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Entre violences et enlèvements, les chrétiens haïtiens peinent à se réunir en sécurité.

La menace des gangs autour de Port-au-Prince continue de perturber la vie de la population et l’exercice du ministère.

Une patrouille de police dans les rues de Port-au-Prince, Haïti.

Une patrouille de police dans les rues de Port-au-Prince, Haïti.

Christianity Today August 30, 2023
Odelyn Joseph/AP

La version française de cet article a fait l’objet d’une mise à jour.

Le pasteur Samson Doreliens exerce son ministère « au milieu de la violence à Port-au-Prince », où une infirmière américaine et sa fille avaient été enlevées le 27 juillet avant d’être relâchées une quinzaine de jours plus tard.

Les 600 fidèles de l’Église de Côte Plage de la Mission évangélique baptiste du sud d’Haïti (MEBSH) sont déchirés par la violence des gangs qui se sont emparés de la ville, explique le pasteur Doreliens à Baptist Press.

« Certains se rapprochent de Dieu parce qu’ils croient que lui seul peut faire quelque chose pour soulager la douleur. » « D’autres sont découragés, se demandant pourquoi Dieu laisse toutes ces choses se produire dans le pays : violence, catastrophes naturelles, etc. »

Le président de la Florida Baptist Haitian Fellowship, Jackson Voltaire, a participé à l’organisation de la Confraternité Missionnaire Baptiste d’Haïti (CMBH), une convention regroupant des centaines d’Églises réparties dans six régions du pays.

Ceux qui vivent dans l’Ouest du pays, y compris à Port-au-Prince, pratiquent leur culte au prix de risques considérables, mais ceux qui vivent dans les communautés rurales peuvent exercer le ministère plus librement.

« Il y a beaucoup de difficultés dans l’organisation des cultes », rapporte-t-il. « Mais Dieu merci, c’est surtout dans les zones métropolitaines où se trouve Port-au-Prince. Dans cette région, la région occidentale, des centaines d’Églises sont actives, mais, encore une fois, avec beaucoup de difficultés. »

La fréquentation de l’Église des baptistes du Sud de Côte Plage a chuté, car, selon Samson Doreliens, de nombreux membres ont perdu leur emploi ou ne peuvent tout simplement pas se rendre au travail en raison de la violence. Les offrandes du dimanche sont reversées aux pauvres et aux veuves.

Les Églises ont réduit la fréquence des cultes et des études bibliques et ont supprimé des événements en soirée. Le travail de proximité ne se poursuit qu’au risque que les pasteurs soient enlevés ou abattus, dit Jackson Voltaire, mais beaucoup gardent espoir.

« D’après les nombreuses conversations que j’ai eues avec les pasteurs », rapporte-t-il à Baptist Press « et pas seulement avec les pasteurs, je dirais que le peuple haïtien en général est très optimiste. Et si l’on y réfléchit bien, le pays ne peut pas tomber plus bas que là où il est aujourd’hui. »

Outre les plus médiatisés comme celui de l’infirmière du ministère El Roï Haïti, Alix Dorsainvil, et de sa fille, de nombreux enlèvements ont lieu quotidiennement dans la capitale, explique Jackson Voltaire. Les gangs qui contrôlent la ville enlèvent généralement les habitants pour obtenir une rançon, tout en faisant pression sur les familles pour qu’elles gardent le silence.

Alix Dorsainvil, une infirmière qui avait déménagé du New Hampshire pour s’engager dans ce ministère dirigé sur place par son mari, était retenue contre une rançon d’un million de dollars, ont indiqué des habitants de la région à Associated Press.

El Roï Haïti a longuement prié pour la libération de l’infirmière, tandis que le département d’État américain et d’autres instances cherchaient activement à la faire libérer. Sa libération a finalement été annoncée le 9 août. La semaine dernière, Alix Dorsainvil s’adressait à ses ravisseurs dans une vidéo pour leur dire qu’elle ne leur en voulait pas et les appeler à changer de voie : « Mon amour pour vous tous, mon amour pour Haïti n'a ni changé ni disparu. »

Alors qu’Haïti est toujours sous le coup d’une interdiction de voyage du Département d’État américain, Jackson Voltaire estime que de nombreux pasteurs attendent avec impatience le jour où leurs homologues missionnaires baptistes du Sud pourront retourner en Haïti.

« Il y a de l’espoir parce que Dieu est aussi en Haïti. Et je suis sûr qu’il y a des choses que le peuple haïtien lui-même doit faire », dit-il en référence à 2 Chroniques 7.14 : « si mon peuple, celui qui porte mon nom, s’humilie, prie et me cherche et s’il renonce à ses mauvaises voies, je l’écouterai du haut du ciel, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays. »

Il encourage les missionnaires à être patients et à se préparer à retourner en Haïti lorsque la violence s’apaisera.

« En ce qui concerne la CMBH et la Florida Haitian Baptist Fellowship, nous nous organisons de manière à ce que, lorsque Dieu permettra aux missions de reprendre, lorsque la grande famille baptiste du Sud sera prête à revenir en Haïti, elle revienne dans un environnement bien meilleur et plus productif où nous pourrons exercer notre ministère et avoir un impact réel sur cette partie de l’île pour le Seigneur. »

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