Connaître l’avenir ne résout pas nos inquiétudes

Notre véritable réconfort vient de notre confiance en celui qui tient nos lendemains entre ses mains.

Christianity Today July 9, 2024
Illustration de Rick Szuecs / Images sources : Steven Puetzer / Getty / Envato

C’est l’un des versets les plus cités de la Bible : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. »

Faisant écho à l’appel de Jésus à laisser au lendemain les soucis qui sont les siens, Philippiens 4.6 nous indique un antidote à notre inquiétude : la prière.

Si vous êtes dans l’inquiétude, si vous ne voyez pas le chemin à suivre, inclinez-vous dans la prière et demandez de l’aide. Quoi de plus simple ?

Mais les demandes que nous formulons alors sont très liées à notre compréhension de nous-mêmes, de nos inquiétudes et de Dieu. Nos prières dans les moments d’angoisse peuvent en fait conduire à plus d’angoisse si nous ne prêtons pas une attention particulière aux types de requêtes que Paul a en vue dans son exhortation.

Ce que l’avenir nous réserve, les difficultés qui pourraient surgir dans nos relations, nos finances et nos familles, est l’une de nos plus grandes sources d’inquiétude. Si nous pouvions en savoir un peu plus sur ce qui nous attend, n’arriverions-nous pas à apaiser nos craintes et adopter une attitude proactive ? Alors nous pourrions nous détendre et faire confiance à Dieu !

Nous prions donc : « Seigneur, montre-moi ce que je dois faire. Que mes lendemains s’éclairent. »

Nous imaginons que si nous étions au bénéfice de directives divines claires, nous les suivrions sans problème. Mais l’histoire de Moïse face au buisson ardent remet cette idée en question. Moïse reçoit de la bouche de Dieu lui-même l’instruction d’aller en Égypte et de délivrer son peuple. Le résultat ? Une anxiété extrême. Une réticence à avancer. Une crise d’identité. Les paroles claires du Seigneur n’apportent ni confiance ni paix à Moïse.

C’est une chose de dire à Dieu que nous sommes inquiets pour l’avenir. C’en est une autre de lui demander de nous le révéler.

Certains pensent que si Dieu leur montrait un signe certain, ils auraient la paix. Mais l’histoire de Gédéon nous met en garde. Ses demandes que Dieu prouve qu’il fera ce qu’il a déjà promis déshonorent celui à qui il s’adresse. En déposant sa toison, il met le Seigneur son Dieu à l’épreuve. Et ces signes miraculeux accomplis à sa demande ne suscitent ni résolution ni action.

Nous pensons que si nous savions de quoi demain sera fait, nous utiliserions cette information avec sagesse pour faire de bons choix. Mais l’histoire du reniement de Pierre montre que tel n’est pas nécessairement le cas. Jésus lui dit explicitement comment son angoisse le poussera à pécher dans son avenir immédiat. Il ne change pas de cap. La connaissance qu’a Pierre de l’avenir ne sert pas à le corriger, mais le condamne. Cette prescience n’a donné lieu ni à la repentance ni à l’humilité.

C’est une chose de dire à Dieu que nous sommes inquiets pour l’avenir. C’en est une autre de lui demander de nous le révéler. L’un est une confession, l’autre une demande. La confession et la demande sont deux facettes de la prière, mais si la confession de notre péché ou de notre inquiétude est toujours conforme à ce que Dieu veut, tel n’est pas le cas de toutes les requêtes que nous inspire notre anxiété.

Pour ce qui est de demander à Dieu de connaître l’avenir, nous devrions faire preuve de prudence. Cette connaissance fait partie des choses secrètes appartenant à Dieu (Dt 29.29). Ceux qui cherchent à utiliser la prière comme une boule de cristal délaissent leur vocation à marcher par la foi et non par la vue et oublient cette parole de Christ : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jn 20.29)

Dieu a-t-il parfois donné des instructions claires et précises à ses serviteurs ? Oui. La Bible nous a conservé ces récits. Mais elle ne les présente pas comme normatifs. Comme nous l’avons vu, ces révélations n’ont pas non plus nécessairement apporté la paix attendue d’elles.

Hébreux 11 ne dit pas qu’Abel, Hénoch, Abraham, Isaac, Jacob et le reste de cette vaste nuée de témoins ont marché en sachant toujours ce qui leur arriverait ; ils ont marché par la foi. Sans doute leurs inquiétudes étaient-elles nombreuses et leur champ de vision limité. Mais leur Dieu était fidèle. Leur Dieu est fidèle.

Quelles sont donc les demandes que nous devrions présenter à Dieu face à notre anxiété ? Qu’il augmente notre foi (Lc 17.5), qu’il nous apprenne à faire confiance (Ps 71), qu’il nous accorde la sagesse (Jc 1.5), qu’il nous aide à faire captives nos pensées anxieuses (2 Co 10.5), qu’il nous soutienne aujourd’hui encore par le pain quotidien de sa présence (Mt 6.11), qu’il nous rappelle sa fidélité passée envers nous et envers toutes les générations (Ps 119.90).

Ces demandes trouveront leur exaucement dans « la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre » (Ph 4.7). Non pas la paix précaire de savoir ce que l’avenir nous réserve, mais la paix parfaite de se reposer en celui qui, lui, le sait.

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