À notre rencontre au jardin du tombeau

Dimanche de Pâques – Jésus reste avec nous dans notre deuil, à Pâques et au-delà.

Christianity Today March 17, 2024
Double Take, par Cherith Lundin. Huile sur panneau. 24 x 26″ chacun. 2017.

En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c’était lui. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jean 20.14-15)

Lecture proposée : Jean 20.11-18

C’est une tension permanente, une question existentielle que se posent les chrétiens : Comment s’accrocher à la joie alors que ce monde nous pousse vers tant de tristesses ? En tant que croyants, nous fondons notre espérance sur la victoire du Christ sur la mort. Nous nous réjouissons de notre salut — le don de la vie éternelle — mais le chagrin nous enserre constamment dans cette vie.

Je me réveille chaque matin à de nouveaux bienfaits, mais je me heurte aussi jour après jour à de vieilles blessures. Je pourrais vous faire ma litanie de pertes, mais je sais que vous avez aussi les vôtres : un enfant éloigné. Un mariage qui a besoin d’être restauré. Un nouveau diagnostic. Un être cher disparu trop tôt. Une maison qui a brûlé. Un animal décédé. Un amour trahi. Une foule qui vous a heurté.

Lorsque Jésus ressuscité apparaît dans le jardin près du tombeau, encore méconnaissable pour Marie, il lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » (Jean 20.15) Le Christ, même dans ce moment de victoire, laisse de la place à son chagrin. Avec cela, la Résurrection ne rappelle-t-elle pas l’Incarnation ? Il y a là un mystère insondable : le Christ est venu comme un bébé, abandonnant tout pouvoir afin d’accomplir notre rédemption, oui, mais aussi simplement pour manifester sa proximité avec nous.

Jésus, avec la simplicité d’une question, laisse place à la douleur de Marie. Au jardin entourant le tombeau — ce lieu entremêlant verdure et sépulture, deuil et miracle — ce moment de compassion du Christ à l’égard de Marie démontre que nous sommes choisis pour le connaître et pour être connus de lui. Nous ne sommes pas seulement un peuple à secourir ; nous sommes assurément un peuple sauvé et envoyé (Mc 3.13-14), mais aussi un peuple simplement invité à être avec lui.

Le dimanche de Pâques, je me souviens de la première chose que Jésus a faite après sa résurrection. Bien que l’homme-Dieu vienne d’être ressuscité, il continue à s’abaisser et se pencher vers nous. C’est comme cela que Jésus a toujours été. Il est le Verbe fait chair, prenant une forme humaine pour cohabiter et manger avec nous, souffrir et se réjouir avec nous. Tel est notre Seigneur ressuscité, prêtant l’oreille à Marie, prenant le temps de ces retrouvailles au jardin du tombeau. Tel est le Dieu qui se tenait dans le jardin aux côtés de l’humanité au commencement des temps.

Voilà tout le sens de la joie de Marie lorsqu’il prononce son nom et qu’elle reconnaît et retrouve enfin son Rabbouni (Jn 20.16). Là se trouve aussi notre joie. Jésus ressuscité nous apporte le salut, mais il vient aussi lui-même à nous. Sa victoire nous fera passer de la tombe à la gloire, et il est venu pour être avec nous dès à présent, dans le jardin du tombeau de la vie sur terre. Même si le deuil s’immisce sans cesse dans tout ce que nous aimons et vivons, Jésus vient à notre rencontre, à la fois pendant la saison de Pâques et jusque dans l’éternité. Alléluia !

À méditer



En cette période, comment vous accrochez-vous à la joie alors que ce monde vit tant de sujets de tristesse ?

Que diriez-vous si Jésus vous demandait « Pourquoi pleures-tu ? » ?

Rachel Marie Kang est la fondatrice de The Fallow House et l’autrice de deux livres.

Cet article fait partie de Pâques au quotidien, notre série de méditations pour vous accompagner personnellement, en petit groupe ou en famille durant le carême et les fêtes de Pâques 2024.

Pour être informé de nos nouvelles traductions en français, abonnez-vous à notre newsletter et suivez-nous sur Facebook ou Twitter.

Our Latest

Les Nations unies sont un champ de mission

Ce que j’ai appris en représentant mon organisation chrétienne auprès de diplomates de 193 pays.

Dieu m’appelle-t-il à l’anonymat ou à l’influence ?

Je veux écrire pour édifier le corps du Christ, mais la nécessité de se constituer un public m’éloigne de ma communauté locale.

Confessions d’une solitaire

En tant que jeune épouse et mère, je me suis construit exactement la vie dont j’avais rêvé. La seule chose qui manquait, c’était tous les autres.

News

La Proclamation de Séoul a surpris les délégués au congrès de Lausanne. Ses auteurs s’expliquent.

Les responsables du groupe de travail sur la théologie, composé de 33 membres, éclairent leur déclaration en 97 points et 13 000 mots.

Comment implanter des églises en Europe ?

Si certains considèrent l’ambition comme cruciale pour l’évangélisation, d’autres expérimentent des approches plus subtiles pour entrer en contact avec celles et ceux qui ne pensent pas avoir besoin de Dieu.

Jésus aurait-il tenu des propos racistes ?

Certains l’imaginent dans sa conversation avec une femme syro-phénicienne. Mais le contexte montre autre chose.

Parcours de vie : Daniel Bourdanné, de l’étude des mille-pattes à la direction mondiale de l’IFES

L’ancien responsable tchadien du ministère étudiant, décédé le 6 septembre dernier, soutenait particulièrement l’édition chrétienne en Afrique.

Apple PodcastsDown ArrowDown ArrowDown Arrowarrow_left_altLeft ArrowLeft ArrowRight ArrowRight ArrowRight Arrowarrow_up_altUp ArrowUp ArrowAvailable at Amazoncaret-downCloseCloseEmailEmailExpandExpandExternalExternalFacebookfacebook-squareGiftGiftGooglegoogleGoogle KeephamburgerInstagraminstagram-squareLinkLinklinkedin-squareListenListenListenChristianity TodayCT Creative Studio Logologo_orgMegaphoneMenuMenupausePinterestPlayPlayPocketPodcastRSSRSSSaveSaveSaveSearchSearchsearchSpotifyStitcherTelegramTable of ContentsTable of Contentstwitter-squareWhatsAppXYouTubeYouTube