Comment relever les 3 grands défis des groupes de maison ?

Quelques conseils pratiques pour gérer la garde des enfants, la fidélité des membres et les grands bavards.

Christianity Today February 29, 2024
Illustration par Christianity Today/Source Images : Pexels

« Prenons quelques minutes pour prier ensemble. » [Gémissements, cris, hurlements] « Bon, on va vous laisser… Léa doit faire sa sieste. »

Les enfants sont plus nombreux que les adultes ? Vous ne savez jamais qui va être présent à la rencontre ? Vous devenez nerveux chaque fois qu’untel prend la parole pour ne plus la lâcher ? L’idée d’un petit groupe de maison semble excellente en théorie. Mais dans la pratique, les choses peuvent s’avérer complexes.

Je suis pasteur depuis 14 ans, et pendant 6 années, j’ai été directement impliqué dans le ministère au sein des petits groupes. J’y ai sans cesse entendu parler des mêmes difficultés pratiques. Voici les trois questions les plus posées et quelques idées concrètes pour remédier aux problèmes rencontrés.

La garde des enfants

C’est la plus grande difficulté à laquelle sont confrontés les responsables et les membres des petits groupes : Que faire de nos jeunes enfants ? Il n’y a pas de réponse simpliste à donner, mais voici quelques idées envisageables.

Se mettre à la recherche d’un(e) baby-sitter. Si chaque famille partage sa liste de baby-sitters et contribue au paiement, un groupe peut généralement trouver quelqu’un pour s’occuper des enfants.

Alterner les groupes d’hommes et de femmes. Certains groupes choisissent de se réunir trois fois par mois : une fois les hommes, une fois les dames et une fois l’ensemble du groupe. Lorsque seules les femmes se réunissent, les hommes restent à la maison avec les enfants, et inversement. La troisième réunion est alors surtout l’occasion de renforcer les liens et les enfants y sont donc les bienvenus.

Établir un tour de rôle de garde des enfants. Si un groupe compte plusieurs familles (cinq ou plus), une bonne solution consiste à alterner les couples qui s’occupent des enfants. Chaque semaine, un couple veille sur tous les enfants pendant que les autres adultes se réunissent et discutent. Cela peut se faire dans des maisons différentes, ou dans la même maison, dans des pièces différentes. Avec ce modèle, on ne dépend pas d’un(e) baby-sitter.

Inclure les enfants. Si les enfants du groupe sont en primaire ou début de secondaire, je suggère de les impliquer dans le groupe, au moins occasionnellement. Il est important que les enfants grandissent en considérant l’église comme une famille et qu’ils s’y sentent intégrés en tant que jeunes et pas uniquement comme « l’avenir de l’église ». C’est l’occasion pour les adolescents de dialoguer avec les adultes, et pour les plus jeunes de partager leurs craintes, leurs réussites ou leur enthousiasme à propos de ce qui se passe dans leur vie de tous les jours.

L’engagement et l’assiduité des membres

Après la garde des enfants, c’est la question la plus fréquente que m’ont posée des responsables de groupes : « Comment faire pour que les gens viennent régulièrement ? » J’ai quatre suggestions à faire.

Décider de la vision de votre groupe. Si par exemple votre groupe veut être tourné vers l’extérieur — ce qui signifie que vous souhaitez l’intégrer dans une vision communautaire, que vous voulez inviter de nouvelles personnes à le rejoindre et que vous envisagez d’en créer d’autres — alors vous aurez besoin d’un bon noyau de personnes stables et matures. Si votre priorité est d’approfondir les relations — ce qui signifie que vous désirez que ce groupe de personnes devienne un groupe d’amis plus proches où l’on se penche de manière plus profonde sur les aspects pratiques de la vie à la suite de Jésus — vous devrez l’exprimer clairement.

Établir une charte de groupe. J’encourage vivement tous les nouveaux groupes à se mettre d’accord, dès leur création, sur leurs valeurs et leurs attentes en matière d’engagement. L’assiduité devrait avoir sa place parmi les éléments à mentionner dans une telle charte.

Questionner l’engagement des membres au moins une fois par an. Je recommande à tous les groupes de demander aux membres au moins une fois par an – par exemple autour de la rentrée – s’ils se réengagent pour l’année qui suit. On peut, par exemple, simplement dire : « Le mois prochain, il serait bon de faire le point sur notre groupe. Réfléchissez-y et voyez si vous voulez vous engager pour une autre année, ou si vous préférez faire d’autres choses. »

Planifier les réunions. Les deux meilleures façons de procéder sont les suivantes : soit convenir d’un schéma régulier afin que la date de la prochaine réunion du groupe ne soit un mystère pour personne, soit, à la fin de chaque réunion, confirmer le jour et l’heure des deux prochaines rencontres.

Les membres qui monopolisent la parole

Dans de nombreux groupes, il y a au moins un(e) bavard(e) invétéré(e). Il peut s’agir d’une personne qui veut prodiguer de bons conseils, mais qui prend la parole trop vite et pour pas grand-chose. Ou d’une personne qui veut jouer le rôle de thérapeute dès que quelqu’un fait part de ses difficultés. Ou simplement un membre de votre groupe qui a tendance à intervenir à tout propos ou à parler plus qu’à écouter. Voici quelques rapides conseils pour vous aider dans ces situations.

Choisir. Au lieu de poser une question à l’ensemble du groupe, posez-la à une personne en particulier : « Suzanne, qu’en penses-tu ? » Vous pouvez également introduire l’échange comme suit : « Faisons un tour de table et prenons chacun 60 secondes pour répondre à cette question. »

Interrompre. « Je sais que je t’interromps, mais j’aimerais entendre ce que Suzanne a à dire. » La démarche est un peu contre-intuitive, mais il est plus poli de dire explicitement aux gens que vous les interrompez que de leur couper la parole l’air de rien.

Remercier. Si vous vous être trop gêné d’interrompre la personne envahissante, attendez une légère pause et dites : « J’aime bien ce que tu viens de dire à ce sujet… Qui d’autre aurait un commentaire à faire à ce propos ? » De nombreux bavards sont simplement des personnes qui ont besoin de penser à voix haute et ne terminent ainsi jamais leurs phrases. Lorsqu’ils arrivent à la fin d’une pensée, ils signalent à tout le monde qu’ils n’ont pas fini de parler. Ils haussent par exemple la voix pour ne pas donner l’impression qu’ils sont en train de conclure une pensée, ou font du remplissage avec des mots de liaison pour empêcher quiconque de s’engouffrer dans la brèche. Tirez parti de ces moments charnières !

Faire attention à la communication non verbale. Se pencher un peu, bouger ses mains ou certaines expressions du visage peuvent indiquer que l’on veut dire quelque chose. J’essaie souvent de détecter dans le groupe si quelqu’un attend visiblement de pouvoir parler. Si c’est le cas, je pointe du doigt dans sa direction. Cela déplace le centre d’attention du groupe et permet à la parole de circuler de manière naturelle.

Parler à la personne en privé. Ce n’est jamais drôle et cela doit être fait avec douceur. Néanmoins, si la dynamique du groupe souffre des interventions envahissantes de certaines personnes, il peut être nécessaire que vous en parliez en privé avec elles.

Si malgré ces suggestions, vous ne parvenez pas à résoudre les tensions rencontrées, parlez-en à votre pasteur ou à la personne responsable des petits groupes dans votre église. Ces personnes, qui connaissent probablement personnellement les membres de votre groupe, auront peut-être d’autres conseils pratiques à vous donner, mieux adaptés à la situation que vous vivez.

Nik Schatz est le pasteur exécutif de la Free Church de Hershey, en Pennsylvanie. Il est titulaire d’une maîtrise en théologie du Dallas Theological Seminary et d’un doctorat en théologie du Gordon-Conwell Theological Seminary.

Traduit par Anne Haumont

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