le choc du 11 septembre et l’anxiété qu’il a laissée dans une partie du monde. Lorsque nous subissons ce genre de violence, nous avons besoin de témoins prophétiques qui peuvent non seulement raviver notre courage et notre espoir, mais aussi nous apprendre à nous lamenter.

Alors que U2 entamait sa deuxième chanson, un rideau noir s’est élevé derrière le groupe, et les noms des victimes du 11 septembre ont défilé dans le ciel. The Edge a entamé les accords familiers de « Where the Streets Have No Name », et Bono a prié à partir du Psaume 51.15 : « Oh, Seigneur, ouvre mes lèvres, et que ma bouche chante tes louanges. » Le groupe s’est élancé dans la chanson, Bono s’exclamant « America! » et laissant sortir de sa bouche quelque chose oscillant entre un cri primal et un alléluia.

« Les artistes doivent apprendre à se tenir sur les cendres de Ground Zero et croire qu’ils auront une nouvelle mission et une nouvelle chanson », me dit Fujimura. « Cela signifie prêter attention à tout ce qui se passe, le bon comme le mauvais. […] Pour des personnes comme Bono et U2, l’expérience du traumatisme leur a permis d’entendre un appel. De prêter attention aux buissons ardents — ces lieux où Dieu parle — et de partager avec le monde ce qu’ils voient et entendent. »

« Where the Streets Have No Name » est une lamentation, une prière pour une unité qui transcende les divisions de race, de classe et de nationalité. À la fin de la chanson, Bono a ouvert sa veste, dévoilant les étoiles et les rayures du drapeau américain cousues dans sa doublure — un symbole supplémentaire de solidarité.

Bono décrira plus tard ce moment comme une soirée de « joie provocatrice ». La description convient non seulement à cette nuit, mais à l’ensemble de son témoignage unique.

Trop souvent, les artistes chrétiens sont confrontés à des codes non écrits — sujets à éviter, images de soi à projeter, messages à faire passer dans leurs projets, personnes à ne pas offenser et politiques à approuver ou à éviter. Peu de choses sont plus toxiques pour la créativité que ce genre de dogmatisme.

La réponse de U2 à ces tensions a été d’accepter le paradoxe et la contradiction liés au fait de vivre dans un espace intermédiaire. Certains en ont conclu qu’ils étaient trop chrétiens pour le grand public et trop grand public pour les chrétiens. Cette approche me paraît faire fausse route. Le fait de vivre dans cet espace liminaire a rendu U2 plus apte à parler aux deux communautés. Cela leur a donné l’occasion, en cette soirée de 2002, de faire le cadeau d’un chemin de deuil et d’espoir au monde qui les regardait.

Bono s’est également trouvé confronté aux divisions d’une manière nouvelle. Au tournant du siècle, il s’est engagé dans une campagne visant à mettre fin à la dette des pays en développement, Jubilee 2000. Le succès de cette campagne et la confrontation à l’épidémie de VIH/sida en Afrique lui ont inspiré un engagement beaucoup plus profond dans le travail militant, qui l’a finalement conduit à fonder la campagne ONE, avec un effort massif pour fournir des médicaments antiviraux au continent.

Pour que cette campagne réussisse, il avait besoin de l’adhésion des politiciens conservateurs et des dirigeants évangéliques, mais les données des sondages de l’époque suggéraient que les chrétiens évangéliques étaient très peu intéressés par l’aide aux victimes du sida, y compris les orphelins. Bono a pris l’initiative de jeter des ponts en direction de politiciens avec lesquels il n’aurait jamais imaginé partager une table. Il écrit : « Je commençais à voir que la Bible était une porte à travers laquelle je pouvais avancer avec des personnes qui, autrement, seraient restées sur place. »

« Ce ne sont pas des questions partisanes », me dit Michael Gerson. Il a été rédacteur de discours et assistant politique dans l’administration de George W. Bush et a travaillé avec ONE dans les années qui ont suivi. « Bono a trouvé un terrain d’entente avec d’autres grâce à son propre sens de la dignité humaine ancré dans la Bible. »

C’est ainsi que Bono s’est retrouvé entouré de prière dans le bureau du sénateur Jesse Helms (qui avait été l’une des sources d’inspiration — et pas dans le bon sens — de la chanson antiguerre « Bullet the Blue Sky » de U2). Il est difficile d’imaginer un homme politique aux opinions plus diamétralement opposées à celles de Bono. Jesse Helms avait appelé le sida « la maladie des gays » et était un opposant à la législation sur les droits civiques depuis des décennies. « Et le voilà », écrit Bono, « qui pose sa main sur ma tête ».

Jesse Helms priait pour lui.

« Il a les larmes aux yeux et, par la suite, il se repentira publiquement de la façon dont il a parlé du sida dans le passé. Un choc aussi important pour la gauche que pour la droite. C’est l’analogie de la lèpre dans les Écritures qui l’a ému. Il devait suivre son Jésus dans cette direction. »

Tout au long de l’administration Bush, Bono et les autres membres de la campagne ONE ont construit pont après pont, ce qui a permis d’allouer plus de 100 milliards de dollars de l’argent des contribuables aux efforts de prévention et de traitement du VIH.

« Ce qui a fait basculer l’Amérique », me dit Bono, « ce qui a contribué à inspirer un président conservateur des États-Unis à se lancer dans la lutte contre le VIH/sida et à mener le monde dans ce qui a été la plus grande, la plus importante opération de l’histoire de la médecine, ce sont les chrétiens conservateurs. »

Je lui dis que je suis fasciné par ces récits, surtout dans notre époque si polarisée.

« Je me définirais comme un centriste radical », explique-t-il. « Ne pas laisser sa foi être détournée par la politique est quelque chose auquel nous devons tous faire très attention. »

Si les lamentations pleines d’espoir étaient un acte de rébellion en 1981, lorsque Boy est sorti, peut-être que se définir comme centriste radical a quelque chose de punk rock en 2022.

« Je ne pense pas que nous devions nous laisser aller à cette vision binaire du monde entre progressistes et conservateurs. Je pense que cela divise beaucoup », dit-il. « Nous trouverons un terrain d’entente en prenant de la hauteur. »

« Nous devons passer par là pour atteindre un lieu de sagesse », poursuit Bono. « Et je prédis un renouveau. » En fait, il prédit que des églises de diverses dénominations « pourraient se remplir au lieu de se vider. Mais cela dépend de la façon dont elles sont utilisées. Nous devons espérer que les gens vivront leur foi, plutôt que de simplement la prêcher. Nous devons la prêcher. Si vous êtes un prédicateur, prêchez-la. Mais si vous ne pouvez pas la vivre, arrêtez. »

Lorsque j’ai envisagé pour la première fois d’interviewer Bono, l’ampleur et la portée de sa vie me paraissaient un peu écrasantes. Il n’est pas seulement l’une des plus grandes rock stars du monde, c’est aussi l’un des militants les plus visibles et les plus efficaces. Et bien sûr, en lisant Surrender, j’ai été frappé par la façon dont sa vie extraordinaire est aussi pleine de la complexité ordinaire de notre expérience humaine — amour, perte, chagrin, grâce, blessures, rédemption.

« Je voulais expliquer ce que j’ai fait de ma vie à ma famille, mes amis et mes fans », dit Bono à propos de Surrender. « Je voulais aussi expliquer à ma famille ce que j’ai fait de leur vie. Ce sont eux qui m’ont permis de m’absenter, qu’il s’agisse du cirque itinérant qu’était U2 ou de mon activisme. Je voulais juste qu’ils… » Il s’arrête un long moment. « Je voulais qu’ils comprennent ce que je faisais de ma vie. »

Ayant passé la majeure partie de ma vie à m’identifier à l’éthique spirituelle des paroles de Bono, je pense qu’il est parfaitement logique que Bono écrive des mémoires spirituelles. C’est un genre qu’Augustin n’a probablement pas inventé, mais dont il a certainement établi la norme dans ses Confessions. Les expressions de désir, de regret et d’espoir d’Augustin résonnent encore aujourd’hui parce qu’elles reflètent l’expérience de toute âme qui se permet de ressentir son désir de Dieu. La prière la plus célèbre d’Augustin, « Notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en toi », ressemble beaucoup à la chanson de U2 « I still haven’t found what I’m looking for » (« Je n’ai pas encore trouvé ce que je cherche »).

Même dans les dernières pages de Surrender, Bono se présente comme un pèlerin, pas comme un sage. Il est toujours en recherche. Il y raconte une histoire à propos de son fils qui jouait avec son groupe, Inhaler, et de la conversation qu’ils ont eue par la suite. Bono lui dit : « Être soi-même est la chose la plus difficile, et c’est facile pour toi. Je n’ai jamais été moi-même. »

Je dis à Bono que cette phrase m’a vraiment surpris.

« Le mot surrender (“reddition”) me semble encore hors de portée. Le caractère intégré que l’on attend d’une personne qui a été guérie par sa foi, je ne l’ai probablement pas. J’ai la joie, j’ai quelques idées, j’ai beaucoup de choses. Mais être bien dans sa peau, voilà ce dont je parlais », dit-il.

« Vous savez, le truc de U2 sur les scènes… il y a beaucoup de choses à faire », dit-il. « Nous devons vraiment nous préparer avant de monter sur scène. Nous devons prier les uns pour les autres. On pourrait se dire “Allez, les gars. C’est juste un spectacle de rock-and-roll. Allez-y.” Mais nous ne pouvons pas le faire sans cela. Je parlais hier à mon lycée, aux élèves de sixième année. Je leur lisais le livre ; j’étais si nerveux. »

Il prend une lente inspiration. « Mais je vais vous dire, au fond, il y a une ancre », explique-t-il. « Je suis fixé à un rocher, et ce rocher, c’est Jésus. »

Mike Cosper est directeur de CT Media.

Les extraits de Surrender cités dans l’article ont été traduits à partir de l’original anglais.

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Vivre en famille un avent rempli de sens

Quelques pistes concrètes pour célébrer cette période d’attente.

Christianity Today December 12, 2022
Muenz / Getty

La version française de cet article a fait l’objet d’une mise à jour.

Dans l’Église chrétienne d’Occident, Pâques figure au sommet du calendrier liturgique. Pour l’Église d’Orient, c’est Noël. L’Occident considère que l’espoir fondamental de l’humanité réside dans le récit de notre Sauveur mort pour sauver les pécheurs (« Car Dieu a tant aimé le monde… »). L’Orient conçoit Noël comme point culminant, car l’espoir réside dans le fait que Dieu nous a rejoints, s’est fait chair, s’est incarné dans le cosmos (« Le Verbe s’est fait chair… »).

À l’Est ou à l’Ouest, les célébrations du carême (la période menant à Pâques) et de l’avent (la période menant à Noël) sont considérées comme saintes et ont été de tout temps privilégiées pour aider les chrétiens à cheminer vers une vie de foi plus solide.

L’avent commence quatre dimanches avant Noël. Le plus souvent, il arrive avant que l’on ait eu le temps d’y réfléchir. Trop tard alors pour planifier une expérience qui le remplisse de sens.

Planifier sa célébration

Je suis toujours étonné de voir à quel point une pincée d’anticipation peut transformer notre vie spirituelle. Il existe de très nombreuses façons créatives de célébrer l’avent. En voici un exemple tiré de notre vie de famille :

Je suis toujours étonné de voir à quel point une pincée d’anticipation peut transformer notre vie spirituelle.

Durant la saison menant à Noël nous organisons une rencontre familiale quotidienne. Nous célébrons ce moment chaque soir juste avant que mon plus jeune ne se couche. Le déroulement n’est pas compliqué, mais il est intentionnel et nos garçons semblent l’apprécier.

Ces dernières années, ce moment s’est déroulé comme suit :

1. Ambiance : un de nos garçons allume une bougie sur notre simple couronne de l’Avent en bois. Ensuite, nous discutons de certains aspects du thème traditionnel de chaque bougie (espoir, paix, joie, amour). Par exemple, pendant la semaine de « l’espoir », chaque soir, nous demandons quelque chose comme : « Pourquoi la venue de Jésus remplit d’espoir les personnes marginalisées comme les bergers ? » ou « Pourquoi est-il encourageant que des personnes d’autres religions, comme les mages, fassent partie de l’histoire de Jésus ? »

2. Lecture : nous faisons une lecture quotidienne d’un livre intitulé The Advent Book. Nous ouvrons une nouvelle porte du calendrier de l’avent de ce livre (chaque page du livre est une porte artistique) et lisons une partie de l’histoire de l’avent. Parfois, nous réexaminons d’abord quelques-unes des portes précédentes. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, les garçons sont encouragés à faire la lecture. Et quand ils étaient jeunes, nous jouions à des jeux supplémentaires comme « Trouvez l’animal caché dans l’illustration de chaque page ».

3. Tradition : un de nos garçons épingle un petit ornement sur un vieil arbre de feutre défraîchi que ma femme chérit depuis qu’elle est petite.

4. Adoration : nous chantons un chant de Noël adapté à leur âge, comme « Away in a Manger » (chant de Noël traditionnel anglais).

5. Clôture : un des garçons souffle la bougie.

Au total, il s’agit d’une cérémonie d’environ 15 minutes. Cela nous laisse amplement l’espace de partager pourquoi l’incarnation est si importante pour nous, comment Dieu valorise les personnes marginalisées et d’instiller une attente de Noël remplie d’espoir (tout en enseignant la gratification différée).

Nous incluons également d’autres personnes : les enfants des voisins, les colocataires (nous vivons dans une maison commune) et les invités.

Plusieurs façons de célébrer

Mon aîné a maintenant 10 ans. Lui et ses frères sont prêts pour une exploration plus approfondie des thèmes spirituels essentiels de la saison de l’Avent.

Cette année, je pense que nous allons garder notre livre de l’Avent sur la table basse où les garçons peuvent le lire quand ils le veulent, mais au lieu d’utiliser ce livre lors de notre rencontre du soir, nous allons essayer d’étudier un à trois versets chaque soir pour cheminer paisiblement dans la lecture de Jean 1.

Notre espoir est de :

Développer la christologie des garçons (comprendre qui est Jésus et pourquoi il est venu.)

Améliorer leur capacité à poser des questions bibliques plus profondes.

Encourager la mémorisation de certains versets essentiels pour la foi : Jean 1.1, 12 et 14.

Je suis un peu confus d’admettre que j’ai eu du mal à trouver des moyens réguliers d’inclure la lecture et la mémorisation de la Bible dans nos pratiques familiales. Je suis plein de reconnaissance de ce que les Mères et les Pères de notre foi aient créé des rythmes comme ceux de l’avent pour nous aider à grandir et à nourrir spirituellement notre foyer.

Célébrerez-vous aussi ?

Prenez donc le temps de préparer votre rituel de l’avent. Que vous célébriez l’avent et Noël seul ou à plusieurs, que les participants soient jeunes ou moins jeunes, je suis convaincu que de telles pratiques approfondiront votre expérience spirituelle et élargiront votre imagination prophétique !

Voici quelques conseils pour envisager de célébrer l’avent avec votre famille, votre église ou toute autre réunion :

• Privilégiez des lectures courtes.

• Gardez du temps pour la méditation ou la discussion autour des thèmes.

• Intégrez plusieurs sens : l’odorat (bougies), la vue (images), le son (musique), le toucher (comme un vieil arbre de feutre fatigué) et même le goût (rien ne dit l’abondance divine aussi bien qu’un biscuit de Noël.)

• Partagez l’expérience avec les personnes que vous aimez. Même si vous ne vivez pas dans un habitat communautaire, ce genre de célébration peut être partagée grâce aux divers outils de visioconférence.

Voilà quelques-unes de nos pratiques. Quelles idées créatives pourriez-vous y ajouter ?

Traduit par Valérie Dörrzapf

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Les Psaumes nous mettent au défi de présenter tout notre être à Dieu

Prier le psautier façonne la rivière de nos émotions.

Christianity Today December 12, 2022
Illustration de Sarah Gordon/Sans titre, Joachim Ferdinand Richardt/Fournie par le Musée Bowers de Santa Ana en Californie.

Une rivière traverse la propriété de mes parents. Elle est la toile de fond d’innombrables souvenirs heureux. Chaque fois que je rentre chez moi, je vais marcher jusqu’au bord de l’eau, la visitant comme l’on visite un vieil ami très cher.

Mais parfois, ma rivière bien-aimée devient dangereuse et destructrice. En cas de crues ses flots gonflés projettent des débris à la manière d’une tornade. Un jour, la rivière a même inondé la maison de mes parents, bien qu’ils vivent à des centaines de mètres en amont de celle-ci. Des gens ont été emportés par cette eau déchaînée et se sont noyés.

La différence entre la rivière que j’aime, un endroit tranquille qui palpite de vie et de vitalité et qui nourrit toutes les terres environnantes, et la rivière qui détruit, apportant le chaos et la terreur dans son sillage, ce sont tout simplement ses rives. La rivière devient dangereuse lorsqu’elle déborde de ses rives, mais à l’intérieur de celles-ci, toute la puissance de ses sources profondes et souterraines est dirigée pour susciter vie et joie. Le mouvement et le caractère changeant de cette eau, la façon dont elle n’est jamais la même d’un jour à l’autre ou d’une saison à l’autre, font partie de sa beauté. Mais toute cette fluctuation ne trouve un telos, un but et un destin, que dans le cadre stable de berges solides.

Nos courants émotionnels changeants, joie, tristesse, colère, désir, sont très semblables à cette rivière. Les émotions humaines sont de bonnes choses, nécessaires, belles et même nourrissantes. Certains mouvements au sein du christianisme mêlent subtilement l’Évangile et le stoïcisme, présentant les émotions comme menaçantes ou profanes. Ils finissent par élever la raison et une froide piété au-dessus de tout. Mais en réalité les Écritures montrent clairement que les émotions sont une partie vitale de ce qu’est l’intégrité, et même la sainteté.

La philosophe Martha Nussbaum écrit que les émotions nous donnent de vraies informations sur le monde et sur nous-mêmes. Elle les appelle « cognitions à chaud » — les émotions ne sont pas irrationnelles, mais plutôt informatives. Elles nous montrent ce que nous apprécions. Elles nous apprennent à vivre. Apprendre à admettre, à observer et à nommer nos émotions change notre vie intérieure, laissant place à l’étendue de la sagesse humaine, à la peur et à la tristesse, mais aussi à l’amour, à la beauté et à la bonté.

Mais les émotions peuvent aussi devenir des forces destructrices si elles débordent — si elles prennent le dessus sur tout le reste, déterminent le cours de notre vie, dictent nos réponses aux autres ou deviennent trop centrales et apparaissent comme la seule chose vraie ou réelle de notre expérience de la vie.

Alors, comment rester présents à notre vie intérieure sans être emportés par ce que nous ressentons à chaque instant ? Et comment pouvons-nous, en tant que chrétiens, présenter tout notre être, y compris notre vie émotionnelle, à Dieu ?

Les Écritures nous offrent une méthode : prier les Psaumes. Les Psaumes ont été le premier livre de prières de l’Église. Nos frères et sœurs chrétiens les plus lointains pratiquaient la prière principalement en mémorisant et récitant quotidiennement les Psaumes. Adopter cette pratique en tant que communauté, année après année pendant des millénaires, dans presque toutes les langues et en tout lieu sur terre, apprend à notre Église, à la fois individuellement et en tant que peuple, à rester ouverte à chaque émotion humaine complexe. Lorsque nous prions les Psaumes, nous apprenons à célébrer et nous apprenons à nous lamenter. Nous apprenons à être honnêtes avec Dieu quant à notre colère et nos péchés. Nous apprenons à pleurer un deuil et à douter. Nous apprenons à admettre notre honte et exprimer notre gratitude.

La prière continue des Psaumes nous permet de présenter tout notre être devant Dieu avec honnêteté, authenticité et transparence émotionnelle. Jean Calvin écrit que les Psaumes font « l’anatomie de toutes les parties de l’âme ». Il poursuit en disant qu’il n’y a pas d’émotion humaine qu’« on puisse trouver en nous-même dont l’image ne se refléterait pas dans ce miroir. Toutes les peines, tous les chagrins, toutes les craintes, toutes les appréhensions, tous les espoirs, tous les soucis, toutes les anxiétés, bref toutes les émotions troublantes dont l’esprit des hommes a l’habitude d’être agité, le Saint-Esprit les a représentés ici exactement ». Lorsque nous sommes dans la tristesse la plus profonde, nous pouvons faire nôtre la parole du psalmiste : « Je suis accablé de troubles et ma vie approche de la mort. Je suis compté parmi ceux qui descendent dans la fosse ; je suis comme un homme sans force » (Ps 88.3-4). Lorsque nous sommes remplis de joie, nous pouvons prier : « Acclame l’Éternel, ô terre tout entière ! » (Ps 100.1)

Les Psaumes nous apprennent à exprimer nos émotions à Dieu. Il est vital d’apprendre cela. Dieu n’est pas un père froid et distant qu’il faut approcher avec un aplomb impeccable et une obéissance glaciale. Les Psaumes nous mettent au défi de présenter à Dieu nos besoins les plus profonds, nos désirs, nos ressentiments, nos peines, nos chagrins et nos joies. Et ce faisant, nous apprenons à admettre la vérité sur nous-mêmes.

À une époque où nous courons souvent de distraction en distraction, noyant à la fois la douleur et la joie dans nos débats d’actualité, retweets et occupations sans fin, les Psaumes nous appellent à aller au fond des choses : au plus profond de la personne humaine, au plus profond de la douleur et de la joie, et au plus profond de notre connaissance de Dieu.

Mais réfléchir, mémoriser et prier les Psaumes nous aide également à trouver des berges qui dirigent nos émotions loin du culte de soi ou du narcissisme et plus près de Dieu lui-même. La pratique de la prière des Psaumes nous enseigne au fil du temps que, tout comme notre esprit et notre volonté, nos émotions ont besoin d’être disciplinées. Ce langage émotionnel dans les Écritures nous enseigne l’honnêteté et centre nos passions sur Dieu et son œuvre dans le monde. Prier les Psaumes nous permet de situer notre propre histoire — et la joie, la perte, la lutte et l’émerveillement dans notre propre vie — dans la grande histoire de la rédemption de Dieu.

La prière des Psaumes ne nous apprend pas seulement à exprimer nos émotions à Dieu ; cette pratique façonne aussi nos émotions. Elle donne un cadre aux puissants courants de nos cœurs. Comme le lent processus de l’érosion, prier tout le psautier au fil du temps, encore et encore, forme le paysage de notre vie intérieure. Les Écritures agissent en retour sur nous, par la prière, pour déterminer ce que nous croyons et comment nous réagissons aux choses que nous ressentons. Cela fait de nous ce que nous sommes et façonne ce que nous adorons. Bref, la prière des Psaumes nomme ce que nous ressentons, mais elle transforme aussi qui nous sommes.

Dans Rejoicing in Lament, (« Se réjouir dans les lamentations ») J. Todd Billings écrit : « Prier les Psaumes amène notre cœur tout entier devant la face de Dieu, réorientant notre propre vision vers Dieu et ses promesses. … Les Psaumes nous sont donnés par Dieu pour guider notre prière et nous transformer de plus en plus dans notre identité en Christ, en tant que membres du corps du Christ ». En fin de compte, lorsque nous prions les Psaumes, nous les prions dans et avec le Christ. Jésus lui-même a appris, étudié et prié les Psaumes. Il a cité les Psaumes plus que tout autre livre de l’Ancien Testament, et à sa mort, les Psaumes étaient sur ses lèvres (Mt 27.46).

En fin de compte, toutes nos émotions et chaque expérience de notre vie peuvent être prises par Dieu et utilisées comme matière première avec laquelle il nous transforme en personnes qui vivent comme ses bien-aimés. « En et par Jésus-Christ », écrit Billings, « auquel les chrétiens ont été unis par le Saint-Esprit, nous pouvons louer, implorer, nous lamenter. » Et grâce à cette pratique, nous découvrons que nos expériences et les émotions que nous ressentons — toutes nos pertes, nos joies, nos peines, nos colères, nos désirs et notre bonheur — ne sont pas l’histoire la plus fondamentale et la plus déterminante de nos vies.

Lorsque nous reprenons les Psaumes dans la prière quotidienne, nos propres histoires — pleines à la fois de splendeur et de douleur, d’épreuves et de beauté — trouvent des rives et une direction. Nous sommes honnêtes à l’égard des réalités changeantes de notre vie intérieure et, par cette pratique de la vulnérabilité, nous prions les Psaumes avec Jésus et entrons dans la réalité plus vaste de qui est Dieu et de ce qu’il a fait.

Et c’est cela le rôle des rives. Elles ne sont pas principalement un moyen de contrôle. Leur objectif n’est pas simplement de limiter ou d’enfermer. Les rives sont ce qui permet à une rivière de couler dans la direction où elle doit aller. Les rives sont ce qui permet à un fleuve d’atteindre sa fin, son but ultime, son telos. De la même manière, ces prières des Psaumes permettent à notre vie intérieure, avec tous ses courants et rebondissements variés, de trouver son estuaire, vers la mer rugissante de l’amour de Dieu.

Tish Harrison Warren est pasteure dans l’Église anglicane en Amérique du Nord. Elle est l’autrice de Liturgie de la vie ordinaire (Excelsis, 2018) et Prier au sein des ténèbres (Excelsis, 2022).

Traduit par Valérie Doerrzapf

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Salut et amour

Méditation de l’Avent pour le 12 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 12, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Ésaïe 42.1–14 ; 49.1–15 ; 60.1–3

Moi, l’Éternel, moi, je t’ai appelé dans un juste dessein et je te tiendrai par la main ; je te protégerai et je t’établirai pour conclure une alliance avec le peuple, pour être la lumière des peuples étrangers. ÉSAÏE 42.6

Nous avons tous déjà fait l’expérience de nous réveiller dans l’obscurité — ce moment où nous nous efforçons de trouver la lumière pour voir clairement le monde qui nous entoure. Peut-être que, comme moi, vous n’avez jamais complètement dépassé une certaine crainte du noir. L’obscurité suscite une peur universelle, car elle peut créer des espaces de danger, alors que la lumière nous guide vers la sécurité. Avant l’invention des lampes électriques, l’obscurité signifiait tout particulièrement que l’on était plus susceptible de subir une attaque d’ennemis ou d’animaux sauvages.

Il n’est donc pas surprenant qu’Ésaïe fasse de la lumière une puissante métaphore de la sécurité et du salut lorsqu’il décrit le serviteur de Dieu nous apportant ces bienfaits. On retrouve cette idée dans le Nouveau Testament lorsque Jésus est décrit comme la « Lumière du monde » (Jn 8.12 ; 9.5), faisant écho aux descriptions du serviteur de Dieu comme la lumière salvatrice pour le monde entier en Ésaïe 42, 49 et 60.

Ésaïe place deux idées l’une à côté de l’autre lorsqu’il dépeint le serviteur de Dieu : un salut divin universel et une grande proximité de Dieu. D’une part, le serviteur apportera le salut à l’échelle mondiale. Comme la lumière du soleil atteint toute la surface de la Terre, le serviteur de Dieu apportera le salut à tous les peuples, à toutes les tribus, à toutes les nations (42.6 ; 49.6 ; 60.3). Ce salut est multiethnique, multiculturel, et disponible pour tous.

D’autre part, lorsqu’Ésaïe dépeint ce salut — la lumière planétaire du serviteur — il ancre également cette vaste vision dans une profonde intimité de Dieu. Ce Dieu a formé le serviteur dans le ventre de sa mère (49.5), se présente comme une femme en travail accouchant pour le salut de son peuple (42.14), et se souvient de son peuple comme une mère se souvient de son bébé qu’elle allaite (49.15).

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Cette combinaison de salut global et d’intimité personnelle, nous la retrouvons également en Jésus. Jésus apporte cette lumière qui honore l’alliance que Dieu a faite avec son peuple (42.6). Cette clarté libère les captifs (42.7) et attire les nations et les rois de leurs ténèbres vers la lumière de Jésus (60.2-3).

La lumière de Jésus apporte également un espoir personnel aux aveugles et à ceux qu’enferment de sombres donjons (42.7). Cette lumière brille sur les vastes étendues du monde et s’infiltre tout en même temps dans les moindres recoins de nos propres demeures. C’est ce Jésus que nous attendons pendant l’Avent : la lumière étincelante qui illumine et réconforte l’humanité tout autour du globe, et la flamme qui brille dans chacune de nos vies, nous rappelant la proximité de Dieu.

Beth Stovell enseigne l’Ancien Testament au Ambrose Seminary. Elle est la coéditrice de Theodicy and Hope in the Book of the Twelve et l’autrice de commentaires à paraître intitulés Minor Prophets I et II.

Méditez Ésaïe 42.1–14 ; 49.1–15 ; 60.1–3.


Comment voyez-vous la nature globale de la lumière de Dieu dans ces passages ? Comment y voyez-vous son caractère intime ? Comment voyez-vous les deux en Jésus ?

Une lumière a resplendi

Méditation de l’Avent pour le 11 Décembre.

Méditation de l’Avent 2022.

Méditation de l’Avent 2022.

Christianity Today December 11, 2022
Stephen Crotts

Semaine 3: La Lumière du monde


Pour décrire celui qui nous a été promis, l’Écriture utilise le motif des ténèbres et de la, et Jésus s’est lui-même présenté comme cette lumière annoncée. En lui, nous faisons l’expérience du salut et sortons des ténèbres spirituelles. Mais Jésus n’est pas seulement la lumière pour nous en tant qu’individus — il est une lumière pour toutes les nations. Jésus est la Lumière du monde.

Lisez Ésaïe 8.21–9.7

Le peuple qui marchait dans les ténèbres verra briller une grande lumière : elle resplendira sur ceux qui habitaient le pays dominé par d’épaisses ténèbres. ÉSAÏE 9.1

Ayant grandi dans une petite ville d’Alaska, je suis plutôt habitué à l’obscurité. Au cœur de l’hiver, les quelques heures de soleil quotidiennes laissaient rapidement place à de longues et implacables nuits. Et les effets de l’obscurité allaient au-delà du désagrément de pelleter l’allée sous une lumière artificielle. Le manque de lumière entraînait un manque d’espoir. Les longs hivers de l’Alaska engendrent l’isolement, la dépression et parfois le désespoir. Dans l’obscurité, il n’y a pas de vision, pas de direction, et pas de but.

Ésaïe 8 nous parle d’une époque où Israël connaissait bien les ténèbres. Sous la menace d’une invasion par une superpuissance internationale (l’Assyrie), le peuple de Dieu était en proie à la crainte. Plutôt que de se tourner vers Dieu pour trouver l’espoir, ils accrurent leur désarroi en prenant part à des conspirations et en consultant des médiums occultes (v. 12, 19), ce qui les conduisit plus profondément encore dans les ténèbres.

Et pourtant, au milieu de cette détresse, le prophète Ésaïe proclame que « le peuple qui marchait dans les ténèbres verra une grande lumière ». Quelles que soient leurs propres tentatives pour se frayer un chemin hors de l’obscurité, une lumière devait se lever sur eux. Quelle était cette lumière ? Qui pourrait apporter de l’espoir au milieu de l’obscurité totale ? Ésaïe déclare : « Car un enfant est né pour nous ».

Aucun enfant n’est de taille à affronter l’armée assyrienne, mais cet enfant est différent. Ce fils grandira pour devenir un roi qui régnera avec droiture et justice. Bien qu’il règne depuis le trône de David, son royaume s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre et sera établi pour toute l’éternité. Grâce à cet enfant oint, non seulement la lumière brillera au milieu des ténèbres, mais la lumière les vaincra.

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La promesse formulée par Ésaïe se réalisa finalement des centaines d’années plus tard lorsqu’un enfant, un fils, naquit sous la menace d’une autre superpuissance internationale. Jésus est la Lumière du monde. Et alors que notre monde gît encore dans la plus grande pénombre, la lumière de l’Évangile brille au milieu des ténèbres. Car ce roi règne avec grâce et gouverne avec amour. Son royaume n’aura pas de fin.

Les hivers en Alaska étaient rudes. Mais je ne vous ai pas parlé des étés. Au plus fort de l’été en Alaska, il fait jour 24 heures sur 24. Pas d’obscurité. Que de la lumière. La joie en abondance. Lorsque le Christ reviendra, il fera toutes choses nouvelles. Et le livre de l’Apocalypse nous dit que dans la nouvelle création, il n’y aura plus besoin de soleil (22.5). La gloire de Dieu brillera plus fort que mille soleils ! Nous marcherons dans la lumière et connaîtrons pour toujours la joie pure du royaume du Christ.

Jeremy Treat est pasteur à Reality LA et professeur adjoint à l’université Biola. Il est l’auteur de Seek First et The Crucified King.

Méditez Ésaïe 8.21–9.7.


Comment le contexte historique de cette grande promesse en influence-t-il votre compréhension ? Comment peut-elle aussi s’appliquer à votre contexte actuel ?

Jésus est notre paix

Méditation de l’Avent pour le 10 Décembre.

Méditation de l’Avent.

Méditation de l’Avent.

Christianity Today December 10, 2022
Stephen Crotts

Semaine 2: Le Prince de la paix


Au milieu de la douleur et de la violence de notre monde, nous nous accrochons à cet espoir : un jour, Jésus apportera la paix ultime et véritable. Il nous offre également ici et maintenant la paix spirituelle, par l’expérience que nous faisons de la rédemption et d’une vie vécue selon les valeurs de son Royaume. Jésus est le Prince de la paix.

Lisez Jean 14.27 ; 16.33 et Éphésiens 2.14–18

Oui, c’est lui qui est notre paix. ÉPHÉSIENS 2.14 (NFC)

Deux affirmations peuvent être en conflit tout en étant toutes deux vraies. Il nous faut alors pouvoir les tenir ensemble.

D’une part, notre monde est rempli de douleurs et de problèmes réels. Comme les prophètes de l’Ancien Testament le dénonçaient, notre rébellion contre Dieu nous a déformés, nous et notre monde. Prétendre le contraire, c’est au mieux faire preuve de naïveté, au pire de dureté de cœur. Dieu ne nous demande pas de nous voiler la face sur les difficultés de la vie.

D’autre part, Jésus est notre paix — non pas d’une manière bon marché ou mielleuse, mais d’une manière concrète, fondée, qui change notre univers. Il est la seule réponse à la douleur et au désarroi. Envoyé par le Père dans la puissance de l’Esprit, le Fils de Dieu est devenu pleinement et véritablement humain. Ce Dieu de la paix fait irruption dans notre monde brisé comme l’un de nous et inaugure un monde renouvelé, réalisant l’ancienne espérance prophétique. C’est lui qui est « notre paix », puisque « dans sa chair » il a abattu les « murs » de séparation et d’hostilité — non seulement entre le pécheur et Dieu, mais aussi entre le juif et le gentil, l’homme et la femme, le riche et le pauvre, le ciel et la terre (Ga 3.28 ; Col 1.15-22).

Et ces deux vérités s’entrechoquent.

Jésus est notre paix, non seulement d’une manière psychologique, mais aussi d’une manière concrète s’appliquant à toute la vie. Il est notre paix, non pas en nous engourdissant, mais en nous pardonnant, en nous guérissant et en nous enveloppant dans son amour et sa vie. Même dans l’obscurité de la nuit et lorsque la confusion, le doute et le chaos se déchaînent, Jésus dit encore : « Ne soyez pas troublés et n’ayez aucune crainte en votre cœur » et « je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne » (Jn 14.27).

Nous reconnaissons les difficultés et les ruptures comme douloureuses et problématiques parce qu’elles ne ressemblent pas au shalom. Alors que le shalom se traduit par l’harmonie, la bonté et un monde florissant, nous vivons au milieu de guerres, de trahisons et de notre propre égocentrisme qui nous étouffe. Mais en réponse à notre rébellion et à notre chaos, Jésus apporte sa paix, son shalom. « Il fallait que je vous dise aussi cela pour que vous trouviez la paix en moi…

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Courage ! Moi, j’ai vaincu le monde » (Jn 16.33). En nous réunissant à Dieu, il est notre shalom. Il est l’espoir d’Israël, et celui du monde.

C’est ainsi que nous avons la paix dans un monde véritablement troublé : Dieu, d’au-delà de notre monde, s’est donné lui-même comme notre paix. Le Christ, le Dieu-homme, est notre paix : il ne dépend pas de nos émotions et de nos circonstances fluctuantes. Dieu ne nous demande pas de nous mentir sur la douleur et les problèmes ou sur sa bonté et sa présence en Christ. Les deux sont vrais. Bien-aimés, les problèmes existent, mais le Christ est notre paix au milieu des problèmes, et il nous procure le refuge, la force et la direction pour étendre sa paix à ce monde en souffrance.

Kelly M. Kapic est théologien au Covenant College et auteur ou éditeur de nombreux livres, dont Embodied Hope et You’re Only Human.

Méditez Jean 14.27 ; 16.33 et Éphésiens 2.14–18.


Comment Jésus est-il votre paix de manière concrète, dans toute la vie, même au milieu des difficultés très réelles que vous rencontrez au quotidien ?

Né pour être brisé

Méditation de l’Avent pour le 9 Décembre.

Méditation de l’Avent.

Méditation de l’Avent.

Christianity Today December 9, 2022
Stephen Crotts

Semaine 2: Le Prince de la paix


Au milieu de la douleur et de la violence de notre monde, nous nous accrochons à cet espoir : un jour, Jésus apportera la paix ultime et véritable. Il nous offre également ici et maintenant la paix spirituelle, par l’expérience que nous faisons de la rédemption et d’une vie vécue selon les valeurs de son Royaume. Jésus est le Prince de la paix.

Lisez Ésaïe 52.13–53.12

Mais c’est pour nos péchés qu’il a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. ÉSAÏE 53.5

La tension montait alors que le peuple de Dieu attendait l’arrivée de son Messie, tout comme nous attendons maintenant la célébration de sa naissance. Cependant, ce quatrième Chant du Serviteur dans Ésaïe se lit bien plus comme un éloge que comme un faire-part de naissance. Il parle de quelqu’un qui ne se contente pas de venir, mais de quelqu’un qui est envoyé. Chaque partie de la biographie du serviteur est empreinte de sens.

L’histoire de ce serviteur n’est pas une simple tragédie. Au contraire, le chant commence et se termine par l’affirmation du triomphe et de l’exaltation du serviteur promis. Le milieu du chant expose la manière dont il réussira : par la souffrance. Physiquement, le serviteur sera marqué, percé, écrasé et défiguré. Sur le plan émotionnel, son âme sera accablée par le chagrin, la souffrance et l’angoisse. Socialement, il sera rejeté, méprisé et opprimé. Son corps, son esprit et ses relations seront brisés. Cette vie inestimable, mais peu enviable, sera écourtée, méprisée et profanée. « Il a plu à Dieu de le briser par la souffrance », dit Ésaïe.

Mais pourquoi ? Dans quel but ? Parce que « le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui ». Ses épaules chargées de douleur devaient porter le chagrin du monde, son écrasement devait supprimer notre culpabilité, ses meurtrissures devaient assurer notre guérison, son exclusion et son jugement devaient acheter notre paix. En tant que prophéties messianiques, ces chants annoncent un roi-prêtre mis à part qui, un jour, régnera et présentera les offrandes pour le peuple de Dieu. Dans le Nouveau Testament, Philippe et Pierre considèrent tous deux le Christ comme l’accomplissement de cette prophétie. Philippe explique l’Évangile à l’eunuque éthiopien en reprenant ce passage (Ac 8.26-40). Pierre utilise ce texte pour exhorter les disciples du Christ persécutés à persévérer, car leur chemin de souffrance a déjà été emprunté par leur Sauveur (1 P 2.22-24).

Alors que nous nous penchons sur Jésus en tant que Prince de la paix, ce passage remet en question les images tranquilles et idylliques de la paix que nous avons peut-être à l’esprit. Notre paix a été acquise au prix d’une violence horrible à l’égard de Jésus : elle lui a coûté une vie jalonnée de chagrin, d’incompréhension et de rejet. Ce sont ces souffrances qui attendaient le bébé porteur de paix que nous célébrons par nos chants.

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Notre image de l’Enfant Jésus emmailloté et tendrement entouré par ses parents contraste fortement avec la dure vérité de ce Chant du Serviteur : le Père n’envoie pas seulement le Fils à une mort précoce, mais il la planifie. Alors que la plupart des parents humains espèrent et prient pour un avenir brillant pour leurs enfants, ce qui se dévoile ici est une mission de mort, motivée par l’amour qui assurera la survie d’un grand nombre. Ce chant ne nous parle pas seulement du serviteur envoyé pour souffrir, mais aussi du cœur du Père : désireux de sauver son peuple à tout prix, même au prix du sacrifice personnel le plus grand.

Alicia Akins est diplômée en études bibliques du Reformed Theological Seminary à Washington, DC, et autrice de Invitations to Abundance.

Contemplez Ésaïe 52.13–53.12.
En option : Lisez aussi le troisième Chant du Serviteur en Ésaïe 50.4–9.


Comment la souffrance décrite ici contraste-t-elle avec votre vision de la paix ? Comment la modifie-t-elle ou l’enrichit-elle ?

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