J’ai appris à cuisiner avec les outils les plus basiques sous la tutelle de ma belle-mère, héritière d'un art de la cuisine remontant à des générations avant elle. Le bacon était frit dans une poêle en fonte, et retourné avec une fourchette. La croûte de la tarte était façonnée avec un emporte-pièce métallique dans un bol à mélanger. Les biscuits étaient coupés à l’aide d’une boîte vide. Des outils simples, employés fidèlement, donnant toutes sortes de bonnes choses.
Mais à mesure que mon intérêt pour la cuisine grandissait, je suis passée à des outils plus compliqués qui promettaient moins de travail ou de désordre. Ma cuisine débordait d’ustensiles à usage unique et d’appareils de luxe, mais le bacon croustillant, les croûtes de tarte feuilletées et les biscuits chauds de mes premières années ne se sont pas améliorés. Dans de nombreux cas, ils n'étaient plus aussi bons, ou la tâche de localiser et faire fonctionner le bon outil avait émoussé mon intérêt.
Il est possible de compliquer des pratiques simples qui donnent de bons résultats. Cela est vrai pour la cuisine, et il en va de même pour la lecture de nos bibles. L'abondance de commentaires en ligne, de lexiques, de bibles interlinéaires et de bases de données que l'on peut fouiller peut nous faire oublier des outils de base éprouvés qui nous sont bien utiles. Voici cinq « ustensiles » simples qui se sont peut-être perdus dans le tiroir des façons d'entrer dans les Écritures et de les analyser :
Lire le texte plusieurs fois
Nous sous-estimons l’efficacité de la lecture répétée pour nous exercer à suivre le sens d’un texte. Celle-ci nous aide à identifier des idées, des noms, des lieux, des images, des rythmes ou des phrases, et nous commençons ainsi à voir des structures et des modèles émerger. Elle ne cesse jamais d'être utile, car à chaque lecture, de nouveaux trésors surgissent du texte. L’une des meilleures approches de l’étude de la Bible – et une des plus négligées – serait de lire un livre biblique du début à la fin, sans essayer de l’analyser ou de réfléchir à ses applications. Et puis de le relire. Et encore une fois.
Consulter une carte
Lorsque J.R.R. Tolkien a publié sa désormais célèbre trilogie Le Seigneur des Anneaux, il plaça dans les premières pages un outil ingénieusement simple qui permit à ses lecteurs d’entrer dans le récit : une carte de la Terre du Milieu. Il est probable qu’un bon nombre de chrétiens occidentaux modernes en savent plus sur la géographie de la Terre du Milieu que sur la géographie du Moyen-Orient. Les annexes de nos Bibles contiennent également des cartes pour nous faire entrer dans ce décor et nous fournir le contexte de ce que nous lisons. Le fait de savoir que l’eunuque éthiopien d’Actes 8 a effectué un pèlerinage de 2400 km nous permet de mieux mesurer la profondeur de son désir de connaître Yahweh. Cartographier les voyages missionnaires de Paul ou les voyages d’Abram ajoute à notre compréhension de ces histoires et nous aide à mieux les retenir.
Utiliser une chronologie biblique
Quand le Royaume d'Israël a-t-il été divisé ? Quand Ésaïe a-t-il prophétisé ? Quelle est la durée de la période intertestamentaire ? Quand le temple a-t-il été détruit ? Garder à portée de main une chronologie biblique peut nous aider à replacer ce que nous lisons dans le contexte historique approprié. Cela peut aussi nous aider à développer une idée des thèmes qui sont couramment abordés à des époques particulières ou à comprendre pourquoi un thème particulier n’apparaît pas dans une partie spécifique de la Bible. Pourquoi ne pas fabriquer un signet à conserver dans votre Bible pour vous aider à apprendre et à appliquer la chronologie de l’histoire biblique à votre lecture ?
Comparer les traductions
Si une expression ou une phrase est difficile à comprendre, comparez-la dans plusieurs autres traductions. L’accès en ligne à plusieurs traductions rend la comparaison facile et accessible. Vous pouvez aussi ajouter une étape supplémentaire à votre lecture répétée en changeant de traduction pour vos parcours ultérieurs d'un livre.
Vérifier dans un dictionnaire
Un lexique d'hébreu ou de grec n’est pas forcément utile pour qui ne connaît pas ces langues bibliques, mais un simple dictionnaire de français peut rendre bien des services. Lorsque Paul rencontre un proconsul dans Actes 13, un coup d’œil dans un dictionnaire nous permet de savoir qu’un proconsul est un gouverneur romain. Quand nous lisons d’anciennes traductions de 1 Jean 2.2 affirmant que Christ est notre propitiation, un dictionnaire nous précisera qu’il s’agit d’un sacrifice expiatoire. Même la recherche de mots courants comme « inébranlable » ou « juste » peut aider à élargir ou remettre en question notre compréhension de certains passages.
Quand il s’agit de lire la Bible, évitez de trop compliquer la recette. Redécouvrez les compétences de lecture de base et lisez avec une attention renouvelée. Des outils simples, employés fidèlement, font toutes sortes de merveilles.
Jen Wilkin est une épouse, une mère et une enseignante de la Bible. Elle est l’auteure de In His Image and None Like Him.
Traduit par Valérie Marie-Agnès Dörrzapf
Révisé par Léo Lehmann