Theology

Vivre comme un moine dans le tumulte contemporain ?

Quelques leçons des mouvements monastiques modernes pour une vie plus intentionnelle.

A monastery in a city

Christianity Today March 7, 2025
Illustration by Justin Horstmann

L’invitation la plus raffinée à la prière contemplative que j’aie jamais rencontrée se trouvait dans un jardin à côté d’une charmante demeure britannique. Le long d’un chemin serpentant parmi les fleurs et les arbustes, une série d’espaces interactifs proposaient des panneaux avec des passages bibliques et des propositions de prière, le tout spécifiquement conçu pour aider le visiteur dans le deuil d’un être cher.

Dans ce jardin, je suis invité à me poser sur un banc et à imaginer un être cher disparu installé à la place vide à côté de moi. Je peux m’asseoir dans une barque près d’un ruisseau et me rappeler les eaux tumultueuses que j’ai traversées dans ma vie. Je peux ramasser un bâton sur un tas, identifier un problème ou une blessure, et le remettre à Dieu en jetant le bâton dans le ruisseau. Je peux même télécharger une application pour écouter de la musique méditative tout au long de mon parcours.

Mon épouse Cheri et moi-même avons visité ce Jardin du souvenir à l’abbaye de Waverley à Surry, en Angleterre, fondée par la communauté de l’Order of the Mustard Seed (OMS) dans le cadre de leur initiative de prière 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous y sommes allés après avoir pris part à la New Monastic Roundtable en Suisse en 2023, qui rassemble un réseau international de 20 communautés chrétiennes intentionnelles différentes, comme l’OMS, qui cherchent à se réapproprier les anciens principes et pratiques monastiques pour enrichir la foi et la vie contemporaines, y compris par la conception d’espaces sacrés ouverts à chacun pour la prière contemplative. 

Je suis rentré chez moi avec une reconnaissance renouvelée pour ces diverses expressions du nouveau mouvement monastique qui fleurit. Ce mouvement m’était apparu pour la première fois il y a 20 ans sous les traits de Shane Claiborne avec ses dreadlocks sur la couverture de Christianity Today. J’ai clairement été surpris lorsque, il y a quelques mois, j’ai entendu un responsable qui évolue dans certains des mêmes cercles que moi affirmer sans autre que « le nouveau monachisme est mort ».

S’il est vrai que le monachisme traditionnel est en déclin dans de nombreuses traditions chrétiennes historiques, le nouveau monachisme — l’adaptation contemporaine de la sagesse monastique — est toujours très vivant. Plus encore, le mouvement gagne de nouveaux adeptes parmi la nouvelle génération et répond toujours à des besoins humains universels qui se font plus que jamais sentir.

À l’ère du numérique, de nombreux chrétiens redécouvrent l’importance de la communauté, la valeur des rythmes et des routines dans un environnement souvent chaotique et la nécessité d’un engagement plus profond dans la formation spirituelle. Rien qu’au cours des cinq dernières années, la pandémie, les remous liés à l’injustice raciale et la crise des abus commis par des églises ont provoqué bien des prises de conscience. Nous nous rendons compte qu’il vaut peut-être la peine de délaisser les atours du confort moderne pour vivre davantage selon nos idéaux les plus élevés et ce à quoi nous sommes appelés en tant que peuple de Dieu. Il nous faut peut-être regarder en arrière pour aller de l’avant.

Certains croyants sont sensibles à ces besoins depuis longtemps. Ils se considèrent, comme moi, comme de « nouveaux monastiques », fascinés par le courage des anciens partis au désert pour se réinstaller dans des lieux abandonnés. Nous sommes séduits par l’idée de vivre au sein d’une communauté de proches et de nous engager sérieusement à respecter des valeurs fondamentales. Nous faisons le pari que l’établissement de règles de vie commune pourrait contribuer à dompter le cheval sauvage de la modernité tardive et nous aider à mieux ordonner nos vies autour de l’Évangile.

Aujourd’hui, cette réappropriation prend la forme d’applications de méditation comme Lectio 365, de cours en ligne d’introduction à la prière contemplative, de réaffectation de couvents européens, ou encore d’espaces de prière dans des ruelles ou des quartiers financiers. Elle peut se manifester dans des campus universitaires chrétiens établissant leurs propres règles de vie ou des programmes communautaires de discipulat, et de petits « collèges » d’étudiants chrétiens fréquentant des universités plus importantes. Tout cela se produit aussi par le biais d’organisations dispersées dans le monde entier, comme l’OMS, qui fait passer ses membres potentiels par des étapes de préparation et de prononciation de vœux dans le cadre d’un processus d’initiation numérique inspiré des ordres religieux traditionnels.

Il est intéressant de noter que le terme monachisme est plus complexe que ne le suggère notre usage actuel. Pendant des siècles, les juristes religieux ont débattu des distinctions entre les moines et les frères, les vœux simples et solennels, la vie religieuse et la vie consacrée, etc. 

Un jour, alors que je présentais une intervention pour la conférence de l’American Academy of Religion, un répondant a simplement déclaré à propos des nouveaux mouvements monastiques : « Ils ne sont pas monastiques. Ils ne font pas de vœux de chasteté. » Fin de la discussion. Il serait probablement plus approprié de dire que nous nous inscrivons dans la tradition des « instituts de vie consacrée », mais ce terme est plutôt obscur. La raison pour laquelle la plupart des gens utilisent encore l’expression « nouveau monachisme » est que celle-ci semble bien décrire un mouvement désireux de retrouver les pratiques et l’ambiance d’une forme de vie radicalement religieuse.

Les chrétiens qui s’intéressent aux principes monastiques souhaitent adopter un mode de vie distinct qui les aide à mûrir dans le Christ. Certains d’entre nous ressentent par exemple le besoin de jeûner, de passer du temps loin des interactions sociales ou de méditer sur leurs propres péchés devant Dieu. Comme les concurrents aux Jeux olympiques ou les vierges consacrées, les membres des ordres monastiques s’entraînent rigoureusement, mais pas pour courir « sans but ». Comme l’écrit l’apôtre Paul : « je traite durement mon corps et je le discipline, de peur d’être moi-même disqualifié après avoir prêché aux autres. » (1 Co 9.24-27)

Le terme technique pour ce type d’activité est ascétisme, mais la plupart en parlent en termes de formation. L’auteur Trevin Wax écrivait l’année dernière que la formation spirituelle — définie comme « une refonte totale des habitudes personnelles et des disciplines spirituelles » par « allégeance à Jésus en tant que Seigneur de toute la vie » — est la quatrième et la plus récente vague d’influence qui façonne les églises évangéliques aujourd’hui. 

Wax est sur la bonne voie, car beaucoup de ces expressions de ce renouveau du monachisme se concentrent sur la formation spirituelle.

Par exemple, John Mark Comer, l’auteur du livre Practicing the Way: Be with Jesus. Become like him. Do as he did, qui a récemment connu un certain succès, a observé une « micro-résurgence » dans la pratique monastique commune de l’adoption d’une règle de vie comme un moyen de vivre de manière plus intentionnelle et significative.

La plupart des ordres religieux sont régis par des règles de vie, qui définissent les rythmes quotidiens et les routines liturgiques de la communauté et de ses membres individuels. Ces documents offrent généralement une orientation claire, des habitudes de réflexion personnelle dans la prière et des moyens pratiques d’entretenir des relations responsables et de prendre soin les uns des autres.

L’idée sous-jacente est que nous sommes tous façonnés par une règle de vie, que nous en soyons conscients ou non. Nous pouvons donc soit nous conformer aux règles sociales que notre culture nous impose, soit adopter intentionnellement une autre vision qui met en avant la seigneurie du Christ dans chaque domaine de notre vie, même dans ses aspects les plus banals.

Un tel objectif peut être atteint sans règles écrites, bien entendu. J’ai visité un jour l’une des plus anciennes formes de vie monastique de l’histoire chrétienne : le monastère de Saint-Antoine en Égypte. L’ordre n’y est pas régi par une règle écrite — les habitudes sont tellement bien établies qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des règles écrites. Néanmoins, pour ceux d’entre nous qui ne sont pas assis sur 1 500 ans de sagesse accumulée ou ne sont pas entourés par ce genre de culture de vie tacite, il peut être utile de mettre par écrit une déclaration claire de la direction que nous voulons poursuivre avec Dieu.

Jared Patrick Boyd, fondateur de l’Order of the Common Life (OCL) — un « ordre monastique missionnaire qui réimagine les vocations religieuses pour le 21e siècle » — propose une règle de vie communautaire qui se résume en quatre rythmes (travail physique, prière, étude et repos) et 12 engagements, dont la simplicité, l’hospitalité et le service à l’Église.

Pourtant, Boyd insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de simples pratiques spirituelles. « Vous pouvez pratiquer des disciplines spirituelles toute la journée », m’a-t-il dit lors de notre entretien, « mais si elles ne sont pas orientées vers cette compréhension théologique particulière de la forme de l’âme humaine et de l’œuvre de Dieu, alors elles ne s’inscrivent pas vraiment dans la tradition. »

L’OCL compte actuellement cinq membres consacrés, mais 65 novices sont en cours de formation et 45 autres postulants commenceront en 2025. Son objectif est de former les chrétiens — en grande partie en ligne et par le biais de groupes virtuels dispersés — à devenir des « mères et pères spirituels » dans leur propre environnement communautaire ordinaire, en formant des « évangélistes pour l’amour de Dieu » dans leurs églises et sur leurs lieux de travail.

Une caractéristique notable de la vie monastique, tant autrefois qu’aujourd’hui, est que les membres se considèrent comme une communauté alternative. Ces deux mots — alternative et communauté — sont essentiels pour incarner l’antique foi chrétienne dans nos vies et nos communautés désarticulées et prises de frénésie.

Nous vivons dans un monde qui évolue rapidement, notamment en raison de la technologie, de sorte que l’idée de communauté et d’alternative deviennent difficiles à comprendre, et encore plus à incarner. « Au fur et à mesure que nous devenons plus riches, plus individualistes, nous perdons notre aptitude à la communauté et nous ne savons pas comment la retrouver », explique David Janzen de la Reba Place Fellowship, une communauté de chrétiens de petite taille, mais déjà bien ancrée dans le temps.

Trop souvent, la formation spirituelle est abordée en termes de croissance individuelle en Christ, alors qu’il ne s’agit que d’une petite partie de ce qui importe. Jésus et les auteurs du Nouveau Testament ont clairement indiqué que c’est « à nous » que le Saint-Esprit a été donné (Ac 15.8) et que la vie chrétienne est censée être une vie communautaire (Rm 12.5). C’est la raison pour laquelle la plupart des lettres de Paul dans le Nouveau Testament ont été écrites à des églises : parce que le plan de Dieu a toujours été de former un peuple, un sacerdoce royal, le corps du Christ, pour régner avec lui pour toujours (1 P 2.9). Que nous le voulions ou non, nous évoluons tous dans le contexte d’une communauté — c’est le sol dans lequel nous sommes plantés et grandissons.

La pensée monastique a toujours considéré la communauté comme l’agent principal, le moyen et le but de l’œuvre de Dieu dans nos vies. Qu’on parle de communauté de vie, de vie partagée ou encore de koinonia (en grec), Dieu nous a tous destinés à une communion authentique. Ce type de communauté n’est toutefois pas le fruit du hasard.

Trop d’admirateurs des nouvelles spiritualités monastiques « pensent qu’en communauté cela va simplement se produire, et ce n’est pas le cas. Il faut une énorme dose d’intentionnalité », explique Boyd, de l’OCL. Il m’a raconté une rencontre avec quelques responsables du mouvement Vineyard USA en 2012, au cours de laquelle ils ont discuté de deux questions simples : « (1) Y a-t-il de la place dans Vineyard pour une expression monastique ? (2) S’il y a de la place, à quoi pourrait ressembler une telle expression ? »

Douze ans plus tard, cette expression ressemble à une reprise charismatique, au 21e siècle, de la tradition ascétique monastique, dont le récent livre de Boyd, Finding Freedom in Constraint: Reimagining Spiritual Disciplines as a Communal Way of Life, exprime les orientations. Bien que l’objectif de l’OCL soit de former les chrétiens à la mission dans leurs propres communautés plutôt que de susciter des expressions de vie communautaire résidentielles, l’organisation étudie actuellement ce à quoi pourrait ressembler un monastère urbain dans sa tradition pour le 21e siècle.

Mais le nouveau monachisme n’est pas simplement une incarnation de la communauté. C’est aussi l’expression d’une communauté alternative. À quoi ressemble le fait d’aimer le monde sans s’y perdre ? Que signifie être distinct du monde sans le fuir ou aller trop loin dans le pari bénédictin de Rod Dreher, qui conduit à « faire culturellement sécession du courant dominant » ? 

Les communautés alternatives d’aujourd’hui, qu’elles soient digitales ou très concrètes, nécessitent une redéfinition de l’identité chrétienne d’une manière qui soit transculturelle, multiculturelle ou contre-culturelle. Elles nécessitent également de pouvoir aborder les questions du soin apporté à la vie commune et de l’apprentissage de l’équilibre entre la prise en charge de sa propre famille et de la communauté. Elles ouvrent des discussions sur la manière dont nous pouvons respecter à la fois les introvertis et les extravertis parmi nous et nous obligent à investir dans la pratique négligée de la résolution des conflits interpersonnels.

La vie communautaire intentionnelle s’accompagne également d’un engagement clair à pratiquer la vertu. Les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance prononcés à vie visaient à lutter contre l’attrait séculaire pour l’argent, la sexualité et le pouvoir, et à se protéger contre les menaces qu’il fait peser sur les relations au sein de la communauté. Si les monachismes modernes ne perpétuent pas nécessairement ces vœux, leur tradition reste une source vitale d’inspiration et d’innovation.

Pour les premiers bénédictins, témoigner leur amour à l’égard du monde signifiait quitter leur famille pour former des cloîtres semi-isolés, à partir desquels ils pouvaient offrir leur charité aux personnes dans le besoin. Aujourd’hui, cela peut consister à partager un logement ou des revenus avec d’autres personnes. Pour les vierges du 2e siècle et les béguines du 13e siècle, la chasteté consistait à renoncer aux garanties du mariage terrestre pour s’unir au Christ. Pour les célibataires d’aujourd’hui, la chasteté peut signifier accueillir ce célibat par égard pour Christ et au service de son royaume.

Nous ne partagerons peut-être pas tous nos revenus dans une communauté résidentielle, mais nous pouvons choisir de dépenser moins et de mettre le reste à disposition de besoins locaux. Nous ne nous installerons peut-être pas dans un cloître pour réciter l’office divin sept fois par jour, mais nous pourrions rejoindre un groupe de prière en ligne pour prier ensemble chaque jour et partager chaque mois nos réflexions d’autoexamen. 

Nous pourrions ne pas renoncer à notre emploi et à nos revenus, mais nous pouvons choisir de travailler à temps partiel et de consacrer le reste de notre temps au service de notre église ou de notre quartier. Nous ne choisirons peut-être pas l’obéissance absolue à une abbesse ou à un abbé, mais nous pourrions peut-être explorer les enjeux et les potentiels de l’autorité et de la structure de l’Église et nous investir plus profondément dans une humble soumission au corps du Christ.

Quelle que soit la direction prise, il s’agit de considérer l’engagement à l’égard de ces principes comme un simple pas en avant dans le contexte d’une relation d’amour et de confiance avec Dieu et les autres.

Je rêve que les futurs mouvements monastiques conçoivent des outils et des espaces pour les communautés et les individus du 21e siècle qui intègreront de manière créative l’ascétisme chrétien avec de nouvelles impulsions — tout cela dans le but de répondre aux besoins aigus de notre époque et de la culture contemporaine et de faciliter le travail intérieur en profondeur nécessaire pour croître dans notre ressemblance à Christ.

Parmi les principales marques d’un nouveau mode de vie monastique, la collection d’essais éditée par The Rutba House, School(s) for Conversion: 12 Marks of a New Monasticism, énumère la protection de la création, la promotion de la paix, le partage des ressources économiques, l’opposition aux divisions ethniques et la poursuite active d’une réconciliation marquée par la justice. Bien que le Nouveau Testament parle explicitement de ces questions, jusqu’à récemment, ces aspects ont souvent été négligés dans les manuels de discipline spirituelle et les programmes de formation.

Pour certains d’entre nous, ce genre de mouvement peut se traduire par la guérison de la solitude ou du rejet par la famille, les amis ou la société en général. Pour d’autres, ils orientent vers la reconnaissance devant Dieu de ce que Howard Thurman appelle les « chiens de l’enfer » : notre peur, notre hypocrisie et notre haine. Dans le même sens, nombre d’entre nous doivent réexaminer les héritages raciaux, patriarcaux, écologiques ou classistes qu’ils portent avec eux.

L’une des premières et des plus simples façons d’accomplir ce travail est notre vie de prière, l’une des marques les plus distinctives du monachisme. Nos prières sont le terreau dans lequel s’enracine tout fruit de la vie monastique. Prenons-nous soin de la terre et de son avenir ? Cela doit avoir une place dans nos prières. Rejetons-nous les divisions de notre époque ? Nous élevons nos lamentations vers le Seigneur. Voulons-nous pardonner à ceux qui nous ont blessés ? Nous commençons par exposer nos griefs à Dieu. C’est là la raison d’être des salles et des marches de prière.

Je pense également que les futurs nouveaux monastiques s’investiront dans des expressions plus profondes et tangibles de leur louange. Les mots, la structure et les espaces de nos rassemblements (qu’ils soient liturgiques ou charismatiques) disent quelque chose de notre foi. Je souhaite ardemment que de nouveaux monachismes construisent de nouvelles chapelles et de nouveaux jardins de prière dans les centres-villes animés, dans les villes de tentes ou dans les hameaux ruraux isolés. Cela fait partie de ce que signifie l’engagement dans une vie contemplative et l’hospitalité à l’égard des étrangers.

Comme toujours, la forme n’est pas aussi importante que le cœur qui l’anime. L’une de mes passions est d’encourager les futurs efforts monastiques à mettre de côté tout sentiment d’élitisme et à proposer des mesures qui rendent les « instituts de vie consacrée » disponibles et accessibles à tous — en facilitant les opportunités d’expérimenter les bases de la communauté via des applications de formation spirituelle, des espaces sacrés créatifs et une contemplation guidée.

Nous devons garder à l’esprit qu’importer quelque chose du passé vers le présent au nom d’un avenir que l’on espère n’est pas une science, mais un art. Comme pour tout art, nous cultivons des formes modernes de principes anciens en tentant de trouver notre chemin à travers l’inconnu — un processus qui peut prendre des générations.

Pourtant, je suis encouragé par le fait que nous avançons sur ce chemin. Ce que j’entends encore et encore dans mes conversations avec des responsables comme des participants au mouvement, c’est qu’il existe un profond désir de vivre la vie et les enseignements du Christ de manière plus explicite dans le temps présent. Dans ses meilleures expressions, ce désir n’est ni une expression d’élitisme ni une attente irréaliste pour l’ensemble de l’Église, mais plutôt un simple désir de nous rendre entièrement disponibles pour Dieu.

Assis sur la pelouse verdoyante de l’abbaye de Waverley lors de ma visite du jardin du souvenir, je me suis demandé si l’Ordre of the Mustard Seed – avec une application de prière très en vogue, 34 maisons de prière, 6 communautés résidentielles, près de 1 000 membres, et bien d’autres aspirations – pourrait vraiment perpétuer sa vision idyllique d’un réseau dispersé dans le monde entier. Et si tout cela s’effondrait sous la pression des finances, de l’institutionnalisation ou même des simples conflits interpersonnels ? Ce n’est pas que j’avais des soupçons secrets à ce sujet. J’ai simplement vu de telles choses se produire à de nombreuses reprises dans le cadre d’initiatives communautaires analogues.

Je me suis alors souvenu des paroles de Tim Otto, de l’église Sojourners à San Francisco, lors de la table ronde sur les nouveaux monachismes : « L’Église, où qu’elle soit, est toujours sur le point d’échouer. » Pourtant, l’œuvre de Dieu dans et par son Église est toujours plus grande que nos échecs perpétuels, et même les portes de l’enfer ne pourront prévaloir contre elle. 

Evan B. Howard est le fondateur et le directeur de Spirituality Shopp: A Center for the Study of Christian Spirituality. Il est professeur retraité du Fuller Theological Seminary et auteur de Deep and Wide: Reflections on Socio-Political Engagement, Monasticism(s), and the Christian Life. Il est également l’ami de diverses nouvelles communautés monastiques.

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