Les yeux fixés sur le prix du service fidèle

Cinquième dimanche du carême – Une ferme discipline nous prépare à la récompense.

Christianity Today February 12, 2024
Intersection, par Curtis Newkirk. Acrylique sur panneau de bois. 24 x 24″. 2021.

Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui se fane vite ; mais nous, nous le faisons pour gagner une couronne qui ne se fanera jamais. (1 Corinthiens 9.25 – NFC)

Lecture proposée : 1 Corinthiens 9.24-27

La ville de Corinthe était l’hôte des Jeux isthmiques. Organisés tous les deux ans (et non tous les quatre ans, comme les Jeux olympiques), ils célébraient Poséidon, le dieu de la mer. Les athlètes s’entraînaient pendant des mois pour se préparer à la compétition et pouvoir accomplir leurs prouesses devant un public avide d’exploits.

Lorsque l’apôtre Paul met l’église de Corinthe au défi de « courir de manière à remporter le prix » (1 Co 9.24), il utilise une image familière pour eux : celle de l’athlète. Celui-ci s’entraîne « pour obtenir une couronne qui va se détruire », écrit Paul. « Mais nous, c’est pour une couronne indestructible. » (v. 25) Paul exhorte ses lecteurs à considérer leur vie chrétienne comme un accomplissement sportif : s’entraîner, courir, se battre et bien finir.

Nous aimons souligner la réalité du salut comme cadeau. Un cadeau et un prix sont deux choses bien différentes. Un don est offert gratuitement ; un prix se mérite et se gagne. Le prix auquel Paul fait référence en 1 Corinthiens 9 n’est pas le salut, mais la récompense des œuvres que nous accomplissons en tant que peuple de Dieu sauvé. La façon dont nous vivons notre salut sur terre a des répercussions réelles, à la fois dans le présent et dans l’éternité. Plus tôt dans sa lettre à l’église de Corinthe, Paul l’exprime par la métaphore de la construction d’une maison :

« personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. Que l’on construise sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille, l’œuvre de chacun sera dévoilée : le jour du jugement la fera connaître, car elle se révélera dans le feu et l’épreuve du feu indiquera ce que vaut l’œuvre de chacun. » (1 Co 3.11-13)

Toute personne qui suit le Christ reçoit le don gratuit du salut par la grâce de Dieu (Ep 2.8). La façon dont nous bâtissons à partir de ce don constituera la mise en œuvre de notre salut (Ph 2.12). Si nous construisons avec du foin et de la paille — des choses sans valeur et temporaires — notre vécu de foi ici-bas n’aura pas grand-chose à mettre en avant. Mais lorsque nous construisons avec l’or, l’argent et les joyaux coûteux d’une vie chrétienne mûre, de bonnes œuvres accomplies pour ce monde, la qualité de notre œuvre sera finalement révélée.

Pour construire de cette manière, nous devons être forts. Comme un athlète qui s’entraîne pour les jeux, nous devons discipliner notre corps et le garder sous contrôle (1 Co 27), non pas par légalisme, par honte ou par peur, mais par amour pour le Dieu qui nous a sauvés. La discipline — vivre une vie intégrant certaines limites — apporte la liberté. En disant non aux impulsions malsaines et en écoutant l’Esprit saint, nous sommes libérés pour développer des relations plus profondes, une meilleure santé, une foi plus forte et un témoignage plus parlant. Une vie disciplinée n’est pas sans but, mais recentrée. Nous avons fixé nos yeux sur le prix que représentera le « C’est bien, bon et fidèle serviteur » (Mt 25.21) de notre maître et pouvons courir en gardant à l’esprit le désir de son approbation.

Nous ne choisissons pas la discipline pour mériter le salut, nous la choisissons parce que nous sommes sauvés. Parce que nous sommes en Christ, une nouvelle création, nous devons choisir de dire « non » à certaines choses et de dire « oui » à ce qui est meilleur — en matière de gestion du temps, de repos, de connexion, de discipulat, de santé ou encore de croissance. La saison du carême peut nous permettre de dire un « non » temporaire à certaines choses afin de faire l’expérience d’un « oui » à Dieu beaucoup plus profond et plus satisfaisant. Tout domaine dans lequel nous apprenons à retarder notre satisfaction par amour pour Dieu (et non par légalisme) nous conduit à une expérience plus profonde de son affection et de la force d’une vie guidée par l’Esprit.

La couronne des Jeux isthmiques était en pin. Dans la culture grecque et romaine, le pin représentait la vie éternelle. Pourtant, la couronne reçue par l’athlète vainqueur se décomposait en quelques semaines. Ces couronnes ne duraient pas, mais notre prix durera toujours (1 Co 9.24-25). La récompense que nous recevons pour une vie chrétienne fidèle et disciplinée est éternelle et immuable. Les chemins que nous parcourons pour faire fructifier notre salut sont vus et honorés par notre Dieu, et lorsque nous nous trouvons face à lui, nous pouvons savoir que chaque effort invisible, chaque épreuve durement endurée, chaque renoncement douloureux en valait la peine. Puissions-nous dire avec Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé la course, j’ai gardé la foi. » (2 Tm 4.7)

À méditer



Comment la période du carême peut-elle être le moment de certains « non » temporaires pour un « oui » plus profond à Dieu ?

Comment Paul utilise-t-il la métaphore de l’athlète pour transmettre une vérité spirituelle plus profonde ? Auriez-vous dans votre propre vie des exemples de ces réalités ?

Phylicia Masonheimer est la fondatrice de Every Woman a Theologian, l’autrice de deux livres et l’animatrice du podcast Verity.

Cet article fait partie de Pâques au quotidien, notre série de méditations pour vous accompagner personnellement, en petit groupe ou en famille durant le carême et les fêtes de Pâques 2024.

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