Le juge fidèle et véritable

Méditation de l’Avent pour le 2 Décembre.

Christianity Today December 2, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lisez Apocalypse 19.4-21

Là-dessus, je vis le ciel ouvert et voici, il y avait un cheval blanc. Son cavalier s’appelle « Fidèle et Véritable ». Il juge avec équité, il combat pour la justice. APOCALYPSE 19.11

L’étudiante qui discutait avec moi était assaillie de questions posées par ses amis agnostiques sur l’enfer et le jugement de Dieu. Elle trouvait difficile de concilier le Dieu d’amour et le message du pardon avec des visions de tourments ardents. Au fil de notre conversation, je lui expliquai qu’il existe de nombreux points de vue chrétiens orthodoxes sur ce que sera le jugement final, mais que la principale chose à laquelle on peut encourager les chrétiens est de faire confiance à Jésus en tant que Juge. Elle était visiblement soulagée.

Pour quelque raison que ce soit — on pourrait blâmer Dante, la religion populaire ou la superstition médiévale — nous imaginons souvent le jugement de Dieu comme impersonnel et froid, comme une exécution de masse ou une bombe déclenchée à distance. L’Apocalypse nous montre cependant clairement Jésus impliqué dans le jugement des nations. Je pense qu’il y a deux raisons à cela.

Premièrement, la justice et le jugement sont les deux faces d’une même pièce. Pour promulguer la justice, il faut exécuter le jugement. Si nous voulons que Jésus, le Dieu fort, remette le monde à l’endroit, il doit s’attaquer à l’injustice et au mal. Dans ce passage, la justice et le jugement de Jésus sont dépeints d’une manière vivante qui devait frapper les esprits du premier siècle : un guerrier sur un cheval, armé d’une épée. Mais nous devons être prudents dans ce que nous en tirons.

Ce qui nous amène à la deuxième raison pour laquelle il est important de souligner que c’est Jésus qui est montré comme celui qui accomplit la justice et le jugement : le Jésus qui revient est le même Jésus qui est venu. Il n’y a pas de changement d’identité entre ces deux avènements. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours » (Hé 13.8). Cette assurance nous guide pour concevoir comment Jésus exerce la justice et exécute le jugement. Sur la croix, Jésus est mort en solidarité avec le pécheur et le souffrant. Il a porté le poids du jugement de Dieu sur le mal.

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Si nous devions demander comment Jésus répond à l’injustice et au mal, la réponse est qu’il saigne. Le jugement est tombé sur lui afin que tous — les torts étant réparés — puissent bénéficier de la justice. Lorsque Jésus est présenté comme un guerrier dont la robe est trempée de sang, ce sang pourrait bien être le sien. Après tout, c’est un roi comme aucun autre. Jésus incarne la puissance et la force d’une manière que nous n’avons jamais connue auparavant.

Pourtant, ce passage ne nous laisse pas sans un avertissement. Certains résistent à ce roi, ils persistent à vouloir leur propre voie, leur propre règle, leur propre empire. Pour eux, la vie aura une fin. Les images macabres de chair dévorée illustrent cette extinction de la vie.

Le Roi des rois apporte la vie par sa mort. Mais si vous résistez à sa vie et insistez pour protéger la vôtre, c’est la mort qui vous attend.

Le jugement et la justice vont de pair. Et celui qui exécutera les deux est fidèle et véritable. Lui ferons-nous confiance pour faire régner la justice et exécuter le jugement ?

Glenn Packiam est le pasteur principal de l’Église Rockharbor à Costa Mesa, en Californie. Il est l’auteur de The Resilient Pastor et co-auteur de The Intentional Year.

Méditez Apocalypse 19.4–21.


Comment votre connaissance de Jésus et sa première venue peut-elle influencer votre compréhension de sa seconde venue, de la justice et du jugement du Roi des rois ?

Jésus va régner

Méditation de l’Avent pour le 1er Décembre

Christianity Today December 1, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lire Matthieu 24.29-44

Pour cette même raison, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à un moment que vous n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme viendra. MATTHIEU 24.44

Le premier mot de notre passage du jour soulève des questions : « Aussitôt » !

La majeure partie des versets 29-31 a presque toujours été comprise comme une description du retour du Christ, dépeint poétiquement dans le langage d’Ésaïe 13.10 et 34.4 comme entraînant un bouleversement cosmique. (Certains ont plutôt compris ici une sorte de venue invisible de Jésus en jugement par la destruction de Jérusalem par Rome en l’an 70, malgré le fait que l’idée d’un rassemblement des élus de tous les coins du monde ne corresponde pas à cette interprétation.)

Quand le Christ reviendra-t-il ? Ce message sur le mont des Oliviers est suscité par les disciples de Jésus qui lui demandent quand il reviendra (Mt 24.3). Il dresse alors une longue liste de ce qui doit arriver d’abord (vv. 4—26) avant de dire, en substance : « Veillez à ces événements pour savoir quand ma venue sera proche, tout comme un figuier en feuilles annonce l’arrivée de l’été. »

L’an 70 après J.-C. a offert bien des exemples de « tous ces événements », de sorte que l’Église, à chaque génération depuis, a cru qu’elle pourrait voir son retour. Jésus ne dit pas qu’il reviendra du vivant des disciples, simplement que tous les événements préparatoires auront eu lieu. Les choses du verset 34 doivent être les mêmes que celles du verset 33, qui montrent que le retour du Christ « est proche », mais ne s’est pas encore produit. Elles ne peuvent donc pas inclure son retour réel — seulement les signes qui le préparent. Lorsqu’il reviendra, il ne sera plus seulement « proche, comme aux portes de la ville », mais il sera arrivé !

Nous ne pouvons pas connaître le moment exact de tout cela. Nous devons donc toujours être prêts. Ceux qui ne le sont pas seront pris au dépourvu par le caractère soudain et surprenant des événements finaux. Si nous restons vigilants à tout moment, nous n’avons pas à nous inquiéter du cambrioleur au milieu de la nuit. Jésus ne revient pas pour nous voler quoi que ce soit, mais la comparaison sert à souligner le caractère inattendu de ce qui se produira.

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Mais qu’en est-il de ce « Aussitôt après ces jours de détresse » ? Peut-être cette détresse est-elle simplement celle qui caractérise toute la période entre les deux venues du Christ. Après tout, 2 Timothée 3.12 promet la persécution à tous ceux qui veulent vivre pieusement (et ce malgré tous les moments joyeux de la vie chrétienne).

Quelle que soit l’interprétation que nous faisons de tout cela, nous voyons ici Jésus présenté comme le Dieu fort qui rétablira toutes choses au moment opportun. Aujourd’hui, de nombreux chrétiens retrouvent l’appel biblique à rechercher la justice dans cette vie, et à juste titre : nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour venir en aide aux autres. Mais la guerre, la maladie, les catastrophes naturelles, les accidents et les handicaps, la pauvreté et les relations brisées exigent tous que nous fassions finalement confiance à Dieu pour un rétablissement et une restauration complète en lui. Et dans le vaste paysage de l’éternité, son retour nous semblera probablement à tous comme s’il s’était produit « aussitôt » !

Craig L. Blomberg est professeur émérite de Nouveau Testament au Denver Seminary et auteur de nombreux ouvrages, dont un commentaire de Matthieu et Interpreting the Parables.

Contemplez Matthieu 24.29–44.


Quelles questions ce passage soulève-t-il pour vous ? Quels sentiments suscite-t-il ? Priez, en réfléchissant à la manière dont il oriente votre attention vers la force et la puissance de Jésus.

Jésus mérite toute l’attention

Méditation de l’Avent pour le 30 Novembre.

Christianity Today November 30, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lisez Jean 1.19–34 et 3.22–30

Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit. JEAN 3.30

« Il faut qu’il croisse, et que je diminue » (Louis Segond). Je me souviens avoir entendu ce verset quand j’étais enfant et m’être imaginé Jésus grandissant de plus en plus tandis que Jean Baptiste rapetissait ! Le contexte de la déclaration de Jean clarifie son sens : les disciples de Jean lui ont dit que « tout le monde » se rend auprès de Jésus, alors Jean dit : « Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit ».

Le ministère de Jean a commencé avant celui de Jésus, et Jean a donc vu le nombre des disciples de Jésus partir de rien jusqu’à largement surpasser le nombre des siens. Cela aurait pu être déchirant, car « tous les habitants de la Judée et de Jérusalem » s’étaient rendus dans le désert pour voir Jean (Mc 1.5).

L’Évangile de Jean, cependant, dépeint systématiquement Jean Baptiste comme un simple témoin — un témoin de l’identité et de la grandeur de Jésus. Chacun des deux passages d’aujourd’hui montre Jean expliquant qui il est et qui il n’est pas, et qui est Jésus. Les dirigeants juifs de Jérusalem interrogent Jean sur son identité, et il nie être une sorte de messie. Il ne fait que préparer le chemin pour le Christ. Oui, il a un ministère de baptême d’eau, mais son statut est largement inférieur à celui qui vient. Jean désigne Jésus comme l’agneau sacrificiel de Dieu, qui enlèvera les péchés du monde, et qui immergera les gens dans la puissance du Saint-Esprit.

Plus tard, lorsque les disciples de Jésus ont dépassé en nombre ceux de Jean, ce dernier insiste sur le fait que cela est tout à fait normal. Il se compare à un simple garçon d’honneur dans un mariage, où Jésus serait le marié. L’analogie de Jean en 3.29 est frappante, en particulier si l’on comprend son contexte culturel. L’ancienne coutume juive voulait que le garçon d’honneur attende à l’extérieur de la chambre tandis que les époux consommaient le mariage. Traditionnellement, le marié poussait un cri de joie pour confirmer cette nouvelle intimité conjugale, et le garçon d’honneur transmettait cette joie.

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La vie chrétienne consiste à s’en remettre de plus en plus à Jésus, le Dieu fort. Une génération plus tard, Paul dira dans Philippiens 1.18 que le principal est que Christ soit annoncé. C’est de cela qu’il veut se réjouir.

J’ai récemment pris ma retraite et j’ai plus que jamais besoin d’apprendre cette leçon. Être sous les feux de la rampe n’est pas le but. Ce qui compte, c’est de magnifier humblement Jésus. Il faut que je diminue.

Craig L. Blomberg est professeur émérite de Nouveau Testament au Denver Seminary et auteur de nombreux ouvrages, dont un commentaire de Matthieu et Interpreting the Parables.

Méditez Jean 1.19–34 et 3.22–30.


Réfléchissez à ce que l’exemple de Jean Baptiste nous montre sur qui est Jésus. En quoi la posture de Jean est-elle instructive pour votre propre vie spirituelle ? Comment pourriez-vous devenir « de plus en plus petit » ?

La véritable purification

Méditation de l’Avent pour le 29 Novembre

Christianity Today November 29, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lisez Matthieu 3.1–12.

Moi, je vous baptise dans l’eau, en signe d’un profond changement. Mais quelqu’un vient après moi : il est bien plus puissant que moi et je ne suis même pas digne de lui enlever les sandales. C’est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et le feu. MATTHIEU 3.11

À première vue, on pourrait difficilement imaginer pire publicité que Jean Baptiste. Son habit est fait de poils de chameau et il mange des sauterelles. Arrivant dans le désert de Judée, il commence à prêcher. La proclamation de la venue du Messie aurait pu se faire plus agréable pour les oreilles. Jean aurait pu rappeler les grandes promesses associées à la venue du Messie : qu’il apporterait la justice, la guérison, la stabilité ! Il aurait pu annoncer les bonnes nouvelles.

Mais Jean fait quelque chose de tout à fait différent. « Changez, car le royaume des cieux est proche. » Par l’utilisation que fait Matthieu de la citation d’Ésaïe 40.3, nous voyons que Jean reprend des mots familiers et faisant autorité, pour appeler ses auditeurs à « préparer le chemin » ou « faire des sentiers droits » pour le Seigneur (voir aussi Jn 1.23). Jean commence par ce qui pourrait vraiment être considéré comme la mauvaise nouvelle : il leur dit qu’ils doivent changer.

Et beaucoup l’écoutent. Comment cet étrange personnage a-t-il tant de succès dans son ministère ? Matthieu nous donne des indices. Il offre une description ciblée de Jean, et chaque détail est chargé de signification. Son habit de poils et sa ceinture de cuir ? La tenue d’Élie. Les sauterelles et le miel ? Le repas des pauvres. Matthieu présente Jean à la manière des prophètes d’autrefois, comme un homme de Dieu faisant autorité et annonçant la parole du Seigneur.

Le peuple vient à Jean pour être baptisé — une purification rituelle symbolisant la repentance — mais Jean promet qu’une purification plus efficace est à venir. Cette purification du Seigneur viendra par « le Saint-Esprit et le feu ».

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Les métaphores employées par Jean dans la suite de ses explications sur le ministère de celui qui vient nous aident à comprendre ce que signifie ce baptême d’Esprit et de feu. Cette purification s’opère (en partie) par la séparation de ce qui est bon de ce qui est mauvais. Jean utilise une image agricole qui apparaît notamment dans le Psaume 1, un processus bien connu de son auditoire. Les agriculteurs utilisaient une pelle à vanner pour jeter le grain en l’air. Les parties lourdes et comestibles tombaient sur le sol, mais la bale, plus légère, était en principe emportée par le vent. La paille qui restait après cela, le fermier la séparait et la brûlait.

Cette purification est plus durable qu’un simple nettoyage, et je pense que c’est précisément le sens de la chose. Le baptême du peuple par Jean est significatif, mais sans l’œuvre de l’Esprit qui l’accompagne, ses effets sont temporaires. Avec le seul baptême de Jean, ils devront être lavés à nouveau, mais l’œuvre de Jésus par l’Esprit est efficace pour toujours.

Madison N. Pierce est professeure associée de Nouveau Testament au Western Theological Seminary. Elle a notamment publié Divine Discourse in the Epistle to the Hebrews.

Méditez Matthieu 3.1–12.


Comment décririez-vous le message de Jean ? Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Dans la prière, considérez ce que les paroles de Jean soulignent sur la puissance et la mission de Jésus.

Un chemin dans le désert

Méditation de l’Avent pour le 28 Novembre

Christianity Today November 28, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lisez Ésaïe 40.1–5 et Malachie 3.1–4 ; 4.5–6.

On entend une voix crier : « Dégagez un chemin dans le désert pour l’Éternel, nivelez dans la steppe une route pour notre Dieu ! » ÉSAÏE 40.3

Parmi les premiers destinataires d’Ésaïe 40, il y avait les Israélites déportés sur une terre étrangère — exilés et captifs dans l’ancienne Babylone. La ville était située à environ une heure au sud de l’actuelle Bagdad, en Irak, et était considérée comme le centre de la civilisation mésopotamienne, une cité cosmopolite de jardins suspendus dans le désert, célèbre du nom d’Hammurabi et de son code. Mais le peuple de Dieu ne voulait pas rester bloqué là. Il voulait rentrer chez lui, à Jérusalem. Il était pourtant loin, très loin de chez lui, sans espoir de retour.

Dans ce contexte de désespoir, ils firent l’expérience d’une irruption de la grâce de Dieu. « Réconfortez », s’écrie le prophète, usant d’un mot hébreu ayant des connotations de courage et de force. « Reprenez courage, reprenez espoir », disait en quelque sorte son message. « Ce n’est pas la fin. Vous allez voir et vivre quelque chose que vous n’auriez jamais pu imaginer dans ce temps de désert. » Comme leurs ancêtres de jadis qui avaient fait l’expérience d’une provision et d’une délivrance miraculeuses dans le désert égyptien, eux aussi allaient voir Dieu leur tracer un chemin à travers le désert.

En rapprochant Ésaïe 40.1-5 de Malachie 3.1-4 et 4.5-6, nous voyons se dessiner la promesse de Dieu d’envoyer un messager pour préparer les cœurs de son peuple à la délivrance. Ils seraient purifiés comme par le feu afin qu’ils puissent voir Dieu, eux-mêmes et le monde plus clairement. Dans cette libération, ce qui avait été déchiré par l’exil, comme les relations familiales, serait un jour réparé (Ml 4.5-6).

Dieu a tenu parole ; les Israélites ont fini par retourner à Jérusalem. Pourtant, ce retour n’était pas le point final de la prophétie. Des siècles plus tard, un autre prophète, Jean Baptiste, ouvrirait la voie au Dieu fort, notre Seigneur Jésus-Christ, pour sauver son peuple de sa vie d’exil — éloigné de Dieu et des autres à cause du péché. Jean devait adoucir les cœurs pour l’arrivée du Christ.

La prophétie de Malachie doit encore s’accomplir à un autre niveau (3.1-4) : elle pointe vers la seconde venue de Jésus, lorsque nous serons pleinement purifiés — raffinés — lorsque toutes choses seront renouvelées (voir Ap 21.5).

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Les délivrances extraordinaires dans des situations désespérées n’ont pas été reléguées à l’histoire ancienne. Le Dieu tout-puissant accomplit quotidiennement des libérations prodigieuses. Dieu apparaît lorsque tout espoir semble perdu. Nous pouvons nous confier en sa force. Pendant l’Avent, nous nous rappelons que nous pouvons faire confiance à celui qui a été promis, qui est venu à nous en tant que nouveau-né, mais qui tenait toute la puissance et la force de l’univers, et même au-delà, dans ses petites mains !

Êtes-vous dans le désert, soupirant après la délivrance — soupirant après l’intervention de Dieu dans sa puissance ? Nous ne savons peut-être pas comment ou quand la délivrance viendra, mais elle viendra. Dieu vient toujours. Demandez à Dieu de préparer votre cœur à son arrivée et à la délivrance qui l’accompagne inévitablement.

Marlena Graves est professeure de formation spirituelle au Northeastern Seminary. Elle est l’autrice de plusieurs livres, dont The Way Up Is Down.

Contemplez Ésaïe 40.1–5 et Malachie 3.1–4 ; 4.5–6.


Comment voyez-vous la force de Dieu dans ces promesses ? Dans leurs différents niveaux d’accomplissement ? Comment ces passages résonnent-ils avec nos propres désirs et aspirations ?

Le Christ, Seigneur éternel

Méditation de l’Avent pour le 27 Novembre.

Christianity Today November 27, 2022
Stephen Crotts

Semaine 1: Le Dieu fort


Ce nourrisson enveloppé de langes et déposé dans une crèche est le Créateur glorieux et le soutien de toutes choses. Jean Baptiste nous parle de sa force et de sa puissance. Nous entendons l’annonce de son retour promis et de son règne ultime. Jésus est le Dieu fort.

Lisez Ésaïe 9.6–7 ; Colossiens 1.15–20 et Hébreux 1.1–12.

Car un enfant est né pour nous, un fils nous est donné. Et il exercera l’autorité royale ; il sera appelé Merveilleux Conseiller, Dieu fort, Père à jamais et Prince de la paix. ÉSAÏE 9.6

De tous les signes habituels de cette période précédant Noël — lumières suspendues aux maisons, crèches exposées, arbres décorés d’ornements — celui que j’attends le plus est la musique. Les chants de l’Avent et de Noël ramènent à notre mémoire ces événements familiers : la Sainte Famille à la crèche, les anges chantant devant les bergers émerveillés, les rois mages se dirigeant vers la « petite ville » de Bethléem. Ces hymnes et cantiques bien connus nous donnent chaud au cœur.

Cependant, plusieurs de ces chants contiennent des paroles qui rompent avec la familiarité et proclament une réalité théologique étonnante : ce nouveau-né dans la crèche est le Dieu fort.

« Il est né, le divin enfant », répète l’un de nos classiques. Ce Christ qui est né, dit « Les anges dans nos campagnes », est « le Dieu Sauveur ». « Écoutez le chant des anges ! » présente ainsi ce profond paradoxe : « Son palais est une étable. Une crèche est son berceau. Et pourtant c’est l’Admirable. C’est le fils du Dieu très haut ».

« Salut, blanche étoile » résume : « Le fils adorable, lui, le Roi des rois, naît dans une étable, meurt sur une croix ». Ces paroles résonnent avec la vérité qu’affirme Ésaïe 9.6-7 : cet enfant est celui qui a été promis et qui régnera éternellement sur le trône de David, établissant son royaume de justice, d’équité et de paix.

C’est un mystère insondable sur lequel le Nouveau Testament nous invite également à nous pencher. L’auteur de l’épître aux Hébreux proclame que le Fils « est le rayonnement de la gloire de Dieu » et « l’héritier de toutes choses » (1.2-3). Paul déclare que « c’est en lui qu’ont été créées toutes choses dans les cieux comme sur la terre, les visibles, les invisibles » et que « tout subsiste en lui » (Col 1.16-17). Jésus-Christ est souverain sur toutes choses et la plénitude de Dieu demeure en lui.

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Voici celui a été promis, que le peuple de Dieu attendait et dont nous nous apprêtons à célébrer la naissance. C’est le Seigneur devant lequel Dieu a envoyé un messager pour préparer le chemin, prêchant un message de repentance. C’est le Sauveur qui, dans son œuvre d’amour et de rédemption, allait vaincre le pouvoir du péché et de la mort par son sacrifice sur la croix et sa résurrection victorieuse. Et c’est celui dont nous attendons le retour dans l’espérance, confiants dans « le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs [qui] seul est immortel, [dont la] demeure est bâtie au sein de la lumière inaccessible à tous » (1 Tm 6.15-16).

Cette réalité — que l’enfant dans la crèche est le Dieu fort — est bien au-delà de ce que nous pouvons pleinement comprendre. Et pourtant, c’est vrai. Dans l’admiration et l’humilité, nous suivons l’exhortation de « Minuit, chrétiens » : « Peuple, à genoux ». Dans une humble gratitude, nous l’adorons.

Le Roi des Rois naît dans une humble crèche, Puissants du jour, fiers de votre grandeur À votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche, Courbez vos fronts devant le Rédempteur !

Méditez Ésaïe 9.6–7 ; Colossiens 1.15–20 ; et Hébreux 1.1–12.
En option : Lisez également 1 Timothée 6.13–16.


Quelle description de la force et de la puissance de Jésus dans ces passages attire votre attention ? Pourquoi ? Comment cette vérité pourrait-elle façonner votre louange en cette période de l’Avent ?

La simplicité de Joseph nous enseigne la maturité spirituelle

Dieu a confié son Fils unique à un homme qui ne pouvait pas offrir ce que sa culture attendait, mais avait d’autres ressources.

Christianity Today November 25, 2022
Illustration by Matt Chinworth

Pendant la guerre civile au Burundi dans les années 1990, j’ai passé plusieurs mois dans un camp surpeuplé de personnes déplacées à l’intérieur du pays — des gens comme moi qui avaient fui leur maison mais ne pouvaient pas fuir le pays. L’une de mes expériences les plus douloureuses a été de voir la saine masculinité de certains pères brisée par ce changement dans leur vie.

Alors qu’ils subvenaient autrefois aux besoins de leur famille, ils devaient désormais compter sur l’aide alimentaire. Ils étaient privés de leur liberté de mouvement, incapables de faire ce qu’ils avaient fait toute leur vie (agriculture ou commerce). Certains commencèrent à boire beaucoup pour faire face à leur dépression.

Cela m’a fait penser à Joseph, le mari de Marie, qui a également dû fuir et faire face aux frustrations d’une vie sans stabilité. Il aurait pu devenir comme ces hommes. Il aurait pu en vouloir à ses gouvernements locaux et coloniaux pour la façon dont ils l’avaient privé de certaines opportunités et obligé à errer à travers toute la région. Il aurait pu en vouloir à Dieu qui lui avait demandé d’épouser une femme qui, aux yeux de ceux qui l’entouraient, méritait probablement le divorce et non son soutien. Il aurait pu essayer de compenser sa masculinité menacée par un manque de coopération ou par un légalisme dominateur.

Mais ce n’est pas ainsi que les Écritures dépeignent Joseph. Au contraire, l’homme que Dieu a choisi pour prendre soin de son fils accepte la direction inattendue de Dieu à chaque étape délicate, non pas avec ressentiment, mais dans une coopération sans réserve avec Dieu. J’ai pu voir à quel point cela peut être difficile. Comment Joseph a-t-il fait ?

Nous ne savons pas grand-chose sur Joseph. Il est l’un des personnages bibliques dont très peu de choses sont dites. Ni leader politique ni grand prophète, son nom serait resté absent de l’Écriture s’il n’avait pas été le gardien du Messie. Pourtant, sa lignée aurait pu être un sujet de fierté et le fondement d’une aspiration à une place d’honneur. Dans le récit que fait Luc de la visite de l’ange à Marie, Gabriel affirme que Jésus est le descendant promis de David et qu’il recevra le trône de son ancêtre et un royaume qui n’aura pas de fin (Lc 1.31-33). Le fait que Matthieu, auteur juif de l’Évangile et disciple de Jésus, présente Joseph comme descendant de David est significatif (1.20). Cela place Joseph, père adoptif du Messie, au cœur du plan divin pour l’humanité.

Les écrits apocryphes fournissent une image instable, voire colérique, de Joseph. Le Protévangile de Jacques et l’Histoire de Joseph le charpentier affirment tous deux que Joseph était un veuf ayant des enfants d’un précédent mariage. Ces détails sur Joseph viennent étayer l’idée populaire que Marie était une vierge perpétuelle, mais rien dans les Écritures ne permet de penser que Joseph ait eu des enfants auparavant : les récits de la nativité ne mentionnent personne d’autre que Marie voyageant à Bethléem avec Joseph, et seuls Marie et Jésus sont mentionnés lorsqu’il est demandé à Joseph de fuir en Égypte avec eux (Mt 2.13-15).

Il est très probable que le vrai Joseph, non apocryphe, était un jeune homme juif moyen, ayant reçu une certaine éducation religieuse. Les écrits rabbiniques suggèrent que l’âge attendu pour le mariage à l’époque de Joseph était la fin de l’adolescence. Joseph vivait donc probablement avec ses parents ou sa famille lorsque l’ange lui a dit d’épouser Marie. Après la naissance de Jésus, il a encore eu quatre garçons et un nombre inconnu de filles avec Marie (Mt 13.55-56).

La Bible laisse entendre que Joseph était un homme ordinaire issu d’un endroit ordinaire, un homme du village qui était connu par sa profession. Les gens le voyaient comme « le charpentier » (13.55). Ses journées étaient probablement remplies de dur labeur.

Si la culture juive valorisait le travail manuel, la réalité était totalement différente pour les Romains, la puissance coloniale qui régnait sur la Palestine du vivant de Joseph. De leur point de vue, la charpenterie était une profession d’esclave. Joseph était donc loin de faire partie de la haute société.

Une partie de ce statut était peut-être liée à sa naissance. Une autre était peut-être un choix. Joseph vivait à une époque difficile, où les opportunistes pouvaient collaborer avec les Romains et jouir d’une vie matériellement confortable. Il n’a pas pris le chemin de Matthieu, l’ancien collecteur d’impôts. Matthieu, l’auteur de l’Évangile qui en dit le plus sur Joseph, connaissait bien la tentation de la collaboration. Joseph, s’il est différent, ne fait cependant pas de résistance inutile aux Romains. Il se rend ainsi dans la ville de ses ancêtres pour le recensement imposé par les autorités.

Dans son mode de vie simple et terre-à-terre, il était confronté aux pouvoirs en place qui prospéraient sur l’injustice, la violence et la corruption. Penser cette confrontation met en lumière la spiritualité de Joseph, et Dieu se tient clairement à ses côtés.

En effet, Dieu est proche de ceux qui, comme Joseph, sont pauvres et humbles de cœur et qui tremblent à sa parole (Es 66.2). La simplicité, en tant que discipline spirituelle, nous aide à éviter l’attrait du matérialisme et nous permet de nous concentrer sur les choses qui comptent vraiment. Ceux qui pratiquent la simplicité peuvent être riches sans matérialisme et descendre d’une lignée royale sans rivaliser avec Hérode. Pour eux, la justice vaut mieux que la gloire du monde.

Il me semble également clair que si Joseph a pu bien guider sa famille, c’est parce qu’il était ouvert à Dieu et à ses messagers d’une manière qui défie certains légalismes. La spiritualité de Joseph l’avait préparé à l’inattendu.

Dans les cultures fortement patriarcales, les hommes pensent généralement avoir la responsabilité de subvenir aux besoins de leur famille, parfois avec une bonne dose de détachement émotionnel à l’égard de leur femme, et ils s’attendent en principe à ce que leurs propres plans soient ceux de leur famille. Les chefs de famille peuvent être rigides et réticents face à des comportements non conventionnels. Dans ma culture, par exemple, bien que le vent des droits de la personne souffle depuis plus de deux décennies maintenant, la plupart des hommes chrétiens luttent encore pour se débarrasser d’attitudes et de comportements patriarcaux rigides, et certains déforment la Bible pour justifier ces comportements.

La fuite en Égypte par Henry Ossawa TannerWikiMedia Commons
La fuite en Égypte par Henry Ossawa Tanner

Joseph n’était pas ainsi. Cela apparaît très clairement dans son attitude à l’égard de Marie. En tant que juif, Joseph savait ce qui pouvait arriver à une fille qui avait des relations sexuelles avant le mariage (Dt 22.13-21). La grossesse était la preuve la plus convaincante d’une inconduite sexuelle. Légalement, il aurait eu des raisons de dénoncer Mary.

Mais pour Joseph, le péché de Marie ne faisait pas d’elle un paria. Il savait qu’elle méritait amour et protection. La traduction anglaise NIV combine magnifiquement la culture religieuse juive de Joseph et sa spiritualité personnelle dans ce verset : « Comme Joseph, son mari, était fidèle à la loi, mais qu’il ne voulait pas l’exposer à la disgrâce publique, il envisageait de divorcer sans faire de remous » (Mt 1.19).

Joseph n’est pas le mari grincheux et émasculé de la légende de Noël. Avant même de recevoir le message de Dieu concernant Jésus, l’amour manifeste de Joseph pour Marie et son engagement à protéger sa dignité l’emportent sur tout légalisme. Le comportement de Joseph illustre une masculinité authentique et une droiture que la Bible appuie.

La situation, bien sûr, n’est pas celle qu’il avait d’abord imaginée. Dans un rêve, un ange lui révèle que la grossesse de Marie est d’origine divine. Joseph laisse alors de côté ses plans et accepte d’obéir aussi rapidement et simplement que Marie avait accepté d’être enceinte avant le mariage (Mt 1.24 ; Lc 1.38).

Une réponse aussi ouverte à une aventure aussi difficile et risquée aurait été impossible de la part d’un esprit légaliste et spirituellement émoussé. Un homme légaliste aurait pu rapidement rejeter le message de l’ange comme une hallucination apparemment contraire à la loi. La spiritualité de Joseph était telle qu’il était capable d’accorder plus de valeur à la volonté du législateur qu’à la loi, ce qui échappait à de nombreux théologiens et chefs religieux de premier plan (Mt 15.3-9), sans parler des disciples de Jésus.

Lorsque, dans un autre rêve, un ange ordonna à Joseph de fuir en Égypte avec Marie et le bébé, Joseph obéit et s’enfuit (Mt 2.13-14). Pour beaucoup dans la position de Joseph, le commandement aurait semblé insensé. Ils s’attendaient à un Messie puissant et conquérant, pas à un bébé réfugié (Ac 1.6).

Le fait que Joseph ait pu mettre de côté la mentalité commune à cause d’un rêve montre que sa spiritualité était plus profonde que la pensée religieuse dominante de son époque. Il pouvait dire quand Dieu lui avait parlé directement. Ce simple villageois sut coopérer avec Dieu pour préserver la vie du Messie.

Nous voyons souvent la Nativité comme une réconfortante célébration de l’innocence. En Europe et aux États-Unis, Noël est souvent marqué par une recherche de confort. Dans mon pays, c’est une sorte de fête des enfants chez les évangéliques.

Joseph pourrait-il s’intégrer dans ces Noëls modernes ? Certes, Joseph avait l’humilité enfantine que Jésus louera plus tard (Mt 18.4). Sa simplicité et sa droiture sont une forme d’innocence. Mais Joseph a pris soin de Jésus en des temps bien troublés. Peut-être nos Noëls seraient-ils plus savoureux si nous nous souvenions que l’innocence et la réceptivité sont aussi les caractéristiques du père que Dieu a choisi pour guider une famille à travers le danger, et pas seulement celles d’enfants gardés bien au chaud.

Joseph savait sûrement à quel point les dirigeants romains pouvaient être violents. Sur les routes, il a peut-être croisé des crucifiés agonisants qui, comme sa famille, représentaient une menace pour le régime en place.

En raison d’une décision politique d’un empereur situé à des milliers de kilomètres, Jésus est né dans une Bethléem surpeuplée — un casse-tête logistique pour Joseph. Il est possible que le couple ait voyagé avec des parents qui étaient à leurs côtés lors de la naissance de Jésus. Mais il n’est fait mention de personne pour aider Joseph à veiller sur Marie et le bébé. Lorsqu’il n’y avait pas de place pour eux avec les hôtes, Joseph n’a pas eu les moyens de faire mieux (Lc 2.4-7). Plus tard, une autre décision politique et un autre rêve l’ont poussé à fuir en Égypte avec Marie et Jésus. Hérode ne pouvait pas laisser grandir un enfant qui pourrait potentiellement lui disputer le trône, et tenta de l’assassiner.

La fuite en Égypte, par James TissotMusée de Brooklyn
La fuite en Égypte, par James Tissot

La peur, l’angoisse et un sentiment d’impuissance ont dû envahir le cœur tendre de Joseph lorsqu’il a pris conscience de la menace. Quiconque a vécu des violences de masse (comme dans le cas d’une guerre civile) connaît l’agonie que l’on ressent face à la possibilité de perdre des êtres chers et notre incapacité de les protéger.

N’importe qui à la place de Joseph se serait posé des questions existentielles et aurait remis en question sa foi. A-t-il été tenté de s’ôter la vie comme certains le font lorsqu’ils sont confrontés à une situation similaire ? A-t-il pensé à migrer vers un endroit plus sûr et à ne jamais revenir en Palestine ? A-t-il été tenté par la passivité ou le fatalisme ? La combinaison du danger, du chagrin, de l’ennui, du manque de travail significatif, de lourdes responsabilités et d’autres poids encore conduit de nombreux déplacés de force à réagir de ces diverses manières.

C’est la spiritualité de Joseph, magnifiquement entretissée dans les épreuves qu’il rencontre, qui fait de son histoire un récit d’espoir. Il a certainement médité ces paroles de l’ange : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu’à nouvel ordre » (Mt 2.13). Il y avait là un ordre, mais aussi une promesse. Dieu était au contrôle. Un jour, Joseph et sa famille reviendraient. Les dirigeants égoïstes et cruels n’auraient pas eu le dernier mot dans la vie de la famille de Joseph.

Et cependant, Joseph et sa famille se trouvaient dans une situation délicate où il devait s’en remettre à Dieu pour prendre les décisions les plus fondamentales. Un mauvais choix pouvait être fatal. Mais lorsque l’heure du retour arriva, l’ange demanda à Joseph de revenir (Mt 2.19-20).

Encore une fois, Joseph fut divinement guidé pour prendre une décision lourde de dangers. Toute personne qui a été réfugiée le sait. Dans le camp de personnes déplacées où je vivais, certains hommes sont partis pour reprendre leur vie normale avant que la zone ne soit sûre ; leur impatience leur a coûté la vie.

Le monde était toujours le monde, malgré un moment de répit. Dieu recommanda à Joseph de ne pas s’installer en Judée, mais en Galilée. La sécurité complète, le plein soulagement restaient encore hors d’atteinte. Hérode était mort, mais son fils était au pouvoir (v. 21-23). Dieu n’a pas détruit immédiatement tous les méchants, mais il n’a pas non plus permis qu’ils contrecarrent ses plans.

Aujourd’hui, le monde est, à certains égards, meilleur qu’il ne l’était à l’époque de Joseph. Les organisations de défense des droits de l’homme peuvent parler au nom des faibles et contribuer à protéger leur vie. Cependant, l’humanité est toujours déchue et, par conséquent, loin d’être parfaite. Le nombre de personnes déplacées de force dans le monde a atteint son plus haut niveau depuis 40 ans. Les guerres, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les ouragans, les pandémies et les décisions des politiciens peuvent anéantir notre sentiment de sécurité et de stabilité.

Cela dit, nous ne devons jamais oublier que Dieu est à l’œuvre et qu’il est avec nous, même aux heures les plus sombres (Ps 23.4-5). En outre, il a promis de nous instruire sur la voie à suivre (Ps 32.8) comme instruments de sa volonté sur terre.

Tout comme Dieu s’est servi de Joseph, il a l’intention de se servir de nous pour réaliser ses desseins pour notre génération. Mais cela exige de nous le type de spiritualité qui transcende les traditions confessionnelles et les mentalités légalistes. Il nous faut soigneusement éviter les pièges de la chair pour rester sensibles à Dieu qui agit dans notre temps.

Tout comme Dieu ne permettra pas que ces choses nous séparent de lui, nous ne devrions pas permettre que le danger, l’insécurité ou même la mort nous empêchent de coopérer avec lui.

Comment faire cela ? Non pas par des stratégies compliquées, mais avec une foi semblable à celle de Joseph : une foi simple, enfantine, prête à dépendre de Dieu pour les décisions que nous prenons, à faire ce qu’il nous ordonne de faire, et à aller là où il nous conduit sans rechigner, que cela soit confortable ou dangereux.

Acher Niyonizigiye est pasteur à l’International Community Church de Bujumbura, au Burundi, cofondateur de l’association Greenland Alliance et auteur de Be Transformed and Glorify God with your Life.

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Books

Les « non dénominationnels » sont désormais le groupe le plus important des protestants américains

Le dernier recensement américain des religions révèle que les communautés indépendantes se sont multipliées au cours de la dernière décennie.

Christianity Today November 25, 2022
Tyler Milligan / Unsplash

Les « non » sont en tête.

Pas les « non religieux », qui attirent l’attention depuis des années, alors que le nombre d’Américains qui ne s’identifient pas à une tradition religieuse spécifique est passé de 5 % seulement pendant la guerre froide à environ 30 % aujourd’hui. Non, je parle ici des chrétiens « non dénominationnels », des personnes qui se défont de leurs affiliations institutionnelles, se dissocient de la tradition et s’affranchissent des marques ecclésiastiques établies.

Le nombre d’Églises indépendantes a augmenté d’environ 9 000 communautés en l’espace d’une décennie, selon les nouvelles données décennales publiées par le dernier recensement religieux américain. Sans grand bruit, elles ont tranquillement remodelé le paysage religieux.

Il y a maintenant cinq fois plus d’Églises non dénominationnelles que de paroisses de l’Église presbytérienne aux États-Unis. Il y a six fois plus d’Églises non dénominationelles que d’Églises épiscopaliennes. Et il y a 3,4 millions de personnes de plus dans les Églises non dénominationelles que dans les communautés des Baptistes du sud.

Si « non dénominationnel » était une dénomination, ce serait la plus grande dénomination protestante, avec plus de 13 % des pratiquants en Amérique.

« Les deux plus grandes évolutions de la religion aux États-Unis, ce sont les non religieux et les non dénominationnels », déclare Ryan Burge, professeur de sciences politiques à l’Eastern Illinois University et expert en données démographiques religieuses. « Nous sommes dans une période de transition pour les dénominations protestantes. »

Les chrétiens non dénominationnels n’apparaissent pas dans les sondages religieux aux États-Unis, parce que les gens ne considèrent pas « non dénominationnel » comme une identité. Il est plus probable qu’ils se disent simplement « chrétien », ou peut-être « protestant ». Si on leur demande, ils pourront préciser s’ils se considèrent ou non comme évangéliques ou nés de nouveau. Mais peu d’entre eux, voire aucun, se déclareront « non dénominationnel ».

Le US Religion Census (recensement des religions aux États-Unis) permet toutefois d’identifier le nombre croissant de chrétiens non dénominationnels, car il s’agit d’un véritable recensement, dans lequel des équipes dénombrent les communautés et établissent des rapports sur le nombre de personnes fréquentant les différentes Églises. Depuis que le National Council of Churches a lancé le projet en 1952 et que l’Association of Statisticians of American Religious Bodies l’a relancé en 1990, ce décompte décennal est devenu la mesure la plus officielle des groupes religieux dans le pays.

En 2010, ce décompte recensait 35 496 communautés indépendantes sans affiliation dénominationnelle formelle. Le chercheur à la tête du projet, Scott Thumma, déclarait à CT qu’il y en avait certainement plus, mais qu’il s’agissait du comptage le plus précis jamais réalisé jusqu’à présent.

En utilisant la même méthode en 2020, l’équipe du US Religion Census a trouvé 44 319 communautés indépendantes, avec un nombre d’adhérents estimé à 21 millions. Cela fait des chrétiens non dénominationnels le premier ou deuxième plus grand groupe de protestants en Amérique, selon la façon de compter. Les baptistes du Sud ont environ 7 000 Églises de plus, mais 3,4 millions de membres en moins.

Le groupe protestant suivant, les méthodistes unis, ne peut revendiquer qu’environ la moitié du nombre de personnes recensé chez les baptistes du Sud, et la dénomination a perdu un certain nombre de communautés dans une scission depuis que le recensement en avait comptabilisé un total de 30 051 en 2020.

Scott Thumma, l’un des quelques experts et observateurs attentifs qui ont suivi la croissance non dénominationnelle au cours de la dernière décennie, pense que plusieurs facteurs sont à l’origine de ce qu’il décrit comme « un individualisme au niveau communautaire ».

Il s’agit de l’expression d’un « individualisme organisationnel qui va de pair avec l’individualisme personnel », dit-il, qui permet aux Églises de se libérer du poids de certains bagages culturels.

« C’est un avantage en matière d’évangélisation », estime Scott Thumma. « Un visiteur potentiel d’une Église non dénominationnelle n’a pas d’attentes culturelles quant à ce qu’il pourrait trouver à l’intérieur, comme c’est le cas avec une étiquette épiscopalienne, Assemblées de Dieu ou baptiste du Sud. Le visiteur doit faire sa propre expérience du culte. »

Cela peut être particulièrement intéressant pour des évangéliques qui s’inquiètent du fait que le terme évangélique soit devenu un repoussoir.

« Que cela soit dû à des liens avec la rhétorique nationaliste chrétienne ou avec [l’ancien président Donald] Trump et le parti républicain, j’entends partout des gens qui essaient de trouver un terme plus approprié que celui d’évangélique pour se décrire », rapporte Scott Thumma. « Comme si la marque était trop ternie pour pouvoir être remise en valeur. »

La croissance des non dénominationnels a également été soutenue par un écosystème d’éditeurs et d’organisations paraecclésiales qui produisent du contenu religieux non dénominationnel. Historiquement, les dénominations fournissaient aux Églises de la musique, des programmes pour l’école du dimanche et des programmes d’études bibliques. Elles organisaient également des voyages missionnaires et humanitaires. Mais cela a changé, et les communautés sont désormais plus enclines à faire leur propre tour du marché.

Aujourd’hui, même certaines Églises dénominationnelles finissent par être « fonctionnellement non dénominationnelles », déclare Scott Thumma, « faisant défection ou cessant d’entretenir les liens […] et créant leur propre marque locale. »

Cela ne signifie pas pour autant que les dénominations évangéliques disparaissent. Selon ce recensement de 2020, de nombreuses dénominations évangéliques ont connu un léger déclin, mais leur nombre n’a pas chuté.

La Christian and Missionary Alliance (CMA) a perdu environ 200 communautés entre 2010 et 2020. Les Églises du Christ ont perdu environ 700 communautés ; l’Église Foursquare, 400 ; les baptistes libres, 350 ; l’Église de Dieu (Cleveland, Tennessee), 180 ; l’Église wesleyenne, 150 ; Vineyard, environ 50.

L’Église anglicane d’Amérique du Nord, bien que le plus important des nombreux groupes ayant quitté l’Église épiscopalienne, est passée de 913 paroisses à 873.

Les autres dénominations ont progressé, mais pas de manière significative. La Convention baptiste du Sud et les Assemblées de Dieu ont grandi d’environ 500 communautés chacune. L’Église presbytérienne d’Amérique en a ajouté environ 100 ; l’Église du Nazaréen, 100 ; et les Églises évangéliques libres, 250.

Certaines Églises protestantes noires ont également connu une modeste croissance. L’Église de Dieu en Christ a été rejointe par plus de 300 communautés entre 2010 et 2020. L’Église épiscopale méthodiste chrétienne a crû d’environ 150 communautés et les baptistes du plein évangile d’environ 100.

Selon Cliff Grammich, président du comité de l’association des statisticiens chargé du recensement décennal, les données du recensement reflètent le paysage religieux au début de la pandémie de COVID-19. Certaines informations ont pu arriver un peu avant et d’autres après que les organisations religieuses aient commencé à ressentir l’impact de la pandémie. Le rapport de 2020 servira de référence pour les études ultérieures sur les éventuels effets à long terme de la pandémie.

Constater « l’augmentation de l’affiliation ou de la désaffiliation en réponse à la pandémie et à ses conséquences prendra du temps », estime Cliff Grammich.

Comme le recensement compte les communautés, les données montrent également plus clairement les différences régionales que la plupart des sondages religieux. Le catholicisme romain, par exemple, qui s’est développé au moins en partie grâce à l’immigration en provenance d’Amérique latine, s’est déplacé vers le sud et l’ouest. Il existe des communautés au Nevada, en Arizona et en Californie qui revendiquent 6 000 à 10 000 adhérents, bien que ces personnes ne se présentent probablement pas à chaque messe dominicale.

La Floride et le Texas ont tous deux connu une croissance du nombre de personnes se déclarant religieuses, qui semble liée à l’augmentation de leur population. À l’autre bout du pays, l’adhésion religieuse est en baisse dans le Upper-Midwest.

Les données montrent que, dans de nombreux comtés, le nombre de personnes activement religieuses a diminué d’environ 5 % en l’espace d’une décennie.

« Ce qui n’est probablement pas perceptible pour le résident moyen », déclare Ryan Burge. « Pour la plupart des Américains, c’est une stabilité relative. »

Cependant, alors que le nombre de non religieux et de non dénominationnels continue à augmenter, les observateurs pourraient être contraints de revoir certaines des explications courantes des changements d’affiliation religieuse. La notion de « tension culturelle », soutenue par Rodney Stark, par exemple, a été beaucoup utilisée pour expliquer le déclin des Églises protestantes de gauche et le succès numérique des communautés évangéliques. Mais cette thèse, qui a longtemps suscité le scepticisme des experts en la matière, ne correspond pas aux données relatives à la diversité religieuse au niveau des comtés et n’explique pas les récentes fluctuations parmi les évangéliques et les nombreuses communautés chrétiennes qui s’affranchissent de leur identité dénominationnelle.

Quelle que soit l’explication, il est clair que les non dénominationnels sont en croissance, comme les non religieux. Et dans les années à venir, il est probable que de plus en plus d’Églises protestantes laisseront derrière elles les noms de dénomination.

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Car un enfant nous est né

Méditations de l’Avent de Christianity Today.

Christianity Today November 24, 2022
Stephen Crotts

Introduction de l’Avent 2022: Il nous a été promis


Lisez Ésaïe 9.6–7

Pendant l’Avent, nous préparons nos cœurs à célébrer l’arrivée de cet enfant — l’enfant Jésus, couché dans une crèche, entouré d’amour par Marie et Joseph, adoré par les bergers et les rois mages. Mais l’Avent — du mot latin signifiant « arrivée » — nous invite à nous préparer bien au-delà de la sainte nuit de sa naissance.

Tout au long de l’histoire de l’Église, l’Avent a été une saison d’attente. Dans les premiers siècles du christianisme, il s’agissait d’une période de pénitence en préparation de l’Épiphanie — la célébration de la venue de Jésus et de la révélation de son identité, qui était également un jour réservé au baptême des nouveaux croyants. Rapidement, l’Avent a commencé à se concentrer sur la perspective d’une autre manifestation : la seconde venue du Christ. Au cours du Moyen-Âge, les thèmes que nous avons aujourd’hui tendance à associer à l’Avent furent intégrés aux traditions de l’Église, les chrétiens associant la célébration de Noël à leur contemplation du retour de Jésus.

Chacun de ces thèmes historiques s’entremêle dans les lectures traditionnelles de l’Avent, car les promesses et les prophéties de la Bible nous donnent abondamment à voir l’identité et la mission de Jésus. En nous plongeant dans ces vérités, notre adoration de l’enfant dans la crèche est enrichie. Nous nous agenouillons devant celui qui allait manifester son identité par des miracles extraordinaires. Nous nous inclinons devant celui qui, un jour, reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts.

Ésaïe contient certaines des prophéties les plus fascinantes pointant vers Jésus. On y entend parler d’un fils promis qui sera appelé Emmanuel — Dieu avec nous (7.14). On y apprend qu’une lumière se lèvera sur un peuple vivant dans les ténèbres (9.2). Et on y rencontre cette annonce retentissante :

Car un enfant est né pour nous, un fils nous est donné. Et il exercera l’autorité royale ; il sera appelé Merveilleux Conseiller, Dieu fort, Père à jamais et Prince de la paix.
Il étendra sa souveraineté et il instaurera la paix qui durera toujours au trône de David et à tout son royaume. Sa royauté sera solidement fondée sur le droit et sur la justice, dès à présent et pour l’éternité. (Ésaïe 9.6–7)

Les prophéties de l’Écriture concernant cet enfant promis ont souvent plusieurs niveaux de signification et des accomplissements multiples. Elles pointent fréquemment vers un accomplissement à l’époque du prophète, mais orientent également notre regard vers le Messie et sa première venue, et vers le second avènement que nous attendons encore.

Dans ce recueil de méditations proposé par CT, nous explorons ce que l’Écriture nous dit de celui qui nous a été promis, approfondissant ainsi notre foi dans le Sauveur que nous connaissons et aimons. Des réflexions quotidiennes se penchent sur des passages clés qui nous aident à approfondir notre compréhension de qui est Jésus. Chaque semaine est centrée sur un aspect central de son identité telle qu’elle transparaît dans les prophéties d’Ésaïe.

Le Dieu Fort

Les premières lectures traditionnelles de l’Avent peuvent paraître étonnamment en décalage avec nos attentes autour de Noël. Au lieu des guirlandes et des bougies, il est question des horreurs de la fin des temps. Au lieu d’anges joyeux, tout commence par un prophète appelant bruyamment à la repentance. Ces passages nous éloignent d’un état d’esprit un peu trop doucereux pour nous rappeler que Jésus est le Dieu puissant. Le Sauveur dont nous nous apprêtons à célébrer la naissance est le Fils de l’Homme lui-même qui reviendra un jour pour juger les vivants et les morts. Il est celui devant lequel Dieu a envoyé un messager pour préparer le chemin : Jean Baptiste, qui a crié dans le désert, témoignant de la puissance et de la gloire de Jésus. L’enfant dans la crèche est le Dieu fort dont le royaume n’aura pas de fin.

Le Prince De La Paix

De nombreux passages de l’Ancien Testament abordés pendant l’Avent nous invitent à réfléchir à la paix individuelle que nous pouvons connaître avec Dieu et à contempler la paix ultime qu’apportera un jour celui qui nous a été promis. La guerre, la violence et la douleur prendront fin. Les nations et les groupes humains divisés se prosterneront ensemble, comme un seul homme. Mais l’Écriture nous pousse à aller au-delà de notre tendance à une vision sentimentaliste de la paix : la paix qu’apporte le Christ est robuste et complète. Cette paix vient non seulement de l’amour de Jésus, mais aussi de sa puissance, car sa paix est directement liée à sa justice. Sa paix est liée à son juste jugement. Et la paix qu’il apporte a coûté cher.

La Lumière Du Monde

Du début à la fin des Écritures, la lumière est utilisée comme une métaphore pour nous aider à appréhender la présence de Dieu, le salut, la vie de foi et Jésus lui-même. On y lit les promesses d’une lumière qui brillera avec éclat, sans être gênée par les ténèbres. Lorsque Jésus a marché sur la terre, il s’est présenté comme cette lumière promise — la même lumière dont la présence illuminera un jour la cité de Dieu (Ap 21.23). Et, soulignons-le, Jésus n’est pas seulement une lumière pour vous est moi. Il l’est pour le monde entier. Comme les Écritures l’indiquent clairement à maintes reprises, il est celui qui a été promis pour toutes les nations, inaugurant un royaume planétaire et multiethnique.

Emmanuel

En cette dernière semaine de l’Avent, nous nous concentrons sur les événements entourant la Nativité, lorsque l’enfant promis — le Dieu puissant, le Prince de la paix, la Lumière du monde — est entré dans l’humanité en tant que nouveau-né. Voici l’Emmanuel, Dieu avec nous. Voici le Verbe fait chair, habitant parmi nous (Jn 1.14). Les promesses séculaires dont il faisait l’objet résonnent dans l’acclamation des anges, le message des bergers, la louange prophétique d’un homme et d’une femme âgés, et l’adoration joyeuse de non-juifs venus de loin pour s’incliner devant le Roi des rois.

Il Est L’Enfant Promis

En cette période de l’Avent, alors que nous nous préparons à célébrer la naissance de Jésus, puissions-nous contempler en profondeur les promesses de l’Écriture concernant son identité et ce qu’il est venu faire. En nous prosternant devant la crèche, nous nous émerveillons que cet enfant soit le Dieu fort, le Prince de la paix et la Lumière du monde. Il est celui qui est venu mourir. Il est celui qui est ressuscité triomphant, qui est monté au ciel, et qui tiendra sa promesse de revenir dans la gloire. Il fera régner la justice et portera à son aboutissement son royaume de paix. Il est Emmanuel, Dieu avec nous.

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(Re)découvrir l’Avent au-delà de 3 clichés populaires

Réflexions de chrétiens du Brésil, de Colombie, de France et des Philippines autour de ce temps liturgique.

Christianity Today November 24, 2022

Pour les chrétiens habitués à la liturgie, l’Avent est une saison d’attente marquée par la joie et l’espérance.

Mais pour de nombreux évangéliques, cette période pourrait presque passer à la trappe, que ce soit en raison d’une méconnaissance du calendrier liturgique de l’Église ou de la supposition qu’il s’agirait d’une pratique catholique que l’on ne voudrait pas reprendre.

Avent signifie « arrivée » ou « apparition » et provient du mot latin adventus. Chaque année, cette célébration commence quatre dimanches avant Noël et dure jusqu’au 25 décembre. Elle est divisée entre une période qui se concentre sur la seconde venue du Christ et une autre centrée sur sa naissance. (Les chrétiens orthodoxes pratiquent une célébration analogue, le jeûne de la Nativité, du 15 novembre au 24 décembre, avant la fête de la Nativité le 25 décembre.)

L’Avent remonte à la Gaule et l’Espagne des 4e et 5e siècles où il apparaît comme une période destinée à préparer le cœur des croyants à l’Épiphanie (6 janvier), et non à Noël. L’Épiphanie subsiste aujourd’hui comme un jour où est commémorée la visite des Mages (en Occident), ainsi que son baptême dans le Jourdain (en Orient).

Aujourd’hui, les coutumes de l’Avent incluent notamment l’utilisation de méditations et de prières spécifiques à cette période et l’allumage des bougies d’une couronne de l’Avent chaque dimanche, suivant quatre thèmes : l’espoir, l’amour, la joie et la paix. Certaines couronnes comportent également une bougie placée au centre pour symboliser Jésus, la Lumière du monde.

Cependant, dans certaines parties du monde majoritaire et dans les pays où le catholicisme est ou a été la religion dominante, les évangéliques n’observent généralement pas l’Avent.

Les Églises évangéliques françaises ignorent souvent l’Avent en raison d’une « réaction instinctive contre tout ce qui est liturgique, parce que cela rappelle le catholicisme », rapporte Gordon Margery, pasteur baptiste et intervenant à l’Institut biblique de Nogent-sur-Marne, vivant en banlieue de Paris.

Peu « d’Églises évangéliques historiques, pentecôtistes et néo-pentecôtistes » en Amérique latine prennent part à l’Avent, affirme le pasteur colombien Dionisio Orjuela. « Seules des Églises comme les luthériens, les anglicans et les épiscopaliens (ainsi que les catholiques) observent la période de l’Avent. »

Nous avons interrogé des responsables chrétiens du Brésil, de Colombie, de France et des Philippines pour en savoir plus sur la manière dont certains préjugés peuvent trouver une réponse, en particulier dans les contextes à majorité catholique.

Cliché n° 1 : L’Avent est exclusivement une pratique catholique romaine.

« La plupart des protestants d’aujourd’hui n’ont aucune idée de ce qui s’est passé dans l’Église pendant près de mille ans. Pourtant, ils sont sûrs d’une chose : ce qui s’est passé pendant l’ère prémoderne ne vaut pas la peine qu’on s’y attarde et ne peut que corrompre le christianisme », écrivait cette année Matthew Barrett, professeur au Midwestern Baptist Theological Seminary.

D’une manière, le calendrier ecclésial a été considéré comme une invention catholique. Les protestants, qui se méfiaient des innovations et tentaient de revenir aux pratiques de l’Église du Nouveau Testament, s'en sont débarrassés. Les puritains n'ont jamais célébré Noël, et d'autant moins l'Avent.

Les approches évangéliques contemporaines de l’Avent s’inscrivent souvent dans la même veine, beaucoup considérant cette pratique comme un rituel principalement catholique qui n’a que peu ou pas de sens ou de pertinence pour la vie spirituelle.

Mais des évangéliques du monde entier, des Philippines au Brésil, prennent part à l’Avent.

« Ces évangéliques sont issus de dénominations historiques (anglicane, réformée, luthérienne, méthodiste) qui prennent au sérieux le développement historique du culte et tiennent compte des circonstances historiques dans leurs pratiques tout en cherchant à être fidèles à la mise en œuvre des principes bibliques dans la contextualisation du culte », analyse Timoteo Gener, président du FEBIAS College of Bible aux Philippines.

Au Brésil, l’Avent est le temps liturgique le mieux accepté par les évangéliques, estime Daniel Vieira, directeur du projet Lecionário.

À ses yeux, faire l’expérience du calendrier liturgique permet de développer une « vision sacramentelle de la réalité » qui combat le consumérisme religieux et remet l'accent sur la formation spirituelle et le discernement.

C’est pour cela qu’aider les croyants à faire la distinction entre l’Avent et Noël est un besoin vital pour l’Église brésilienne à l’heure actuelle, ajoute-t-il.

« La plus grande difficulté est de mieux comprendre la différence entre l’Avent et Noël et de célébrer l’Avent d’une bonne manière, à l’aide des pratiques chrétiennes traditionnelles et d’un lectionnaire, un outil dont nous faisons la promotion au Brésil. »

Cliché n° 2 : L’Avent n’est pas biblique.

Certains évangéliques considèrent également que l’Avent n’est pas biblique, car il n’est mentionné nulle part dans les Écritures.

Les évangéliques ont souvent tendance à se détacher de l’histoire et de la tradition de l’Église. Beaucoup proviennent de milieux ecclésiastiques qui accordent plus d’importance à des prédications d’actualité et à la piété individuelle qu’à l’idée de suivre un calendrier historique de l’Église pour organiser les cultes ou d’utiliser des prières communautaires préparées.

Mais retrouver une notion de la tradition de l’Église peut nous éclairer sur les raisons pour lesquelles l’Avent est une pratique fondée sur la Bible, dans laquelle les croyants peuvent façonner leur foi selon la parole et la vérité de Dieu.

« Les évangéliques devraient étudier la tradition [de l’Église], car nous ne sommes pas les premiers à chercher des réponses aux questions et aux problèmes difficiles de la théologie. Cependant, nous ne devons pas élever la tradition à un statut d’autorité inattaquable », écrit le théologien baptiste Roger E. Olson.

Le temps de l’Avent reflète la Bible en soulignant la place centrale du Christ et de son œuvre salvatrice, soutient le prêtre épiscopalien Fleming Rutledge.

« L’Avent commence toujours dans l’obscurité. Mais il y a un “mais”, et nous le trouvons révélé dans l’histoire que racontent les Écritures », écrit-il. « C’est le message de l’Avent : dans un monde de profondes ténèbres et de détresse, de péché et de mal omniprésent, nous nous tournons vers la seule vraie lumière — Jésus-Christ, le Fils de Dieu. »

Certains chrétiens peuvent penser que le culte ne devrait être modelé que d’après les textes du Nouveau Testament et non selon son développement historique au cours des siècles, explique Timoteo Gener, le théologien philippin.

Mais la formation de l’année liturgique chrétienne — Avent compris — remonte à la manière dont l’Église primitive a intégré les pratiques culturelles de son époque dans sa vie cultuelle.

« Les pratiques et les fêtes de la synagogue juive ont été reprises et pratiquées par Jésus et ses disciples, et ces pratiques ont été remodelées par les disciples du Christ à la lumière de l’événement christique, ce qui a évolué plus tard vers une forme de culte chrétien historique », dit Timoteo Gener.

Lula Derœux, pasteure baptiste et animatrice biblique à la Ligue pour la lecture de la Bible en France, trouve qu’il y a du sens à célébrer l’Avent même si la Bible ne le mentionne pas explicitement : « Si la Bible ne nous dit pas comment et quand célébrer la naissance du Christ, elle nous encourage à nous en souvenir et à construire notre relation avec Dieu ».

« Notre besoin de célébrer, de préparer nos cœurs languissants et de louer le Seigneur dans l’attente transcende toutes les cultures et tous les âges ».

Cliché n° 3 : L’Avent ne concerne que la naissance de Jésus.

Comme l’Avent précède Noël, le 25 décembre, on suppose souvent qu’il s’agit simplement d’un prélude à la célébration du jour de la naissance du Christ.

Cependant, lorsque les chrétiens ont commencé à célébrer l’Avent, ils anticipaient le retour du Christ, et non sa naissance. La chose a évolué au Moyen Âge, lorsque l’Avent est devenu un moment pour commémorer et célébrer l’incarnation de Jésus. Cependant, l’approche « traditionnelle » de l’Avent a subsisté.

« La spiritualité de l’Avent n’est pas un moment pour méditer sur la naissance du Christ. Selon la tradition, nous ne devrions pas chanter de chants de Noël avant Noël lui-même, car l’Avent n’est pas un temps pour célébrer la naissance de Jésus dans la crèche, mais un temps pour attendre avec impatience la venue du Sauveur » écrivait Robert E. Webber dans Ancient-Future Time.

L’Avent était aussi, à l’origine, une période de jeûne et de réflexion sur soi », écrit Ted Olsen, éditeur exécutif chez CT.

Pour Daniel Vieira, l’Avent est une saison « pénitentielle » qui offre aux croyants un temps de discipline et de repentance intentionnelle.

« Une réflexion approfondie sur la tradition liturgique nous montre que l’Avent incarne une tension entre l’attente des peuples de l’ancienne alliance en vue de la rédemption et l’attente des peuples de la nouvelle alliance en vue de l’accomplissement qui se produira avec la seconde venue du Christ », explique-t-il.

Certains chants et lectures traditionnels de la période de l’Avent reflètent un désir ardent du retour du Christ, explique Gordon Margery.

« Je pense particulièrement à “Oh viens bientôt Emmanuel”. On le chante généralement comme une sorte de plaidoyer pour la naissance du Christ, en se mettant à la place des saints d’Israël qui attendaient sa venue. Mais j’ai l’impression que le chant fait écho à la prière finale de l’Apocalypse. »

« Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22.20) L’attente eschatologique que l’Avent intègre est un élément de cette période qui ne doit pas être négligé.

« Les prophéties de l’Écriture concernant cet enfant promis ont souvent plusieurs niveaux de signification et des accomplissements multiples », écrit Kelli Trujillo, responsable de l’édition papier de CT dans l’introduction de l’édition 2022 du recueil de méditations de l’Avent de Christianity Today.

« Elles pointent fréquemment vers un accomplissement à l’époque du prophète, mais orientent également notre regard vers le Messie et sa première venue, et vers le second avènement que nous attendons encore. »

« Être dans l’Avent, c’est habiter le “déjà et pas encore” du Royaume de Dieu », dit Lula Derœux.

« Cela nous permet de nous souvenir des promesses du Seigneur et de la manière dont il prend soin de nous. La patience, la préparation qu’il a fallu pour donner un Sauveur à l’humanité est à couper le souffle, et être capable non seulement de se souvenir mais aussi de vivre quelque chose de cette période particulière est une bénédiction. »

« Nous pourrions lire tout l’Ancien Testament et y voir un Avent, l’aube d’un nouveau commencement. »

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