Lecture dans Luc 1.67-79
Dans ma branche de l’Église, nous prions chaque jour en reprenant les paroles du cantique de Zacharie lors de l’office du matin. Au début de chaque nouvelle journée, nous disons ou chantons : « l’astre levant viendra pour nous d’en haut, pour éclairer tous ceux qui habitent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour guider nos pas sur la voie de la paix » (Luc 1.78–79).
Quiconque a déjà pris la peine de se lever tôt et de gravir une colline ou une tour pour contempler la pointe rayonnante du soleil se transformer en une boule flamboyante à l’horizon saura à quel point il est facile de considérer un lever de soleil comme une image d'espérance. Le soleil qui s’élève nous dit : « Quoi qu’il se soit passé hier, voici un jour de nouvelles possibilités. Il y a de la vie au-delà des ténèbres et une paix au-delà des conflits ».
La plus célèbre utilisation de cette métaphore nous vient peut-être du prophète Malachie, dans l’Ancien Testament, qui dépeint le soleil comme un oiseau paisible dont le passage offre miséricorde à ceux qui lèvent les yeux pour le voir. Dans la mémorable paraphrase d’Eugene Peterson dans The Message, Malachie 4.2 est traduit ainsi : « Pour toi, le lever du soleil ! Le soleil de la justice se lèvera sur ceux qui honorent mon nom, la guérison rayonnant de ses ailes ».
Ce que nous espérons en prononçant ces mots matin après matin, c’est que la douce lumière du soleil nous rappelle simplement la lumière de Dieu qui brille dans nos cœurs et nous offre une grâce renouvelée pour la journée à venir (2 Corinthiens 4.6).
L’une des choses qui me surprend toujours un peu quand je prie le chant de Zacharie, c’est que le symbole quelque peu vague et universel du soleil levant est associé à une référence obstinément concrète à un enfant spécifique dans l’histoire : le cousin de Jésus, celui que nous connaissons sous le nom de Jean-Baptiste. « Toi, petit enfant », chante Zacharie, rompant avec sa grandiose imagerie pour se concentrer sur un être humain en particulier, « tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car devant le Seigneur tu marcheras en précurseur pour lui préparer le chemin » (Luc 1.76).
Ce que cela signifie pour ma vie de prière, à mes yeux, c’est que tout ce beau discours assez général sur la lumière divine, la santé, la paix, etc. prend des contours beaucoup plus clairs dans les événements entourant un prophète israélite du premier siècle qui, un jour, se détournant de lui-même, déclara à propos de Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! » (Jean 1.29). Le soleil nous rappelle l’espérance, certes, mais surtout cette espérance spécifique que nous avons dans le Fils qui a été élevé.
WESLEY HILL est prêtre à la Trinity Episcopal Catherdral à Pittsburgh, en Pennsylvanie, et professeur agrégé de Nouveau Testament au Western Theological Seminary à Holland, dans le Michigan.
Traduit par Valérie Dörrzapf