L’Ancien Testament prédit la crucifixion. Qu’en est-il de la résurrection ?

Même avant la venue du Christ, un « troisième jour » traverse les Écritures.

Christianity Today February 28, 2024
Christianity Today/Images sources : WikiArt/Getty

Si l’on vous demandait de résumer l’Évangile en quelques mots, quel passage biblique choisiriez-vous ? À mon avis, toute liste de candidats potentiels devrait inclure 1 Corinthiens 15.3-5.

L’Évangile, dit Paul dans ce célèbre texte, est que « Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures. Ensuite il est apparu à Céphas, puis aux douze. » Fondamentalement, l’Évangile est la vie, la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus-Christ en accomplissement des Écritures. Il y a plus que cela, bien sûr, mais pas moins.

Mais un problème bien connu se pose. Il est relativement facile d’identifier des textes reflétant la souffrance et la mort du Christ pour les péchés. Les quatre Évangiles évoquent bien des passages de ce genre, comme le font d’ailleurs eux-mêmes le Psaume 22, Ésaïe 53 et Zacharie 12.10-14 qu’ils citent. Mais qu’a Paul à l’esprit lorsqu’il dit que Jésus est « ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures » ? Y a-t-il quelque part dans la Bible hébraïque un verset caché qui le prédit ?

Même ma Bible d’étude reste perplexe. Habituellement truffée de références croisées, le seul texte de l’Ancien Testament qu’elle suggère ici est Osée 6.2 (« le troisième jour il nous relèvera »), qui semble parler d’Israël dans son ensemble. Les notes proposent des textes annonçant clairement la crucifixion, comme Ésaïe 53, mais pas d’équivalent pour la résurrection, et encore moins pour une résurrection le troisième jour.

La raison de cela n’est pas que l’idée de vie nouvelle au troisième jour est absente de l’Écriture. En réalité, elle y est omniprésente. L’observation de ce phénomène pourrait nous apprendre à lire la Bible plus attentivement. Il s’agit souvent davantage de savoir écouter les refrains et échos d’une symphonie que de chercher des phrases sur Google pour trouver une correspondance exacte.

Le premier exemple de vie sortant de terre le troisième jour se trouve dans le premier chapitre de la Genèse. Le troisième jour, la terre produit des plantes et des arbres fruitiers qui portent des semences « selon leur espèce » (Gn 1.12), avec la capacité de perpétuer la vie dans les générations suivantes.

À partir de là, l’éveil à la vie de la « semence » vivifiante semée par Dieu le troisième jour devient une forme d’archétype. Isaac, le fils destiné à mourir sur le mont Morija est rendu à la vie le troisième jour (Gn 22.1-14). Il en va de même pour le roi Ézéchias (2 R 20.5). Et encore pour Jonas (Jon 1.17). Les frères de Joseph sont libérés de la menace de la mort le troisième jour (Gn 42.18), de même que l’échanson de Pharaon (40.20-21). Israël, mourant de soif dans le désert, trouve de l’eau pour le revivifier le troisième jour (Ex 15.22-25). À l’arrivée au Sinaï, il est demandé au peuple de se tenir prêt pour le troisième jour, « car le troisième jour […] l’Éternel descendra sur le mont Sinaï » (19.11). La reine juive Esther, dont le peuple est condamné à mort, entre en présence du roi le troisième jour, trouve grâce à ses yeux et fait passer les siens de la mort à la vie (Est 5.1).

Ainsi, lorsque Osée parle de la résurrection d’Israël le troisième jour, il ne choisit pas un chiffre au hasard. Il renvoie à un thème bien établi qui trouve son origine dans le premier chapitre de la Bible. Voici les paroles du prophète :

Venez, retournons à l’Éternel !
En effet, il a déchiré,
mais il nous guérira,
il a frappé,
mais il bandera nos plaies.
Il nous rendra la vie dans deux jours,
le troisième jour il nous relèvera
et nous vivrons devant lui. (Os 6.1-2)

C’est exactement ce qui s’est passé le dimanche de Pâques. Le Christ n’est pas seulement ressuscité, il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures. Il est l’arbre fruitier capable d’apporter une vie nouvelle « selon son espèce ». Il est le Fils unique, destiné à la mort, puis rendu à son Père bien vivant, ayant prouvé la profondeur de l’amour du Père. Il est le nouveau Jonas, vomi des profondeurs après trois jours pour prêcher le pardon aux païens. Il est la nouvelle Esther, qui a renversé la destinée de son peuple en intercédant dans la salle du trône céleste, en trouvant grâce auprès du roi, en triomphant de ses ennemis et, enfin, en lui donnant le repos.

Le troisième jour, promet Osée, Dieu nous rétablira pour que nous puissions vivre en sa présence. C’est désormais chose faite. Nous pouvons entrer dans cette vie.

Andrew Wilson est pasteur-enseignant à la King’s Church de Londres et auteur de Remaking the World.

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