Droite ou gauche ?

Méditation de l’Avent pour le 30 novembre.

Christianity Today November 30, 2021
Nicole Xu

Le retour du Christ et son règne éternel


Introduction à la première semaine de l’Avent


Cette semaine, nous nous concentrons d’abord sur un autre « avent » : notre ferme espérance du retour du Christ. Nous explorons la description que nous font les Écritures de la puissance du Christ et de son juste jugement, ainsi que de l'avenir glorieux qui nous attend avec Dieu dans la nouvelle création.

Lecture dans Matthieu 25.31-46.

Dans Matthieu 24-25, Jésus parle de son retour et utilise plusieurs paraboles pour décrire ce à quoi « le royaume des cieux » ressemblera (25.1). L’élément qui est peut-être le plus troublant dans son enseignement en Matthieu 25.31-46 est la surprise des deux groupes jugés. Personne ne proteste contre le fait d’être jugé en soi ; après tout, le Fils de l’homme est venu dans la gloire, accompagné d’une immense armée d’êtres célestes, et son trône même est glorieux. Cette entrée confirme et manifeste son autorité à pouvoir juger. Il a le droit d’appeler toutes les nations devant lui, et elles doivent venir.

La surprise ne concerne ni le fait du jugement ni les droits du juge. Qu’ils soient placés à droite ou à gauche, c’est la raison du jugement prononcé que tous questionnent. Les brebis regardent ce roi glorieux et pensent : Nous l’aurions sûrement su si nous l’avions servi. Nous n’aurions pas pu le manquer. Les boucs pensent la même chose, mais à l’inverse. Quand auraient-ils jamais pu dire non à un tel homme ? Impossible d’en trouver trace dans leur mémoire.

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En réponse, le Christ glorieux révèle la clé du mystère : il a toujours été identifié, uni, à ses frères et sœurs. Il y a là plus qu’une simple association : c’est une véritable identification. Qui sont ses frères et sœurs ? Jésus l’a clairement enseigné : « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est mon frère, ma sœur et ma mère » (Matthieu 12.50). Peu importe le rang, l’ethnie, le sexe ou la nationalité d’une personne : si elle est unie au Christ, alors prendre soin d’elle, c’est prendre soin de Jésus lui-même.

Il ne s’agit pas de la justice des œuvres, où chaque personne est récompensée ou punie en fonction de ses actes. Nous assistons à la révélation d’une allégeance ou d’une rébellion envers le Roi Jésus, c’est pour cela qu’il n’y a que deux destinations possibles.

Il serait peut-être plus facile d’obéir au Christ glorieux, parce que nous verrions sa puissance de nos propres yeux. Mais Dieu nous appelle à la foi, pas à la vue. En réalité, à Noël, nous nous rappelons qu’il est venu de manière presque déguisée. Aujourd’hui encore, il s’identifie à son peuple fragile et dépourvu.

Les paroles en l’air ne suffisent donc pas. La véritable confiance en Jésus va au-delà d’une allégeance superficielle envers lui et commande l’obéissance. Le croyons-nous quand il dit que servir des chrétiens humbles et méprisés est une meilleure preuve de notre qualité de disciple que les miracles et les prophéties eux-mêmes (7.21-23) ? Que nous ne pouvons pas avoir le plus grand commandement sans le second, ni le second sans le premier (22:37-40) ? La véritable allégeance de tous sera révélée ; plaçons notre foi en lui.

RACHEL GILSON fait partie de l'équipe de direction de Cru pour le développement théologique et la culture. Elle est l’autrice de Born Again This Way : Coming Out, Coming to Faith, and What Comes Next.

Méditez sur Matthieu 25.31-46.


(Option : lisez aussi 7.21-23 et 22.37-40.)


Comment ces vérités sur le retour et le jugement du Christ façonnent-elles votre compréhension de ce que signifie le connaître et le suivre ? Comment l’idée d’une véritable allégeance envers Jésus vous met-elle au défi dans votre vie quotidienne de disciple ?

Traduit par Valérie Dörrzapf Révisé par Léo Lehmann

Veillez et priez

Méditation de l’Avent pour le 29 novembre

Christianity Today November 29, 2021
Nicole Xu

Le retour du Christ et son règne éternel


Introduction à la première semaine de l’Avent


Cette semaine, nous nous concentrons d’abord sur un autre « avent » : notre ferme espérance du retour du Christ. Nous explorons la description que nous font les Écritures de la puissance du Christ et de son juste jugement, ainsi que de l'avenir glorieux qui nous attend avec Dieu dans la nouvelle création.

Lecture dans Luc 21.25-36.

Le deuxième avènement de Jésus ne sera en aucun cas discret. La création toute entière, des cieux jusqu’aux mers déchaînées, tressaillira ; tous les peuples du monde le verront et désespéreront. Il n’y aura littéralement nulle part où se cacher, nulle part où se mettre à l’abri de celui qui viendra enfin rendre justice. Nulle part, sauf justement en celui qui revient pour juger les vivants et les morts. Alors que les nations seront dans l’angoisse, il est dit aux disciples de Jésus de ne pas se cacher mais de se tenir debout et de relever la tête. De par le fait qu’ils se sont réfugiés dans le Christ qui trône dans les cieux, ils n’auront rien à craindre lorsqu’il reviendra sur terre.

Jésus voulait que ses disciples comprennent que cet événement surviendrait assurément et rapidement. L’identité de « cette génération » a suscité bien des débats (Luc 21.32). Peut-être l’expression fait-elle référence aux auditeurs immédiats de Jésus, pour qui la chute de Jérusalem constituerait un signe et un modèle de la fin à venir. Peut-être s’agit-il de la génération qui verra les signes de l’avènement, ce qui signifie que le retour du Christ suivra de peu ces premiers rameaux métaphoriques. Quoi qu’il en soit, Jésus promet que l’événement est plus concret que le monde naturel lui-même.

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Que doivent faire ses disciples pendant ce temps, dans l’attente ? Ceux d’entre nous issus de certaines Églises s’attendent peut-être à être appelés à évangéliser et à former des disciples, parce que les peuples de la terre doivent être informées de cette calamité à venir. Et oui, nous nous devons de le faire. Ceux d’entre nous provenant d’autres milieux religieux pourraient s’attendre à être appelés à pratiquer la justice parce que nous avons à aimer ce que Dieu aime et à haïr ce qu’il hait. Et oui, nous nous devons de le faire.

Cependant, à ce moment précis de Luc 21, Jésus appelle ses disciples à être prudents, à veiller. La soudaineté et la violence de la fin sont à l’image d’un piège à ressort. Qui serait assez prétentieux pour penser y échapper ? La tentation mondaine des fêtes débridées ou les appréhensions excessives auxquelles nous succombons ne sont que deux témoignages de la manière dont le cœur humain peut souffrir de lourdeurs. Et ce qui est lourd, porteur de pesants fardeaux, ne pourra s’écarter assez rapidement pour parer le coup.

Ni les divertissements ni les soucis ne nous offrent de solution. L’évasion ne fait pas disparaître la réalité ; l’inquiétude ne nous prépare pas vraiment. Jésus nous appelle plutôt à veiller et prier. À prêter attention, en nous en remettant entièrement au Dieu qui vient vraiment. Jésus veut que ses disciples puissent se tenir devant lui à ce moment-là ; il répondra à cette prière.

RACHEL GILSON fait partie de l'équipe de direction de Cru pour le développement théologique et la culture. Elle est l’autrice de Born Again This Way : Coming Out, Coming to Faith, and What Comes Next.

Méditez Luc 21.25-36.


Quelles émotions ou réactions ce passage suscite-t-il en vous ? En quoi cela vous convainc-il ou vous inspire-t-il ? Que souligne-t-il à propos de Jésus et de l’Évangile ? Invitez Jésus à vous aider à obéir à son appel à veiller et à prier.

Traduit par Valérie Dörrzapf Révisé par Léo Lehmann

La fin

Méditation de l’Avent pour le 28 novembre

Christianity Today November 28, 2021
Nicole Xu

Le retour du Christ et son règne éternel


Introduction à la première semaine de l’Avent


Cette semaine, nous nous concentrons d’abord sur un autre « avent » : notre ferme espérance du retour du Christ. Nous explorons la description que nous font les Écritures de la puissance du Christ et de son juste jugement, ainsi que de l'avenir glorieux qui nous attend avec Dieu dans la nouvelle création.

Lecture dans Tite 2.11-14 et Apocalypse 1.7-8.

Nous commençons par la fin. Pas par la crèche. Pas par les rois mages offrant leurs cadeaux et leur adoration ou les bergers émerveillés et pleins de joie. Ni par la visite de Marie à Élisabeth ou le rêve angélique de Joseph. Nous ne commençons pas par le premier avènement du Christ, mais par le second.

Comme un livre d’histoire dont tous les chapitres seraient dans le désordre, le temps de l’Avent — et toute l’année liturgique chrétienne — commence traditionnellement par la fin.

Ce n’est pas une fin paisible, agréable, du style « ils vécurent heureux pour toujours ». C’est beau et effrayant, impressionnant et terrifiant. C’est une fin qui s’étend bien au-delà des limites de notre compréhension humaine : il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son royaume n’aura pas de fin.

L’Avent commence par ce qui doit encore advenir : la puissance et la gloire du Christ, son juste jugement, sa victoire ultime et son règne éternel. Cela nous sort de la sentimentalité de Noël et nous invite à entrer dans la grande histoire du cosmos, bien plus grande et plus vaste, dans laquelle le Dieu incarné, déposé dans une crèche et allé jusqu’à la croix, siégera un jour sur le trône, alors que tout genou fléchira et que toute langue confessera qu’il est Seigneur (Philippiens 2.6-11).

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Comme Ésaïe face à sa vision de la sainteté de Dieu, la seule réponse naturelle qui nous vient à l’esprit lorsque nous contemplons la merveille et la gloire de la seconde venue du Christ est de dire : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car j’ai les lèvres impures » (Ésaïe 6.1-5). Lorsque nous contemplons la sainteté et la puissance de Christ, nous sommes amenés à nous agenouiller dans la repentance et l’humilité. Et comme Thomas lors de sa rencontre avec le Christ ressuscité, nous proclamons nous aussi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20.28).

La perspective du second avènement implique clairement que suivre Jésus signifie tout abandonner à sa Seigneurie dans l’obéissance et l’adoration. Nous répondons au retour promis par le Christ — notre « bienheureuse espérance » — par un désir et une aspiration qui façonnent nos vies ici et maintenant, en disant « non » aux tentations du péché et en vivant comme des personnes « désireuses de faire ce qui est bon » (Tite 2:11-14).

En commençant par la fin, le temps de l’Avent nous surprend exactement de la bonne manière : il nous fait quitter notre christianisme confortable et notre vie de disciple routinière pour nous entraîner vers une repentance, une ferveur et une espérance plus profondes. Lorsque nous commençons par cette vision eschatologique, nous pouvons alors nous approcher de la crèche avec la bonne attitude, car nous savons que là, enveloppé dans ses langes, se trouve le Sauveur dont le retour glorieux est en effet notre bienheureuse espérance, « Jésus, Christ, notre grand Dieu et Sauveur ».

Relisez Tite 2.11-14 et Apocalypse 1.7-8.


(Option : méditez aussi Philippiens 2.6-11.)


Comment le retour futur du Christ façonne-t-il votre vie ici et maintenant ? Lorsque vous méditez le retour, le jugement et le règne de Christ, quelle réaction
cela suscite-t-il en vous ?

Quelques suggestions pour méditer en famille

Avec des adolescents ou préadolescents, vous pourriez lire et discuter ensemble les textes bibliques et les méditations chaque soir. Avec des enfants plus jeunes, vous pouvez vous concentrer sur les passages de l’Écriture et les pistes de réflexion proposées avec chaque méditation.

Vous pourriez commencer ce temps de l’Avent par une discussion en famille sur cette question : « Qu’est-ce que l’Évangile ? » Avec l’introduction ci-dessus, partagez le fait que vous allez chercher ensemble comment les thèmes et les lectures bibliques de l’Avent mettent en valeur des aspects essentiels de la Bonne Nouvelle. Ensuite, tout au long de l’Avent, utilisez des papiers autocollants de différentes couleurs pour créer ensemble un grand « vitrail » sur une porte vitrée ou une grande fenêtre de votre maison. Chaque soir, notez des idées clés de l’Évangile ou d’autres réponses à vos lectures et ajoutez-les sur la vitre.

Une autre idée serait d’imprimer les paroles d’un cantique de Noël traditionnel tel que « Écoutez le chant des anges », « Écoutez un saint cantique » ou encore « Ô peuple fidèle » et de prendre le temps, chaque semaine, de discuter des passages du cantique qui sont liées aux idées centrales de l’Évangile et des lectures quotidiennes de l’Avent. Pourquoi ne pas chanter ce chant ensemble tout au long de l’Avent et à Noël ?

Quelques suggestions pour un groupe de partage ou d’étude biblique

Pour utiliser cette ressource avec votre groupe d’étude biblique, encouragez les membres à lire les passages bibliques quotidiens, les méditations et les questions de réflexion, tout en prenant des notes par rapport à ce qu’ils lisent et méditent. Lorsque vous vous réunissez, sélectionnez trois à six passages bibliques de la semaine et quelques questions de réflexion pour guider votre discussion. Pour chaque semaine, vous pouvez également utiliser l’une des activités qui vous sera proposée.

Kelli B. Trujillo, coordinatrice du projet.

Traduit par Valérie Dörrzapf Révisé par Léo Lehmann

Méditations de l’Avent 2021 proposées par Christianity Today

Toutes nos méditations de l’Avent rassemblées au même endroit.

Christianity Today November 23, 2021
Nicole Xu

Vous trouverez ici tous nos articles publiés pour la période de l’Avent, offerts pour vous accompagner dans cette saison.

Le retour du Christ et son règne éternel

Péché et repentance

Sacrifice et salut

Incarnation et Nativité

l’Épiphanie

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L’Évangile de l’Avent

Bienvenue à vous pour notre série de méditations de l’Avent ! Quatre semaines pour explorer les grands thèmes de l’Évangile qui jalonnent la célébration de l’Avent.

Christianity Today November 21, 2021
Nicole Xu

« Je vous annonce une bonne nouvelle… » (Luc 2.10) C’est par ces paroles que l’ange introduit une proclamation stupéfiante : Le Sauveur, le Messie promis, le Seigneur, était né ! (Luc 2.10) Lorsque nous pensons à l’Évangile — à la Bonne Nouvelle — nous pensons à juste titre à la mort et à la résurrection de Jésus. Nous pensons à notre péché, au sacrifice de Jésus, au salut et à la vie éternelle que le Christ nous offre. En ce sens, il est tout à fait naturel de considérer Pâques comme la fête de l’Évangile : nous y commémorons les événements centraux qui ont rendu possible notre rédemption.

Mais avec cette série de méditations, nous vous invitons à réfléchir à ce que la saison de l’Avent peut nous apprendre sur la Bonne Nouvelle. De nombreux principes fondamentaux de l’Évangile résonnent puissamment dans les lectures et les thèmes traditionnels de cette période. Pendant l’Avent, nous réfléchissons au mystère de l’Incarnation, à la destinée du Christ en tant que Messie tant attendu, à notre péché et à notre besoin de repentance, aux promesses de salut et de justice de Dieu, et à notre ferme espérance du retour du Christ et de l’avènement de son royaume éternel. Nous nous préparons à célébrer le « Roi nouveau-né », « né pour que l’homme puisse ne plus mourir », comme le dit la version anglaise de « Écoutez le chant des anges », écrite par Charles Wesley. Tout au long de l’Avent, il nous est aussi rappelé que l’Évangile n’est pas seulement pour nous, mais qu’il est un message de « grande joie pour tout le peuple » (Luc 2.10) : cette Bonne Nouvelle doit être partagée.

En lisant la Parole de Dieu et en la méditant chaque jour pendant ces quatre semaines de l’Avent, notre espoir est que vous soyez renouvelé dans ces vérités fondamentales de l’Évangile et que, comme les bergers qui rencontrèrent l’enfant Jésus, vous glorifiiez et louiez Dieu pour tout ce que vous entendrez et verrez (v. 20).

En pratique

Pendant toute la période de l’Avent, nous publierons chaque vendredi une série de méditations pour la semaine suivante sur notre page en français. La première de ces méditations comportera également quelques suggestions pour méditer durant la semaine en groupe ou en famille.

Si vous ne l’avez pas encore fait, vous pouvez vous inscrire à notre lettre d’information en français pour recevoir chaque vendredi un récapitulatif de la semaine à venir avec les liens vers toutes les méditations.

Kelli B. Trujillo, coordinatrice du projet.

10 pays où les chrétiens persécutés ont besoin de vos prières

Une ressource pour la Journée internationale de prière pour l’Église persécutée.

La Journée internationale de prière pour l'Église persécutée (IDOP)

La Journée internationale de prière pour l'Église persécutée (IDOP)

Christianity Today November 6, 2021
Mallory Rentsch / Christianity Today

« Heureux les persécutés ». Pourtant, ils ont besoin de nos prières.

« La Bible nous dit que nous devons prier pour ceux qui sont maltraités comme si nous étions nous-mêmes maltraités (Héb. 13:3) et que si un membre du corps souffre, nous souffrons tous (1 Cor. 12:26) » dit l’Alliance évangélique mondiale (AEM).

Depuis plus de deux décennies, l’AEM organise la Journée internationale de prière pour l’Église persécutée (IDOP). Chaque année, la Journée internationale de prière pour l’Église persécutée est célébrée le premier ou le deuxième dimanche de novembre.

Ce document a été élaboré par l’AEM « pour vous aider à prier de manière éclairée pour nos frères et sœurs en Christ qui souffrent de persécution pour leur foi dans différentes parties du monde » :

https://datawrapper.dwcdn.net/olG0M

10 PAYS EN QUESTION

Inde:

L’un des pays les plus peuplés du monde, l’Inde abrite plus de 65 millions de chrétiens. Le nationalisme hindou est le principal moteur de la persécution des chrétiens dans le pays. Dans de nombreux États, la conversion est un délit punissable. En outre, les personnes qui se convertissent au christianisme subissent des pressions de la part de leur famille pour qu’elles abjurent leur foi. Les dirigeants chrétiens et les églises ont continué à faire l’objet d’attaques violentes et d’intimidations de la part de groupes extrémistes hindous, qui les considèrent comme des adeptes d’une foi étrangère. Les femmes chrétiennes dalits, en particulier, sont extrêmement vulnérables aux persécutions en raison de leur sexe et de leur statut social.

Nigeria:

Près de 50 % des 200 millions d’habitants du Nigeria sont des chrétiens. Le principal moteur de la persécution dans le pays est l’extrémisme islamique. Les communautés chrétiennes sont confrontées à de violentes attaques de la part de groupes extrémistes islamiques tels que Boko Haram et les Fulanis, en particulier dans les régions du nord et de la Middle Belt du pays. Selon Portes Ouvertes, le nombre de chrétiens tués au Nigeria est plus élevé que dans tout autre pays. Les jeunes filles chrétiennes, en particulier, sont menacées d’enlèvement et de mariage forcé.

Népal:

Jusqu’en 1990, le Népal était le seul royaume hindou au monde. Le principal moteur de la persécution dans le pays est l’extrémisme hindou. Les chrétiens convertis à l’hindouisme sont persécutés par leur famille et leur famille élargie. Selon la loi, la conversion est interdite au Népal. Les dirigeants chrétiens sont souvent harcelés et détenus par les autorités pour avoir pratiqué l’évangélisation. De même, les organisations et ministères chrétiens sont confrontés à des difficultés lorsqu’ils cherchent à obtenir une reconnaissance légale et un enregistrement auprès du gouvernement.

Somalie:

La majorité des 16 millions d’habitants de la Somalie sont musulmans. Cependant, le nombre exact de chrétiens est inconnu. En Somalie, la religion d’État est l’islam. Aussi, les chrétiens éprouvent d’immenses difficultés à révéler leur identité en public. Les convertis, quant à eux, subissent d’intenses pressions de la part de leur famille et de leur famille élargie qui les obligent à abjurer leur foi. En outre, les chrétiens sont également confrontés à de violentes attaques de la part de groupes extrémistes tels que le groupe al-Shabaab.

Birmanie:

Birmanie (Myanmar) abrite plus de quatre millions de chrétiens. Le nationalisme bouddhiste est le principal moteur de la persécution dans le pays. Dans les États en proie à des conflits et comptant une importante population chrétienne, les églises sont confrontées à des restrictions et à des discriminations de la part des autorités et à des attaques de la part des militaires. En outre, les convertis chrétiens se heurtent à l’opposition de leur famille qui les oblige à abjurer leur foi. En outre, la loi réglemente la conversion religieuse et impose un processus d’approbation étendu.

Afghanistan:

Les chrétiens sont confrontés à une persécution intense en Afghanistan. Par exemple, l’apostasie est un crime puni de mort dans le pays en vertu de la loi islamique. Les chrétiens ne révèlent donc pas leur foi en public. En outre, il n’y a pas de place pour une quelconque forme d’expression chrétienne dans le pays, car des groupes tels que les talibans maintiennent une approche dure de l’islam.

Pakistan:

Sur les 200 millions d’habitants que compte le Pakistan, environ quatre millions s’identifient comme chrétiens. Plus de 95 % de la population du pays est musulmane. L’extrémisme islamique est la principale source de persécution dans le pays. Les personnes qui se convertissent à l’islam sont particulièrement menacées de persécution. Les jeunes filles chrétiennes sont également exposées au risque d’enlèvement et de mariage forcé. En outre, les lois pakistanaises sur le blasphème ont été un outil d’oppression aux mains d’extrémistes qui les ont utilisées pour cibler les chrétiens. En outre, les églises sont menacées d’attaques et les chrétiens sont victimes de discrimination dans la société, notamment en matière d’emploi.

Algérie:

Moins d’un pour cent de la population algérienne s’identifie comme chrétienne. Le principal moteur de la persécution dans le pays est l’extrémisme islamique. Les personnes qui se convertissent à l’islam courent un risque plus élevé de persécution, notamment de la part de leur famille, de leur famille élargie et de la communauté. Dans le passé, les autorités de l’État ont également fermé par la force de nombreuses églises. En outre, le système juridique comprend des lois qui réglementent le culte non musulman et des dispositions légales qui interdisent tout ce qui pourrait « ébranler la foi d’un musulman » ou qui pourrait être utilisé comme « moyen de séduction visant à convertir un musulman à une autre religion ».

Iran:

Il y a environ 800 000 chrétiens en Iran. Cela représente moins d’un pour cent de la population totale. Les chrétiens convertis courent un risque très élevé de persécution de la part de leur famille et de leur communauté. Les autorités font régulièrement des descentes dans les églises clandestines et arrêtent leurs dirigeants. Des dizaines de responsables chrétiens continuent d’être emprisonnés en raison de leur foi. Le gouvernement considère souvent le christianisme comme une menace pour la domination islamique dans le pays.

Érythrée:

Plus de 60 % de la population érythréenne s’identifie comme chrétienne. Cependant, les chrétiens évangéliques ou ceux qui appartiennent à des églises non traditionnelles sont durement persécutés par l’État. De nombreux chrétiens arrêtés dans le pays sont détenus dans des conditions inhumaines. En outre, les chrétiens convertis sont victimes de harcèlement et de pressions intenses de la part de leur famille pour qu’ils abjurent leur foi. Les chefs d’église se plaignent également que les autorités surveillent de près leurs activités, effectuent des descentes dans les églises et saisissent du matériel chrétien.

Les lectures teintées de ténèbres et pleines de vérité que nous devons à nos enfants

Les histoires nous permettent de parler de la réalité du mal, et du Dieu qui le surmonte.

Christianity Today November 1, 2021
Tima Miroshnichenko / Pexels

Dans le monde chrétien, les histoires laissant la place à une part de ténèbres, en particulier pour les enfants, suscitent souvent bien des froncements de sourcils. Le contenu de certains livres ou films est scrupuleusement analysé. Des mères inspectent et signalent chaque parcelle d’ombre comme si elles avaient découvert une malicieuse hormone de croissance dans un beignet de poulet.

En tant qu’auteur de romans pour enfants, je suis souvent interrogé sur le choix de mes ingrédients. Un garçon découvre et ouvre des dizaines de petites portes magiques. Tout devrait bien se passer, non ? Pourquoi faudrait-il que ce soit dangereux ? Pourquoi inclure la solitude, l’absence du père et un ennemi terrifiant ?

Deux enfants délaissés, vivant dans un motel en bord de route, sont emmenés à Ashtown, un endroit où bon nombre des secrets les plus fous de ce monde ont été gardés pendant des siècles. Cela pourrait faire une super soirée pyjama. Alors, pourquoi inclure la douleur ? Pourquoi les enfants doivent-ils faire face à des difficultés ? Pourquoi les méchants doivent-ils être si méchants ? Cela ne vaudrait-il pas mieux pour tout le monde si le mal n’était qu’un plaisantin ? Quelque chose de léger ? Plutôt de l’ordre de la rivalité entre étudiants que d’une question de salut ou de damnation ?

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Ce n’est pas comme cela que je vois les choses…

Réfléchissez à ceci : les choix artistiques de Dieu devraient diriger les nôtres. Plus que tout autre type d’artiste, les artistes chrétiens devraient être des passionnés de vérité, et avoir à cœur de la transmettre. Plus que tout autre consommateur, les lecteurs chrétiens — et les parents de jeunes lecteurs — devraient être des chercheurs de vérité.

Je comprendrais que des non-croyants abreuvent leurs enfants de récits gais et sans accrocs, pleins d’un enthousiasme trompeur. Leurs enfants finiront par grandir et réaliser à quel point la réalité est terrible, écrasante et dénuée de sens. Autant donc les emmailloter dans des illusions du type Père Noël tant qu’ils sont encore assez naïfs pour y croire. Mais un parent chrétien devrait toujours chercher à servir la vérité. La question qui reste est celle du dosage.

Protégez vos enfants. Oui. Absolument. Mais utilisez un abri de pique-nique, pas un bunker obscur ou des lunettes de réalité virtuelle qui changent les nuages en barbe à papa. Dans la sécurité qu’ils ont auprès de vous, régalez-vous ensemble de fiction. Riez avec eux à travers de terribles aventures bouillonnantes de la réalité du monde. Ils devraient sentir le vent et craindre la foudre, contempler des insensés et des héros, tout en restant protégés.

Les artistes chrétiens devraient offrir des temps de sabbat, pas des échappatoires. Nous devrions proposer des espaces de repos et d’inspiration qui nourrissent, alimentent et permettent aux lecteurs de s’engager plus profondément dans la réalité en tant qu’hommes et femmes de foi. Qui leur permettent de sortir du refuge le moment venu.

Dans votre abri de pique-nique, prévoyez des histoires qui bénissent les humbles et brisent les orgueilleux. Des histoires qui utilisent les épreuves pour purifier les personnages de leurs travers. Des histoires qui honorent ce qui est honorable et condamnent ce qui est condamnable.

L’enfance est un temps pour connaître la vérité, et l’âge adulte est un temps pour une compréhension plus profonde de cette même chose. Pour semer le courage, nous devons montrer la peur. Pour parler du triomphe, nous devons construire des ennemis. Pour dire la vérité sur ce que signifie agir de manière héroïque, nous devons développer une fiction pleine de dangers.

G. K. Chesterton disait : « Si les personnages ne sont pas mauvais, c’est le livre qui l’est ». Nous devons raconter des histoires à la manière de Dieu, des histoires dans lesquelles une sœur doit faire flotter son petit frère sur une rivière avec rien d’autre qu’un panier entre lui et les crocodiles. Des histoires dans lesquelles un roi agit en lâche tandis qu’un berger s’avance pour faire face au géant. Des histoires avec des serpents brûlants, des Léviathans et des sermons au milieu de la tempête. Des histoires dans lesquelles des meurtriers sont aveuglés sur leur âne et deviennent des héros. Des histoires de fosses aux lions, de fournaises ardentes et de prophètes solitaires se moquant des rois, des prêtres et des démons. Des histoires avec des têtes sur des plateaux. Des histoires de courage, de croix et de rédemption. Des histoires de résurrections.

Et les résurrections nécessitent des morts.

Nous ne rendons service à personne lorsque nous prétendons chasser les ténèbres de ce monde. Nous ne faisons que neutraliser le besoin de grâce. Et nous occultons le triomphe glorieux qui doit se produire après l’obscurité. Oui, le mal doit être modéré et parfois atténué dans l’art pour les enfants (et les adultes). À un certain degré, la connaissance du mal peut nuire au lecteur ou au spectateur.

Mais la relation entre le bien et le mal dans nos histoires devrait refléter la relation entre le bien et le mal dans les histoires de Dieu. Cette relation devrait présenter une vision du monde cohérente entre les œuvres destinées aux enfants de huit ans et celles destinées à ceux qui en ont quatre-vingts. Notre objectif est de promouvoir et de consommer la vérité, d’en être nourris, fortifiés, et de nous lever de nos sabbats narratifs prêts à vivre des vies plus dures, prêts à aimer et à rire plus profondément. De telles histoires nous préparent à nous engager dans le glorieux fracas qui nous mène tous vers notre propre tombe, et au-delà.

Jeunes et vieux, nos histoires devraient nous nourrir pour ce voyage.

Traduit par Teodora Haiducu

Révisé par Léo Lehmann

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Books

Il faut tout un village pour échapper à un leader toxique

La notion de « déni de la trahison » peut nous aider à réagir aux abus dans les Églises et ministères chrétiens.

Christianity Today October 26, 2021
Illustration by Rick Szuecs / Source images: Dziana Hasanbekava / Pexels / Valerie Gionet / Priscilla du Preez / Unsplash

Un récent article à propos de Ravi Zacharias International Ministries (RZIM) retrace comment une proche collaboratrice de Ravi Zacharias, Ruth Malhotra, a pris conscience que les apparences de l’apologète et de son ministère étaient trompeuses. Le reportage évoque des questions que beaucoup se sont sans doute posées à propos d’elle et d’autres : Comment ont-ils pu ne pas voir les choses plus tôt ? Pourquoi ne sont-ils pas partis plus tôt ?

Ces questions ne sont pas déraisonnables. À l’écoute du podcast The Rise and Fall of Mars Hill produit par CT, à propos de la croissance fulgurante puis de la chute de l’Église fondée par Mark Driscoll, nous serions aussi tentés d’interroger ceux qui ont quitté cette Église : « Comment n’avez-vous pas vu depuis le début le caractère narcissique et dysfonctionnel d’un tel environnement ? ». Une question semblable me revient encore devant un documentaire à propos du départ de Leah Remini de la scientologie : « Comment ne pas avoir vu qu’il s’agissait d’un système de marketing pyramidal combiné à un culte des extra-terrestres ? »

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens restent dans des systèmes toxiques. Certaines sont ancrées dans les péchés humains que sont l’orgueil et l’ambition, d’autres dans les faiblesses que sont la peur ou l’ignorance. Mais toutes ne le sont pas. Dans certains cas, ce qui est en jeu, c’est le « déni de la trahison » (betrayal blindness). Ce concept nous vient de la psychologue Jennifer Freyd et renvoie au besoin qu’a une personne de pouvoir faire confiance à un conjoint, un parent, un soignant ou un dirigeant, et sa tendance, lorsqu’elle est trahie par ces personnes, à osciller entre la nécessité de mettre fin à l’abus et celle de préserver la relation.

Lori Anne Thompson, la première femme à avoir porté publiquement des accusations contre Zacharias, utilise ce terme dans ses échanges avec l’auteur de l’article. Après que Malhotra ait parlé et ait été mise à l’écart du ministère, Thompson l’a soutenue, a prié pour elle et lui a fourni ses conseils, même si Malhotra avait auparavant travaillé comme responsable des relations publiques pour l’agresseur de Thompson. Thompson affirme que le concept de déni de la trahison l’a aidée à mieux comprendre pourquoi certaines personnes restent dans des situations qui, de l’extérieur, sont clairement toxiques.

Je ne veux pas dire ici que le déni de la trahison tel que Freyd l’articule était nécessairement à l’œuvre dans le cas de Malhotra (qui, en toute transparence, est une amie) ou de tout autre groupe, ici ou ailleurs. Néanmoins, il est essentiel de comprendre ce concept pour que les Églises et autres institutions puissent surmonter l’épidémie d’abus et de dissimulation d’abus à laquelle nous assistons. Il est également essentiel de comprendre les modèles encore courants de pratiques toxiques et spirituellement abusives qui caractérisent un trop grand nombre d’Églises, de ministères, de gouvernements et de mouvements politiques.

Chaque personne est créée avec le besoin d’être aimée et acceptée par ceux qui détiennent l’autorité, à commencer par ses parents. Lorsqu’un parent rejette un enfant en le maltraitant ou en le négligeant, certains enfants ne peuvent pas supporter les conséquences psychologiques liées au fait de penser que quelque chose ne va pas chez leurs parents. Après tout, une telle pensée aboutirait à un monde effrayant et chaotique, où l’enfant se sentirait seul et sans protection. Dans certains cas, l’enfant en conclut donc que quelque chose ne va pas chez lui. Parfois, il en arrive à penser : « Si seulement je me comportais mieux et travaillais plus dur, alors je pourrais trouver la sécurité et aussi aider la personne qui s’occupe de moi à être meilleure ».

Le plus souvent, ce mode de pensée ne s’arrête pas après l’enfance. Nombre d’entre nous ont conseillé des femmes maltraitées qui ont conclu que le problème était qu’elles n’avaient pas suffisamment bien géré le stress de leur partenaire. Un conjoint trompé en déduit parfois qu’il n’est pas assez séduisant ou qu’il est responsable d’une manière ou d’une autre de ce qui s’est passé. Cela se produit souvent dans les situations d’Église, où les gens ont parfois du mal à se rendre compte — parfois des années plus tard — que ce qu’ils croyaient n’être que « les difficultés des relations humaines » relevait en réalité d’un environnement toxique et nuisible.

Cela est particulièrement vrai lorsque des institutions — y compris des Églises — prolongent l’abus des victimes (ou de ceux qui cherchent à les aider) en se retournant contre elles, comme si leur réaction à l’abus — et non l’abus lui-même — était le problème. Ainsi, il arrive que l’on préfère critiquer la manière dont la victime a exprimé sa plainte ou que l’on cherche d’autres problèmes que l’on pourrait mettre sur le dos de la victime.

Dans une Église ou dans le cadre du service chrétien, cette situation est particulièrement périlleuse. Lorsqu’une personne a appris à voir l’Église comme un « foyer » et une « famille », elle peut être tentée de remettre en question la réalité des signaux d’alarme qu’elle perçoit. Lorsque les victimes ou lanceurs d’alerte sont accusés de mettre en péril l’« unité » du ministère, ils commencent parfois à croire à la rhétorique selon laquelle ce sont eux — et non le problème lui-même — qui sont en cause. Toute institution peut intimider un lanceur d’alerte, mais aucune institution ne peut le faire avec plus de pouvoir qu’une institution qui dit : « Si vous faites cela, vous vous éloignez de Jésus ».

Tout comme un enfant avec un parent, certaines personnes ne peuvent supporter de penser qu’une Église, un ministère ou une dénomination — en particulier ceux qui leur ont fait découvrir Jésus — puissent abuser d’elles ou les tromper. La personne commence à s’interroger : « Ce qu’ils m’ont dit sur Jésus et sur l’Évangile est-il aussi une tromperie ? » C’est ainsi que les victimes commencent à chercher d’autres explications possibles : des explications qui leur feront porter le chapeau à elles-mêmes, plutôt qu’à ceux qui agissent mal.

Souvent, ces personnes ne peuvent même pas s’imaginer en dehors de leur Église, de leur ministère ou de leur dénomination, tant leur identité y est étroitement liée. Comme l’ont montré les neurologues et les psychologues, l’expérience de l’exil loin de sa « tribu » est souvent vécue de la même manière que la douleur physique.

On en vient alors à trouver diverses justifications pour rester : « La mission est trop importante pour que je passe du temps à m’attarder sur mes intuitions qui me disent que quelque chose ne va pas » ; « Personne d’autre ne semble voir le problème, c’est moi qui dois être fou » ; ou encore « Si je pars, je serai remplacé par quelqu’un de bien pire. Je serai plus utile de l’intérieur ». À maintes reprises, ces lignes de pensée se sont terminées par un désastre.

Dans ces circonstances, les conseils d’amis extérieurs peuvent faire tout autant l’objet de remises en question que nos propres intuitions. Et parfois, il faut un point de rupture pour comprendre que le départ est nécessaire. Pour certains, comme c’est le cas pour Malhotra, c’est à ce moment-là que l’évidence émerge : ses intuitions étaient réellement fondées.

Alors que j’étais moi-même dans un environnement toxique et spirituellement abusif, j’ai soudain pris conscience que j’avais passé des années à me remettre en question et à trouver des moyens de me blâmer pour les difficultés que je vivais. Cela s’est produit en lisant un livre pour enfants à mon fils. J’ai lu la dernière phrase de Goldilocks and the Three Dinosaurs (« Boucle d’or et les trois dinosaures »), de Mo Willems : « Si tu te trouves dans la mauvaise histoire, pars ». J’ai rangé le livre et me suis dit : « Je suis dans la mauvaise histoire ».

Les scandales, les escroqueries, les tromperies et les abus au sein de l’Église sont la responsabilité de tous ceux qui en font partie. Nous avons de nombreux pas à faire pour progresser, de la création de structures de redevabilité à la formation de personnes capables d’identifier les problèmes, en passant par la formation des dirigeants à la prise en charge des personnes victimes de ces excès. Nous devons insister sur la protection des lanceurs d’alerte. Mais nous devons également prendre des mesures — bien avant que les problèmes n’apparaissent — pour former les gens à la vision de l’Église que Jésus nous a donnée, où la responsabilité n’est pas négligée au profit de l’unité et où l’intégrité n’est pas sacrifiée sur l’autel de la mission.

Dès l’école du dimanche, nous devrions commencer à aider nos frères et sœurs à faire la différence entre la loyauté envers le Christ et la loyauté envers ceux qui revendiquent son nom. Nous devrions consacrer une part de nos ressources à leur enseigner comment détecter quand ils sont manipulés pour retourner la faute sur eux-mêmes et quand ils devraient oser dire que quelque chose ne va pas.

Et nous devons apprendre aux gens que le message et l’histoire de Jésus ne fait pas de mal aux personnes vulnérables. Si donc vous vous trouvez dans la mauvaise histoire, vous pouvez toujours partir.

Russell Moore dirige le projet de théologie publique (Public Theology Project ) de Christianity Today.

Traduit par Léo Lehmann

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Lire la Parole de Dieu comme un poème, pas comme un manuel d’instructions

La Bible nous enseigne, dit Matthew Mullins, mais elle fait plus que nous informer et nous conseiller.

Christianity Today October 26, 2021
Alex Boerner

La Bible a beaucoup à dire sur sa finalité et son autorité. Parmi les passages les plus célèbres dans cette optique, citons 2 Timothée 3.16-17, où Paul écrit : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et est utile pour enseigner, reprendre, corriger et former à la justice, afin que le serviteur de Dieu soit parfaitement équipé pour toute bonne œuvre ».

Pour Matthew Mullins, professeur agrégé d’anglais et d’histoire des idées au Southeastern Baptist Theological Seminary , de tels versets sont des guides indispensables pour savoir comment les croyants doivent lire la Parole de Dieu. Mais le problème vient, selon lui, d’une conception trop étroite de termes comme enseigner , reprendre , corriger et former qui peut nous inciter à traiter la Bible comme un simple manuel d’instructions à propos de ce qu’il faut croire et de la manière dont nous devrions nous comporter.

Dans son livre Enjoying the Bible : Literary Approaches to Loving the Scriptures (« Savourer la Bible : des approches littéraires pour aimer les Écritures »), Mullins montre comment la méthode d’enseignement employée par la Bible touche à la fois la tête et le cœur. En d’autres termes, elle agit comme de la poésie et certains autres types de littérature, informant nos esprits tout en même temps qu’elle stimule nos émotions, dans un mouvement conjoint qui ne peut être entièrement démêlé. Jessica Hooten Wilson, auteure et chercheuse à l’Université de Dallas, spécialisée en théologie et en littérature, s’est entretenue avec Mullins au sujet de la poésie comme passerelle pour mieux apprécier Dieu et sa Parole.

Qui espérez-vous atteindre avec ce livre ?

J’essaie de toucher tous ceux qui pourraient dire : « Je veux entrer dans ce texte ancien, multiforme, extraordinaire, et en savourer la lecture ». J’écris pour mes étudiants et mes amis chrétiens évangéliques, des gens qui, comme moi, ont tendance à penser au but des Écritures en un sens qui privilégie l’information et l’instruction plutôt que le plaisir.

Et pour être honnête, j’écris aussi ce livre pour moi-même, étant quelqu’un qui, à un niveau très viscéral, aime plus enchaîner des épisodes de série sur Netflix que fouiller dans la Bible. J’ai plus hâte de découvrir le dernier album de mon groupe préféré que de lire les Évangiles. Je sais que ce n’est pas censé être comme ça, mais c’est ainsi. Écrire ce livre était donc aussi un exercice spirituel.

Dans votre titre, vous parlez de savourer la Bible. Qu’entendez-vous par là ? Peut-on l’apprécier de la même manière que l’on apprécie Netflix ?

Le premier titre auquel j’ai pensé pour mon livre était quelque chose du genre « Vous ne pouvez pas comprendre la Bible si vous n’aimez pas la poésie ». C’était un peu plus polémique que ce que nous avons finalement choisi. Mais à un niveau fondamental, par « savourer » la Bible, j’entends quelque chose comme prendre du plaisir à la lire. Ma conviction, cependant, n’est pas que nous devrions apprécier la Bible comme une fin en soi. Idéalement, en apprenant à y prendre plaisir, nous apprenons à prendre davantage plaisir en Dieu lui-même.

À votre avis, pourquoi tant de croyants ont-ils du mal à prendre plaisir à lire les Écritures ?

Comme moi, la plupart de mes étudiants ont été élevés dans des Églises qui tiennent la Bible en très haute estime. Une partie du problème est que nous aimons croire qu’elle peut agir comme un manuel d’instructions, donnant des conseils pratiques sur ce que nous sommes censés faire dans la vie : dois-je aller à l’université ? Dois-je aller dans telle Église ou dans telle autre ? Dois-je épouser telle ou telle personne ? Si vous parcourez la Bible à la recherche de réponses à ce genre de questions, vous perdez votre joie de lire. Vous serez constamment inquiet de savoir si vous la lisez correctement.

Dans mon introduction, je parle de la façon dont nous avons tendance à considérer la Bible comme une entité unifiée, alors qu’il s’agit en fait d’une collection extraordinairement diversifiée de genres et de formes littéraires. Par conséquent, nous comprenons mal comment nous y prendre pour la lire. Ce que j’essaie de faire dans ce livre, c’est de changer notre compréhension de ce qu’est la Bible, et de ce que signifierait la comprendre.

Si la Bible n’est pas un manuel d’instructions, de quel genre de livre s’agit-il ? Et quelle sorte d’approche devrions-nous adopter pour la lire ?

Je dirais que la Bible n’est pas seulement un manuel d’instructions — même lorsque nous lisons certains des passages les plus poétiques de la littérature de sagesse, nous pouvons toujours en tirer des instructions directes, du moins à certains niveaux. Ce que je veux dire, c’est que si nous ne cherchons que des leçons pratiques, des leçons sur ce « que je devrais faire avec ma vie », alors nous passons à côté d’une énorme part de ce que signifie laisser ces passages nous instruire. Ils n’essaient pas seulement d’instruire nos intellects. Ils essaient aussi d’instruire nos désirs et nos émotions. C’est là que la composante littéraire entre en jeu.

Dans mon introduction, j’utilise l’exemple du psaume 119.105 : « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier ». On peut en déduire une instruction clairement intelligible : il faut consulter la Parole de Dieu dans les moments d’incertitude. Mon propos est que s’il y avait là la somme totale de ce que le psaume vise à communiquer, alors il l’aurait fait dans un langage plus direct. Mais au lieu de cela, il utilise cet étonnant langage poétique et métaphorique qui nous insuffle l’idée de désir pour cette parole de Dieu.

Être instruit par ce texte, c’est donc ici plus qu’être formé à savoir quoi faire. Il s’agit aussi d’être formé à désirer le texte lui-même, ce qui est une partie essentielle de l’« instruction » qu’il nous fournit. Ce que j’essaie de faire est plus radical que de dire que la Bible offre une instruction à laquelle s’ajoutent simplement ces autres choses — l’envie, le désir, le plaisir. Je dis que la forme d’enseignement offerte par la Bible elle-même implique toujours ces autres choses.

Comment la lecture de la poésie peut-elle nous entraîner à lire la Bible avec ce genre d’envie et de plaisir ?

Notre difficulté à lire la poésie n’est pas seulement le signe que nous ne savons pas quoi faire de la Bible. C’est un signe que nous ne comprenons pas toujours complètement quel genre de créatures nous sommes. La raison pour laquelle la poésie est si précieuse et efficace pour réorienter nos yeux et nos habitudes de lecture est qu’elle contrarie souvent notre désir de réduire ce que nous avons lu à un message simple ou à une instruction claire.

Lorsque j’ai commencé à étudier les passages poétiques de la Bible, je détestais cet élément de frustration. Mais maintenant je l’accueille avec joie. Je me dis : « Il y a peut-être quelque chose que je ne vois pas correctement. Peut-être quelque chose dans ma lecture et ma façon de penser doit-il changer. »

Les poèmes exigent plus d’attention que la prose ordinaire. Chaque fois que vous revenez à un poème, il y a quelque chose d’autre, chaque fois. Si cela est vrai d’un texte humain fini, c’est encore plus vrai des textes bibliques qui ont traversé les âges et continuent à transformer radicalement la vie des gens.

L’une des pratiques sur lesquelles vous vous attardez est la lecture contemplative de la Bible. Qu’est-ce que les chrétiens protestants, qui ne sont peut-être pas familiers avec de telles traditions, ont à gagner en abordant les Écritures de cette manière ?

J’ai été élevé dans un contexte où la Bible est tenue en haute estime. Mon père était titulaire d’un diplôme en théologie et travaillait dans une Église. Le dimanche matin, ainsi que les mercredis et dimanches soirs, nous écoutions la prédication de la Parole de Dieu. Je suis allé dans un collège baptiste qui était conservateur sur le plan théologique et qui considérait la Bible comme faisant autorité. C’est une des traditions qui m’est chère.

Et pourtant, en tant que chrétien issu de cette tradition évangélique plus conservatrice, j’espère offrir une sorte de passerelle ou proposer de petits pas vers ces pratiques plus méditatives et contemplatives, comme la lectio divina. Plus nous parviendrons à changer notre façon d’envisager l’interprétation biblique, pour lire les Écritures comme nous lirions de la poésie, plus nous serons capables de contempler sa beauté et de ressentir son influence sur nos émotions, plutôt que de l’exploiter uniquement à des fins pédagogiques.

Cela a pour effet supplémentaire de relâcher un peu notre attachement aux certitudes, et de faire de nous des lecteurs plus humbles, même si nous restons pleinement attachés à l’autorité de l’Écriture.

Si la Bible doit toucher nos émotions lorsque nous la lisons, comment pouvons-nous savoir si ces émotions sont dignes de confiance ? N’est-il pas possible qu’elles déforment notre compréhension plutôt que de l’aiguiser ?

Je ne veux certainement pas prétendre que l’émotion serait une sorte de fondement de notre compréhension. Je ne vois pas non plus la vérité comme une espèce de recette composée de telles ou telles proportions d’émotions, d’imagination et de faits.

Cela dit, je crois que des éléments liés à la beauté et à l’émotion entrent en jeu lorsque nous lisons la Bible, de manières spécifiques et concrètes. Chaque fois que nous lisons une œuvre littéraire, y compris la Bible elle-même, les mots sur la page font appel à notre imagination. C’est le cas pour d’innombrables lecteurs, quels que soient leurs horizons et expériences de vie.

C’est là, selon moi, que la vérité et la beauté se rejoignent. Une fois notre imagination enflammée, nous sommes en mesure d’établir un lien, d’entrer en relation avec l’œuvre littéraire d’une manière qui unit inséparablement le sentiment et la connaissance. Et c’est là que se produit la vraie compréhension.

Dans le christianisme moderne, notamment à cause des Lumières, nous avons hérité d’un cadre trop rationaliste. Je tente de m’opposer à cela. Nous n’avons pas besoin de mettre nos émotions de côté pour comprendre les choses. En fait, les mettre de côté peut même entraver ce processus.

Le texte des Écritures prend place dans des temps et des lieux différents des nôtres. Comment la poésie et la littérature peuvent-elles nous aider à nous confronter à l’inconnu ?

L’une des fonctions de la poésie et de la littérature est de nous aider à établir des liens entre différentes expériences en nous invitant à nous identifier à des mondes qui sont étrangers au nôtre.

Dans mon livre, j’explore l’œuvre d’Anne Bradstreet, une des premières poétesses puritaines. Dans son poème « The Author to Her Book » (« L’auteur de son livre »), Bradstreet compare le travail d’écriture à celui d’une mère. Même si je n’ai jamais été mère, il m’est parfois arrivé de faire l’expérience de la vulnérabilité et du doute à propos de soi-même telle que Bradstreet la décrit dans son travail d’auteure et de mère. Je peux donc m’identifier à elle, même si nos expériences sont radicalement différentes. La bonne littérature crée une atmosphère qui favorise ce genre de liens à travers le temps et l’espace.

Il est important de mettre en garde quant au fait qu’il est impossible d’expérimenter une empathie parfaite, de voir le monde du point de vue de quelqu’un d’autre de manière pleine et entière. Les tentatives de s’identifier à quelqu’un au travers d’expériences très différentes peut parfois nous conduire à établir de fausses équivalences. Mais la littérature possède toujours un grand pouvoir pour nourrir notre imagination sur des choses qui ne nous sont pas familières.

Si vous pouviez laisser à vos lecteurs un seul message à retenir, quel serait-il ?

S’il y a une chose que j’espère, c’est que les personnes qui lisent ce livre fassent l’expérience d’un mode de lecture différent de la Bible. Ce que j’ai découvert dans mon expérience d’enseignant, c’est que la poésie et la littérature nous permettent de mieux lire la Bible.

Mais les choses ne s’arrêtent pas là. En apprenant à mieux lire la Bible, nous apprenons à mieux aimer Dieu et, par conséquent, à mieux aimer nos prochains aussi.

Traduit par Valérie Marie-Agnès Dörrzapf

Révisé par Léo Lehmann

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Books

Neuf ans et 782 000 mots plus tard, une jeune Américaine termine une Bible écrite à la main

Le projet de Caroline Campbell vise à inciter les chrétiens à étudier les Écritures et à considérer le handicap comme un cadeau pour l’Église.

Christianity Today October 19, 2021
Drew Martin / AP Images

Kenny Campbell faisait un peu de ménage de printemps quand il a trouvé une pile de papiers avec l’écriture de sa fille Caroline. Il a feuilleté les pages et a réalisé qu’elles avaient quelque chose de spécial. Il s’agissait de versets bibliques, copiés à la main.

Les Campbell fréquentent une Église évangélique dans le comté de Beaufort, en Caroline du Sud, et leur fille adolescente, atteinte de trisomie 21, notait les versets sur lesquels leur pasteur prêchait. Celui-ci, Carl Broggi emploie la méthode de la prédication textuelle, enseignant la Bible verset par verset ; Caroline avait enregistré ces versets de sa propre main.

« C’est incroyable, Caroline, tout ce que tu as écrit », lui a dit Kenny.

Dans l’élan, il a lancé l’idée qu’elle pourrait copier toute la Bible. « Oui, d’accord », a répondu Caroline.

Ces deux mots ont donné le coup d’envoi à un projet de neuf ans. De janvier 2012 à juin 2021, Caroline, qui a aujourd’hui 28 ans, a copié la Bible entière à la main. Elle a commencé par la Genèse et s’est frayé un chemin jusqu’à l’Apocalypse, en écrivant les 782 815 mots de sa Bible (une NASB de 1973, en anglais). Jennifer, la mère de Caroline, estime que le manuscrit terminé compte plus de 10 000 pages, regroupées dans 43 classeurs.

Une fois qu’elle a commencé, dit Caroline, elle ne s’est plus arrêtée. Elle a persévéré par amour pour la Bible et par désir d’encourager les autres. « Je veux encourager les gens à étudier la Bible », nous a-t-elle déclaré.

Kenny et Jennifer disent que cela a été une expérience-clé de leur parcours en tant que parents d’une fille atteinte du syndrome de Down. Ils ont dû apprendre à ne pas lui imposer de limites. Lorsque leur fille a été diagnostiquée, ils étaient très inquiets. Mais ils ont rapidement décidé de la traiter comme n’importe quel autre enfant. Et c’est ainsi qu'ils ont découvert qu'elle pouvait à l'occasion les époustoufler par ses extraordinaires manières d’être différente.

Bethany McKinney Fox, pasteure de l’Église Beloved Everybody Church à Los Angeles et auteure de Disability and the Way of Jesus (« Le handicap et la voie de Jésus »), affirme que la Bible de Caroline est un bon exemple des différentes manières dont les gens se connectent à Dieu.

Dans de nombreuses Églises aujourd’hui, dit-elle, où la plupart des gens ont des capacités intellectuelles ou physiques semblables, les formes d’adoration sont sensiblement les mêmes. Le fait d’avoir dans la communauté des personnes ayant des cerveaux et des corps différents peut favoriser un environnement ouvert à une plus grande diversité dans la manière de rendre un culte.

Elle explique : « Cela vous invite à explorer différentes façons de vous connecter à Dieu, et je pense que c'est vraiment utile ». « Nous sommes clairement appelés à suivre Dieu de tout notre être. Jésus n’a pas dit aux pêcheurs : “Tenez, lisez ce livre, croyez à ces choses et tout ira bien”. Il leur a dit : “Prenez ce que vous êtes, et suivez-moi” ».

L’Église que sert Bethany McKinney Fox, Beloved Everybody, se décrit comme « une communauté de personnes avec ou sans handicap intellectuel, développemental ou autre, ayant un désir commun de suivre Jésus, dans un contexte où tous participent aux décisions et aux actions ». Elle encourage toutes les Églises à être plus ouvertes à l’idée de faire de personnes comme Caroline des membres à part entière de leur congrégation.

Le pasteur Broggi est d’accord : « Nous sommes si fiers de Caroline. Elle est un grand témoignage pour notre Église et pour le Seigneur ». « Caroline a été une source d’inspiration pour de nombreuses personnes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre congrégation. »

Caroline est bénévole pour l’accueil dans son Église et rend régulièrement visite aux fidèles qui se trouvent dans des maisons de retraite. L’Église a organisé une fête pour elle en juin, lorsqu’elle a fini de copier l’Apocalypse, qui, comme Caroline peut vous le dire de mémoire, compte 22 chapitres.

Au fil des ans, lorsqu’elle terminait chacun des 66 livres de la Bible, Caroline annonçait fièrement le nombre de chapitres du livre. La Genèse en compte 50. Le Lévitique, 27. Le plus long et le plus difficile était les Psaumes, avec 150 chapitres, dit-elle. Elle a mémorisé le nombre de chacun d’entre eux. « Mon livre préféré est Esther », dit-elle.

Même si le projet s’est étalé sur de nombreux chapitres et années, Caroline n’a jamais envisagé d’abandonner. Elle consacrait environ deux heures par jour à la transcription et continuait quel que soit l’endroit où elle se trouvait un jour donné. Parfois, elle était à la maison. Parfois, elle était avec ses parents sur un terrain de golf. Jour après jour, elle dévorait les mots : « C’était incroyable de la voir faire », dit Kenny. « On ne s’ennuyait jamais à l’entendre dire où elle en était ou ce qu’elle faisait. Il n’y avait pas besoin d’encouragement pour la faire avancer ».

Inspiré par sa dévotion pour les Écritures, Kenny essayait parfois de lire le livre de la Bible sur lequel Caroline travaillait. Le plus souvent, elle était plus rapide que lui.

Au fil des ans, les Campbell se sont émerveillés de voir Caroline exceller dans sa vie. Dans les premières années, Norma, la mère maintenant décédée de Jennifer, leur a apporté une aide inestimable. Enseignante à la retraite, elle consacrait des heures à Caroline, lui apprenant à jouer du piano, à faire du vélo et à écrire. « Elle a joué un rôle déterminant dans tant de choses que Caroline fait aujourd’hui », dit Kenny. « Ce que nous voyons est un rappel constant de tous les efforts qu’elle a investis en Caroline avec tant d’amour ».

Jennifer dit que lorsqu’elle voit sa fille, elle se rappelle régulièrement les fruits de l’Esprit. Caroline peut détecter la souffrance des gens, et lorsqu’elle sait que quelqu’un a perdu un être cher, elle prend le temps d’écrire à la main le Psaume 23 pour l’offrir à la personne.

Il y a quelques années, elle a obtenu un emploi chez Zaxby’s, une chaîne de sandwiches au poulet, et Caroline s’y est fait remarquer pour sa joie. Hillis Murray, propriétaire de la franchise locale, a déclaré qu’il avait su que Caroline était spéciale dès leur première rencontre, lorsque Caroline s’est présentée pour un entretien d’embauche : « Je suis sorti de cette réunion en me disant : “Cette fille est une étoile” », a déclaré Murray dans une vidéo publiée pour rendre hommage à Caroline. « Sa personnalité rayonne. C’est une véritable étoile, et cette étoile est radieuse. Son attitude rend la nôtre meilleure. »

Si heureux que les Campbell soient de voir Caroline réussir dans son travail ou exceller dans son bénévolat à l’Église, ils se réjouissent surtout de voir comment elle vit sa foi. Kenny et Jennifer estiment qu’ils ont fait de leur mieux pour enseigner à Caroline le plus normalement possible qui est Dieu et comment il nous sauve : « L’Évangile est assez direct et simple à comprendre — la mort, le tombeau et la résurrection. Elle a appris à connaître cette vérité », dit Kenny.

« C’est ça », commente Caroline.

Depuis que sa Bible manuscrite a attiré l’attention des médias, Caroline est heureuse d’apprendre qu’elle a inspiré d’autres personnes à aimer les Écritures comme elle. Elle a récemment reçu une lettre d’un étudiant en théologie à l’autre bout du pays disant qu’il allait lui aussi commencer à écrire la Bible à la main.

Kenny et Jennifer espèrent également que cela encouragera les familles et les Églises à s’ouvrir davantage aux personnes en situation de handicap.

« Souvent, les gens se concentrent sur le négatif et non sur le positif », dit Kenny. « Ils ne réalisent pas que c’est un cadeau que Dieu leur fait. »

Traduit par Simon Fournier

Révisé par Léo Lehmann

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